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La démocrature française

[2]" J'ai fait un rêve": Place de la République, tous les Républicains, les Monarchistes, même les anti-républicains, les anti-tout, même les Identitaires, nationalistes, patriotes, soyons fous, même les salafistes, tous ceux qui n'ont pas de sang sur les mains j'entends, tous ceux qui ne soutiennent pas des régimes sanguinaires en tout cas (mais comment faire le tri ? Ils s'excluraient d'eux-mêmes sans doute) viendraient palabrer, soutenir une dispute, et le public, comme dans The Voice, sélectionneraient des candidats à une sorte de tournoi dans lequel les plus convaincants seraient chargés de potasser ensemble pour édifier un programme en vue de 2017 qu'ils présenteraient le lendemain soir, à chaque fois. Voilà ce qui court ces temps-ci made in utopia.

Mais rien ne sert de courir…Pécuchet ! Il faut partir à point. Quel programme Bouvard ? Je voterai bien pour l'équipe capable d'avancer des choses très basiques et qui d'ailleurs existent déjà d'ailleurs (et cela fait drôle de le rappeler) du genre :

1/ On est (encore) en France.

2/ Certains ont donc une carte de nationalité française, d'autres une carte de séjour, un visa, etc (ou par exemple rien du tout et ils le cachent bien…).

3/ Les premiers doivent-ils avoir plus de droits que les autres ?…

4/Certains pensent que oui, d'autres non. D'autres encore avancent que cela dépend de quoi l'on parle. On imagine tout de suite les factions qui font feu de tout bois ; mais pas à Nuit debout qui pensent que les premiers devraient avoir moins de droits que les autres et si vous pensez le contraire, vous voilà finkielkrautisé, zemmourisé, roufiolisé…

5/Restons sérieux. Pour faire bref l'idée de la différence est on le sait aujourd'hui principalement politique (puisque les prestations sociales n'en dépendant pas) : serait ainsi citoyen français, du moins sur le papier, celui qui accepte de participer et de respecter les Institutions.

S'il se sent patriote, une volonté d'être ensemble l'anime en plus de la possession de sa carte, au sens de vouloir faire des choses en tant que Français avec toute son histoire qui remonte à 1520 ans, du moins si l'on se contente de démarrer à Clovis.

S'il se sent nationaliste, les choses se compliquent, parce qu'il n'est pas dit que cela rime avec racisme au sens de supériorité ethnique (un très récent livre de Taguieff explique cela très bien) mais plutôt avec l'esprit d'un peuple dans son sentiment d'apporter quelque chose de fondamental au genre humain. Les Allemands y croyaient par exemple. Mais se sont laissés emporter comme on le sait dans la confusion avec le premier genre (l'aspect dit "pur" de l'ethnicité).

Ils n'ont pas été les seuls: Russes, Chinois…Du moins si l'on compte les deux à trois centaines de millions de victimes du communisme, ce qui dépasse haut la main celles du colonialisme européen.

Mais les autres, ceux qui se sentent uniquement citoyens du monde (après avoir été celui de Moscou puis de Pékin, Tirana, La Havane, Alger, Tripoli, Hanoï…) tout ce distinguo ils s'en tapent évidemment le coquillard, tous dans le même sac et hop! Sac "moisi" donc à jeter…

Sauf que l'idée de nation, est un bien public, l'un des seuls biens que l'on peut s'approprier lorsque l'on n'est pas né avec une cuillère d'argent en guise de hochet, et son histoire devient alors celle des ancêtres que l'on se raconte encore comme dans un film intérieur qui anime le sens de ses silhouettes extérieures, tous ces…

6/Le reste alors devient secondaire au sens non pas inférieur mais propre à la vie quotidienne : faut-il plus de partage dans les entreprises ? Cela dépend du droit, du choix, tout devrait être possible, le capitalisme est d'abord organisation avant d'être propriété, l'État pouvant plus aider celles n'ayant pas ou peu de capitaux mais un solide projet, la Constitution devrait être réformée en ce sens.

7/ Et puis l'autonomie partout, lycée, université, et fini l'avancement par l'âge, plutôt au mérite…vérifiable.

