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Les calomnies contre Netanyahou

Les calomnies contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou émises à voix haute par le président Nicolas Sarkozy et le président américain Barack Obama, après le dernier sommet du G20 étalé sur une semaine, étaient aussi révélatrices que répugnantes.
Pensant que nul autre qu’Obama ne pouvait l’entendre, Sarkozy a attaqué Netanyahou en disant : « Je ne peux plus le supporter, c’est un menteur ».
Obama a répondu en geignant : « Tu en as assez de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours ».
Ces déclarations sont intéressantes aussi bien pour ce qu’elles dissent sur la personnalité des deux présidents et pour ce qu’elles disent sur la façon dont Israël est perçu par l’Occident de façon plus générale.
Pour comprendre ce cas, il faut d’abord se demander si Netanyahou a jamais menti à Sarkozy et Obama ?
Cette semaine, le rapport de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) de l’ONU sur le programme des armes nucléaires de l’Iran a montré clairement qu’Israël – Netanyahou aussi – a toujours dit la vérité sur l’Iran et ses ambitions nucléaires. A l’opposé, les dirigeants de la planète ont menti et enfoui leurs têtes dans le sable.
Depuis que le programme des armes nucléaires de l’Iran a d’abord été révélé au public en 2004, Israël a fourni une mine d’information en profondeur renseignant sur les intentions malignes de l’Iran aux émules de Sarkozy, Obama et à l’ONU. Et pendant sept années, le gouvernement américain – y compris Obama – a proclamé qu’il manquait une preuve définitive sur les intentions de l’Iran.
Obama a gâché les deux premières années de son administration à tenter de charmer les Iraniens sur leur programme d’armes nucléaires. Il a ignoré avec entêtement les piles de preuves qu’Israël lui a présentées sur l’absence d’intérêt de l’Iran pour un accord.
Peut-être Obama se reposait-il sur « l’Estimée du Renseignement National » (NEI) des Etats Unis en 2007 sur le programme nucléaire de l’Iran. Comme Israël l’a déclaré à cette date, et comme le rapport de l’AIEA de cette semaine le prouve, c’était la NIE – qui déclarait que l’Iran avait abandonné son programme d’armes nucléaires en 2003 – et pas Israël qui avait menti délibérément sur le statut du programme des armes nucléaires de l’Iran. C’était la communauté du renseignement des USA qui trompa exprès le gouvernement et le peuple américains sur la menace immédiate la plus grave contre la sécurité nationale des USA.
Israël, y compris Netanyahou, disait la vérité.
Ainsi, si Netanyahou n’a jamais menti au sujet de l’Iran, au sujet de quoi ces deux dirigeants majeurs du monde pensent qu’il ment ? Pourquoi ne veulent-ils plus parler avec lui ?
Se pourrait-il que c’est parce qu’ils n’apprécient pas la façon dont il gère leur bien aimé « processus de paix » avec les Palestiniens ?
Le fait est que la seule fois où Netanyahou a menti un peu sur les Palestiniens, ce furent ces circonstances où il chercha le compromis avec Obama et Sarkozy. C’est seulement quand Netanyahou adopta les fausses déclarations des émules d’Obama et Sarkozy – sur la possibilité de parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens fondé sur l’établissement d’un Etat palestinien indépendant à l’Ouest du Jourdain – que l’on peut dire qu’il fit de fausses déclarations.
Parce que la vérité est qu’Israël n’a jamais eu la moindre chance de parvenir à la paix avec les Palestiniens. Et la raison pour laquelle cela a toujours été le cas n’a rien à voir avec Netanyahou ou Israël.
Il n’y a jamais eu la moindre chance de paix parce que les Palestiniens n’ont aucun d’intérêt à faire la paix avec Israël. Comme le chef palestinien « modéré «  du Fatah et président de l’Autorité Palestinienne, favori de l’Occident, Mahmoud Abbas l’a dit dans un entretien sur la chaîne égyptienne ‘Dream TV’ le 23 octobre : « Je l’ai déjà dit auparavant, et je le redirai, je ne reconnaîtrai jamais la ‘judéité’ de l’Etat d’Israël ou bien un « Etat juif ».
C'est-à-dire que Abbas ne fera jamais la paix avec Israël.
En intégrant cela, Netanyahou a dit à ses collègues qu’à travers leurs actes récents, les Palestiniens ont abrogé les fondations du processus de paix. Comme il l’a dit : « En boycottant les négociations et au lieu de cela en allant aux Nations Unies pour parvenir au statut d’Etat indépendant, les Palestiniens se sont rétractés sur un principe central d’Oslo ». 
