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Venezuela:Mélenchon persiste et signe

[2]La preuve de l'émiettement actuel de ladite "France Insoumise" et du démantèlement progressif de son élite [3] (sans parler de l'écroulement de leur organe de presse Le Média devenu un gouffre financier [4]) s'observe dans les propos récents de leur "leader Maximo" sur le Venezuela, parlant de "tentative de coup d'État" [5] mais montrant par la même occasion son aveuglement total en matière politique et son incompétence absolue question économique (il n'est pas le seul à lire le Monde Diplomatique [6]) d'où l'effondrement de sa notoriété en France car les gens ne sont pas dupes : ils voient bien que l'alter-ego de Mélenchon,Maduro, tient uniquement grâce à l'armée et au "carnet de la patrie" [7] qui sert à la fois de carte électorale et de carte d'accès à divers biens et services (santé, consommation).

La clique au pouvoir est peuplée de mafieux, de corrompus, tant et si bien que même les partisans bolivariens de la première heure sont partis [8]. Le pays vend quasiment son pétrole à l'état brut [9]  (tout en en important une partie [10] pour le mélange) car peu de raffineries sont en état de marche, et l'essence qui en est tirée (et pour une part également importée [11]!) sert à tenir les partisans dans le giron d'un pouvoir de plus en plus tyrannique.

Certes, au tout départ, la redistribution des gains pétroliers a permis quelques avancées non quelconques en matière de pouvoir d'achat et de santé, cela a été d'ailleurs la vitrine du régime, comme à Cuba ; sauf que l'étatisation progressive de l'économie a fait qu'il était de plus en plus pertinent de toucher les aides sociales, liées peu à peu au clientélisme mis ensuite en place avec le "Carnet de la patrie", qu'aller travailler; surtout que rien n'a été pensé ni réalisé pour créer un système d'organisation du travail et de la formation capable de ne pas se voir cantonné dans un même emploi lorsqu'il est pénible ou ennuyeux ; c'est d'ailleurs le même problème qui a fait également capoter la révolution bolchevique : pourquoi travailler au fond si l'on arrive à toucher le minimum et si en séduisant les détenteurs de pouvoir on peut avoir ce que l'on veut?..

Ce qui fait que peu à peu le Pouvoir "bolivarien" a utilisé les devises pétrolières pour importer ce qui n'était plus produit localement (même le Monde diplomatique, en milieu d'article dans le lien ci-dessus en convient), sauf qu'il est impossible de tenir durablement dans l'importation, d'où la pénurie actuelle (et son taux d'inflation faramineux [12] puisqu'il ne sert à rien de faire marcher la planche à billets s'il n'y a rien à acheter) y compris l'essence et les produits de première nécessité (idem pour l'Algérie d'ailleurs, d'où une catastrophe à venir [13]…).

Mais cette complexité (comment faire tourner une économie, surtout hors du marché capitaliste, en particulier mondial, et avec plusieurs milliards d'habitants) peu de théoriciens dits "anticapitalistes" encore moins de praticiens du même non tentent de la penser à fond (sinon dans des élucubrations) ; encore moins Mélenchon et ses sbires toujours abonnés au raisonnement marxiste stipulant faussement que le bénéfice serait uniquement lié à l'exploitation éhontée du salariat (ce qui peut cependant exister ici et là) alors qu'il est surtout corrélé à l'innovation et à la meilleure organisation du travail comme l'a démontré Max Weber (dans L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme [14]) et non pas au "seul appât du gain" (qui a existé bien avant le capitalisme) alors que Marx a vu sa théorie de la paupérisation absolue due à la mécanisation de la production être démentie par les faits (volume 2 et 3 du Capital, c'est le même débat aujourd'hui à propos des robots et de la numérisation actuelle).

Ce qui fait qu'il soit nécessaire de réfléchir, d'abord, à ce que veut dire "produire" et qui doit récolter les fruits de cette création et dans quelles proportions, en sachant que la notion de compétence peut être considérée comme prioritaire à celle de propriété ; c'est d'ailleurs ce que Milton Friedman, économiste libéral s'il en est (et très injustement controversé [15])disait en défiant ses contradicteurs que l'on pouvait fort bien distribuer toutes les actions à tous les salariés mais que rien n'avancerait d'un iota si ces derniers ne sont pas à même de s'organiser, librement, pour produire [16]

Voilà le hic qui ne semblent pas émouvoir Mélenchon et tous ceux (Besancenot, Autain, Duflot et ses 26 méchants milliardaires) qui parlent tous et à qui mieux mieux de "partage des richesses" sans se demander comment les produire ; ou alors refusent de participer à leur organisation et gestion (comme la CGT et Sud) comme le font pourtant les salariés allemands (et aussi en France dans les secteurs coopératifs et à économie mixte mais si peu); ce qui ne veut pas dire que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, mais que le combat en vu d'améliorer les choses reste permanent ; il ne peut être cantonné au seul moment du renversement de régime; parce qu'il ne suffira pas de supprimer les riches pour faire émerger de la prospérité, même labellisée "écolo"; nombre de régimes ont essayé, ils n'ont réussi qu'à faire pire avec la trique et la corruption démultipliées en sus, le Venezuela par exemple étant devenu un "narco-État" [17].

En fait tous ces grands redresseurs du yakafokon restent persuadés qu'il suffirait d'arriver au pouvoir pour que tous les problèmes d'organisation, de lutte contre les tricheurs, de contrôle indépendant, soient résolus une bonne fois pour toutes alors qu'ils sont permanents. Voilà l'idéalisme. Le vrai.