8/L'Europe, l'Onu, Unesco, Fmi, OMC, Corée du Nord, Israël… Tout devra être repensé, soupesé, à l'aulne de l'intérêt de cette histoire ; en ne faisant pas les erreurs du passé, comme avoir abandonné ces Français d'Algérie, avoir changé d'alliance en pensant que le nationalisme arabe était plus porteur que le nationalisme israélien pour contrer le nationalisme états-uniens, ce qui a été une énorme erreur puisque c'est le nationalisme arabe qui a implosé et produit l'islam radical, déjà là il est vrai en Arabie et ailleurs et ce depuis quelques siècles (depuis que la théologie a vaincu la philosophie en islam) puis s'accélérant surtout à partir de 1979 lorsque le gauchisme postmoderne français arma le khomeynisme, la gauche faisant alliance avec ce pan-islamisme avant d'être écrasée (comme maintenant en France, à Nuit Debout par exemple).

Et lorsque Saddam Hussein voulut s'emparer de l'Arabie Saoudite après avoir pris le Koweït en 1991, Israël n'avait rien à y voir, pas plus qu'en 1947 lorsque proposant la paix des braves il n'eut en retour que la guerre jusqu'à aujourd'hui ce bus explosant à Jérusalem; à qui la faute sinon à tous ceux, qui se recrutent aussi parmi lesdits "nationalistes" cherchant en fait à être soumis, comme le dit un Mélenchon regrettant la défaite des Sarrasins (comme Hitler) un Mélenchon qui par ailleurs n'est pas venu s'excuser du malheur qu'il a répandu au Venezuela, croyant qu'il suffisait de transformer le peuple en singes savants bien soignés pour réaliser le socialisme…

Et l'Irak de 2003 alors ? Fallait-il y aller la France ?… Une promesse avait été faite en 1991 aux Kurdes et aux Shiites de Bassora leur promettant de les aider s'ils se révoltaient contre Saddam, sauf que le mandat de l'ONU ne le permettant pas lors de la première guerre d'Irak, les réalistes cyniques veillant en plus au grain, on les laissa se faire écraser ; et puis après le 11 septembre fut repris l'idée, non par les néocons comme la légende parisienne le dit, mais par les Républicains traditionnels du genre Rumsfeld et Cheney, que l'islam d'un Ben Laden proviendrait du manque de démocratie dans ces contrées ; sauf que l'affaire fut mal menée et surtout l'islam radical déjà implanté en Arabie laissé intact, mais la chose positive fut que les Kurdes eurent leur autonomie et les shiites de Bassora aussi, on n'entend guère d'explosions là-bas comme c'est bizarre.

Mais que fit Obama sinon défaire ce que Petraeus avait accompli avec le Surge en 2006 et que l'on tente de recommencer maintenant devant Mossoul [3] ; aussi arrêtons de croire que les attentats de l'islam radical proviennent de cette époque alors que déjà avant 2001 l'attentat raté de 1993 au World Trade Center [4] et pourtant les USA avaient aidé les Talibans contre les Soviétiques.

9/En fait, la France ne s'est pas encore remise de sa défaite de 1940, malgré le revival, technique, des années 60, toute la tragédie de la modernité, le combat féroce entre quantitatif et qualitatif, l'être et l'avoir, la transmission de ce qu'est être français déjà par sa langue tout cela est toujours enjeu, et croire que cela ne sous-tend pas ce qui se passe aujourd'hui c'est ne rien comprendre à l'épreuve du moment, semble-t-il ; mais faut-il pour autant vous cracher dessus et vous exclure du débat ? Bien sûr que non.

D'ailleurs dans les voix de ceux qui hurlaient leur haine contre Finkielkraut s'entend surtout le désir d'être soumis. Ce qui alors n'est pas vraiment français, semble-t-il, malgré en effet la Collaboration, envers Berlin, mais aussi envers Moscou (puis Pékin, la Havane, Alger, aujourd'hui Caracas…).

En fait tout cela relève bien plus du cauchemar que du rêve. Qui pourrait avancer un tel programme ? Personne.

Mon nom est personne.