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Glaces polaires et océans

 Le Professeur Pietr Chylek, éminent chercheur et chef d'équipe [2] au Los Alamos National Laboratory ( New Mexico, USA) n'est pas unchylek inconnu pour ceux qui ont lu attentivement le contenu de ce site. Spécialiste reconnu de la physique atmosphérique (notamment des transferts radiatifs) des aérosols et des glaces polaires, il a publié plusieurs articles "peer-reviewed" (souvent dans le JGR ou GRL) qui contredisent frontalement les thèses du GIEC (voir ici [3] et ici [4]).

Son dernier article qui est encore sous presse au Geophysical Research Letters, jette encore un pavé dans la mare des théories du réchauffement anthropique des ordinateurs du GIEC. Selon cet article, le réchauffement actuel de l'Arctique qui sert de cheval de bataille aux alarmistes, résulterait, non pas de l'effet de serre anthropique, mais bien directement des oscillations naturelles et multidécennales de la température de l'Océan Atlantique (AMO). Il précise aussi que le réchauffement Arctique qui a eu lieu de 1910 à 1940 était notablement plus rapide que celui que nous avons connu récemment de 1970 à 2008 ce qui est très gênant pour les théories de l'effet de serre du GIEC étant donné que la très grande majorité du CO2 anthropique a été émise après 1945…
L'idée de base de cet article est très simple : Les modèles de l'effet de serre du GIEC prédisent que l'Arctique doit se réchauffer plus vite que le reste de la planète, ce qui semble être le cas du moins pour la période 1970-2008. On définit ainsi un "coefficient d'amplification" qui est utilisé par les tenants du GIEC pour affirmer que leur modèle est ainsi validé.
Manque de chance pour eux !
Chylek et al montrent que ce "coefficient amplificateur" qui est issu des modèles de l'effet de serre n'est non seulement pas constant mais suit les variations naturelles des oscillations de la température océanique (période d'environ 60 à 80 ans)….Donc, rien à voir avec l'effet de serre !

 

 

Cet article est publié sur le titre :"Amplification des variations de la température de l'air en Arctique et l'Oscillation Multidécennale Atlantique." Les auteurs sont : Chylek, P., C. K. Folland, G. Lesins, M. K. Dubey, and M. Wang (2009),Geophys. Res. Lett., doi:10.1029/2009GL038777, sous presse..

 

Voici deux graphiques extraits de cet article qui en disent long sur les corrélations observées par Chylek et al :chylek09a

 

La graphique (a) reproduit les données moyennes annuelles (losanges) enregistrées par 37 stations météorologiques distribuées en Arctique. La courbe en noir représente la moyenne glissante sur cinq ans de ces données. Les droites bleues et rouges sont les régressions linéaires correspondant aux périodes de refroidissement et de réchauffement identifiées dans l'article. Idem pour la figure (b) mais cette fois-ci pour la température du globe.

On remarque que le coefficient d'amplification est beaucoup plus prononcé pour la période de refroidissement (de 9 à 13) en Arctique que pour les périodes de réchauffement. Cette remarque est importante parce qu'elle élimine d'emblée l'explication favorite du GIEC qui invoquait une augmentation des aérosols obscurcissants pour justifier le refroidissement observé dans les années 1940-1970 alors que le taux de CO2 était, lui, en forte croissance, ce qui était évidemment très gênant pour les modèles d'effet de serre.
Comme disent les auteurs de l'article : " … il n'y a pas de raison pour que le refroidissement résultant d'aérosols puisse induire un refroidissement dans l'Arctique quelques 9 à 13 fois plus important par rapport à la moyenne globale. Une explication plus plausible peut être trouvée dans le changement de la circulation thermohaline (NDT : C'est à dire de l'AMO)".
A noter que la fiabilité des mesures avant 1910 est douteuse et ne permet guère de tirer de conclusions.

Voici une superposition particulièrement frappante (Fig. 3 de l'article) :chylek09b

 

Courbe moyennée sur 11 années de l'anomalie de température arctique (par rapport à la moyenne 1910-2008) en rouge superposée aux données de l'AMO de la NOAA (courbe bleue) et à celles de Parker (courbe noire).

La corrélation entre la courbe de température Arctique et la courbe des températures de l'AMO est évidente. D'ailleurs, le coefficient de corrélation r2 est de 0,69 pour la courbe de la NOAA et de 0,73 pour celle de Parker.

 

Voici le résumé complet de l'article:

"La compréhension de la variabilité de la température de l'Arctique est essentielle si on veut prédire la fonte de la nappe glacée du Groenland, celle de la mer glacée et celle du pergélisol arctique. Le renversement de tendance des années 1940 et 1970 indique une séparation nette entre les deux réchauffements (1910-1940 et 1970-2008) par une période de refroidissement significative (1940-1970). En analysant les enregistrements des stations météorologiques de l'Arctique nous trouvons que a) l'amplification arctique (c'est à dire le rapport entre l'évolution de la température de l'arctique par rapport à la température globale) n'est pas constant mais varie dans le temps suivant une échelle de temps multidécennale, b) le réchauffement de l'arctique pendant la période 1910-1940 s'est produit avec une vitesse notablement plus rapide que le réchauffement des années 1970-2008 et c) les variations de température de l'Arctique sont étroitement corrélées avec l'AMO (l'Oscillation Atlantique Multidécennale) suggérant que la circulation thermohaline de l'Océan Atlantique est reliée à la variabilité de la température Arctique suivant une échelle multidécennale."

Et une partie de la conclusion de l'article de Chylek et al. :

"…La région Arctique s'est réchauffée plus rapidement pendant le réchauffement de 1910-1940 que lors du réchauffement de 1970-2008 (Table 1). Pendant la période de refroidissement 1940-1970 l'amplification Arctique a été extrêmement intense, entre 9 et 13. Nous suggérons que la variabilité multidécennale de la circulation thermohaline de l'Océan Atlantique est la cause principale de la variation de la température Arctique. " ……

L'idée que la variabilité du climat terrestre est étroitement corrélée aux oscillations naturelles océaniques (PDO, AMO, ENSO etc…) et beaucoup moins, ou pas du tout, aux concentrations de gaz à effet de serre, n'est pas une nouveauté pour ceux qui ont lu ce site et notamment cette page [5] dans laquelle ils retrouveront des observations analogues notamment avec la PDO (Pacific Decadal Oscillation). Une telle démarche va dans le sens des idées et des observations, en particulier et parmi bien d'autres, de Joseph d'Aleo (ici [6] et ici [7]) , Bill Gray (ici [8]) et Roy Spencer (ici [9]).

A noter que l'AMO a basculé dans sa phase froide depuis près de 6 mois (source [10] NOAA) à ce jour, ce qui, si Chylek et al ont raison, implique que l'Arctique devrait se refroidir dans les années à venir, contrairement à ce qu'affirment tous les modèles du GIEC…Le basculement de la PDO en phase froide, elle aussi bien confirmée, devrait aussi refroidir le climat. Ce qui, conjugué avec plusieurs autres observations, pourrait nous entraîner dans une assez longue période froide (30 ans environ) dans les années qui viennent (lire ici [5]).

Nous verrons bien, mais il est à parier, une fois encore, que vous n'entendrez jamais parler de cet article remarquable ni dans nos médias "de référence", ni dans le prochain rapport du GIEC (2012-2014, s'il y en a un ?). Cet article est pourtant publié "peer-reviewed" dans une des meilleures revues du genre et écrit par des climatologues patentés… C'est curieux, non ?