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Fabriquer des victimes : un business lucratif

Wall Street Journal – Mars 2009

Des donateurs internationaux ont investi 4.5 milliards de dollars pour l’aide à Gaza ce mois-ci. J’ai été très peinée d’assister à la dégradation de la situation humanitaire ces dernières années dans cette bande de terre étroite où j’ai passé mon enfance dans les années 1950.

Les médias attribuent systématiquement le déclin de Gaza aux actions militaires et économiques israéliennes contre le Hamas. C’est une analyse myope qui ignore le problème d’origine qui en est la base : 60 ans de politique arabe ont cimenté le statut du peuple palestinien en réfugiés sans terre pour utiliser leur souffrance comme arme anti-israélienne.

Enfant à Gaza, j’ai été personnellement victime des prémices de cette politique. L’Egypte, qui administrait alors ce territoire, a mené des opérations de guérilla contre Israël à partir de Gaza. Mon père commandait ces opérations, perpétrées par les fedayin palestiniens (c’est le terme arabe pour « sacrifier sa vie ») et déjà Gaza était le front du Djihad arabe contre Israël. Mon père fut assassiné par les forces israéliennes en 1956. Ces mêmes années, la Ligue arabe a lancé sa politique des réfugiés palestiniens. Les pays arabes ont mis en œuvre des lois visant à rendre impossible l’intégration des réfugiés palestiniens de la guerre de 1948 menée contre Israël. A tel point que les descendants de ces réfugiés palestiniens, nés dans d’autres pays arabes où ils ont passé toute leur vie n’ont jamais pu obtenir un passeport de ce pays. Même mariés à un citoyen d’un pays arabe, ils ne peuvent devenir citoyens du pays de leur conjoint/e.

Ils resteront « Palestiniens » même sans avoir jamais mis un seul pied en Judée-Samarie ou à Gaza. Cette politique contraignant à l’identité palestinienne pour l’éternité en les condamnant à une vie misérable en camp de réfugiés a été conçue pour perpétuer et exacerber la crise des réfugiés palestiniens.

Il en est de même pour la surpopulation de Gaza. L’UNWRA, soutenue politiquement par les pays arabes, encourage le taux de natalité en récompensant les familles nombreuses.
Yasser Arafat avait coutume de dire : « nos meilleures armes sont le ventre de nos femmes » !
Les pays arabes font pression pour que le maximum de Palestiniens soient enregistrés sous le statut de « réfugiés ». Il en résulte que près d’un tiers des Palestiniens de Gaza vit encore dans des camps de transit.

Depuis 60 ans, les Palestiniens ont été utilisés et abusés par les régimes arabes comme par les terroristes palestiniens pour combattre contre Israël.

Maintenant, c’est l’organisation islamiste terroriste Hamas –soutenue par l’Iran- qui utilise et abuse les Palestiniens avec le même objectif. Alors que les leaders du Hamas se cachaient dans les bunkers et tunnels, qu’ils avaient soigneusement préparés avant de provoquer Israël en l’attaquant, les civils palestiniens étaient, eux, exposés en première ligne de mire aux feux croisés entre le Hamas et les soldats israéliens.

Résultat de 60 années de cette politique arabe, Gaza est devenue un camp-prison pour 1.5 millions de Palestiniens. Tant Israël que l’Egypte redoutent les infiltrations terroristes de Gaza, notamment depuis la prise de pouvoir du Hamas, et maintiennent des liens étroits pour un contrôle serré de leur frontière commune avec Gaza.

Les Palestiniens continuent d’endurer des épreuves parce que Gaza continue de servir de rampe de lancement pour lancer des attaques terroristes contre les citoyens israéliens. Ces attaques orchestrées par le Hamas prennent la forme de missiles pointés indifféremment sur des jardins d’enfants, des maisons ou des entreprises.

Et le Hamas continue ses attaques 2 années après le retrait de Gaza qui était supposé conduire au processus de construction d’un Etat palestinien et devait induire une solution pacifique au conflit israélo-palestinien. Il n’y avait aucun signe de « cycle de violence » alors, aucune justification pour autre chose que la paix et la prospérité. Mais à la place, le Hamas a choisi le Djihad islamique. L’espoir des Gazaouis et des Israéliens s’est transformé en misère pour les Palestiniens et en missiles pour les Israéliens.

Le Hamas, mandataire de l’Iran, est devenu un danger non seulement pour Israël, mais pour les Palestiniens comme pour leurs voisins arabes d’autres Etats, qui craignent que l’étendue de l’Islam radical ne déstabilise leurs pays.

Les Arabes clament leur soutien et leur passion pour le peuple palestinien, mais ils semblent plus intéressés à leur sacrifice ! S’ils aimaient vraiment leurs parents palestiniens, ils feraient pression sur le Hamas pour qu’il cesse de tirer des missiles contre Israël. Sur un plus long terme, le monde arabe doit mettre un terme au statut de réfugié des Palestiniens et par conséquent à leur désir de nuire à Israël. Il serait temps que les 22 pays arabes ouvrent leurs frontières et absorbent les Palestiniens de Gaza qui souhaitent refaire leur vie. Il est temps que le monde arabe aide réellement les Palestiniens plutôt qu’il ne les utilise…
 
Noonie Darwish, élevée à Gaza puis au Caire, vient de publier « Punition cruelle et usuelle » ("Cruel and Usual Punishment," Thomas Nelson, 2009)