Ce principe, qui formait le fondement du processus de paix d’Oslo, c’est « la terre contre la paix ». Comme Netanyahou l’a expliqué, Israël a cédé de la terre dans le cadre des accords d’Oslo. En échange, les Palestiniens s’étaient engagés à résoudre leur conflit avec Israël à travers des négociations directes conduisant à la paix. Leur jeu à l’ONU, comme la déclaration d’Abbas à la télévision égyptienne, montre que les Palestiniens, et pas Israël, ont toujours menti. Ils ont empoché les concessions territoriales d’israël et refusé de faire la paix.
Alors Pourquoi les émules de Sarkozy et Obama haïssent-ils Netanyahou ? Pourquoi est-il « un menteur » ? Pourquoi ne déversent-ils pas leur venin sur Abbas, qui leur ment réellement régulièrement ?
La réponse c’est parce qu’ils préfèrent blâmer Israël que de reconnaître que leur évaluation positive des Palestiniens n’est rien moins qu’un fantasme. Et ils ne sont pas les seuls. La préférence occidentale pour le fantasme sur la réalité a reçu une expression formelle de la part de l’ancien président des USA Bill Clinton en septembre.
Dans une épouvantable diatribe contre Netanyahou lors de la « Conférence Initiative  Mondiale Clinton », celui-ci a affirmé que l’AP, sous la conduite d’Abbas était « pour la paix » et que le seul obstacle à un accord était Netanyahou. Ironiquement, au moment même où Clinton accusait le dirigeant d’Israël de tuer le processus de paix, Abbas demandait à l’ONU de solliciter au Conseil de Sécurité l’admission d’une Palestine indépendante, avec le statut de membre à part entière, pour un Etat en guerre de facto avec Israël.
De même, alors que Clinton lui reprochait l’échec du processus de paix, Netanyahou, lors de son discours devant l’Assemblée Générale de l’ONU, faisait encore un nouvel appel à Abbas pour reprendre les pourparlers da paix avec Israël.
Clinton n’a pas épuisé ses munitions contre Netanyahou. Il en conserva beaucoup contre le Peuple d’Israël aussi. Ignorant le fait incommode que les Palestiniens ont élu librement le Hamas pour les diriger, Clinton a fourni à son auditoire une classification pleine de préjugés sur le public israélien, à travers laquelle il distinguait les bons « israéliens pour la paix » des mauvais « Israéliens contre la paix ».
Selon sa formule : « Les Israéliens les plus favorables à la paix sont les Arabes, ensuite les Sabras, Israéliens juifs nés là-bas ; en 3ème  position, les Ashkenazim de longue date, Juifs européens qui vinrent là autour de la fondation d’Israël ».
Pour les mauvais Israéliens dans l’opinion de l’ancien président des USA, « les plus opposés à la paix sont les ultra religieux qui croient qu’ils doivent conserver la Judée et la Samarie, et les groupes de pionniers, et ceux que vous pourriez dénommer les ‘territorialistes’, ceux qui se sont manifestés tardivement et ne sont pas encombrés de données historiques ».
En classant la valeur des citoyens israéliens selon qu’ils s’accordent ou non avec Clinton et ses amis, Clinton agissait en droite ligne avec ce qui a surgi comme une pratique opératoire standard des « amis » d’Israël dans des lieux comme l’Europe et les USA. Comme Clinton, ils croient aussi qu’ils ont le droit de sélectionner et choisir quels Israéliens sont acceptables et lesquels sont indignes.
Mercredi, nous avons vu cette pratique mise en jeu par l’ambassadeur britannique Matthew Gould. Cette semaine, la Knesset a délibéré sur une loi qui interdira aux gouvernements étrangers et aux agences internationales de contribuer pour plus de 20.000 shekels aux ONG israéliennes. La loi a été proposée par le parlementaire du Likoud Ofir Okunis avec le soutien de Netanyahou.
Selon le journal ‘Haaretz’, Gould a émis une menace à peine voile liée à cette loi. Gould a déclaré que si la loi est adoptée, cela aura un mauvais effet sur la communauté internationale.
Le mois dernier, ‘Makor Rishon’ a publié un document du gouvernement britannique intitulé : « ONG du Moyen-Orient financées par le Bureau des affaires étrangères et du Commonwealth ». Le document montrait qu’en 2010, en dehors de l’Irak, le gouvernement britannique a donné au total 100.000 livres aux ONG pro-démocratie à travers le monde arabe.
Par contraste avec l’attitude britannique misérable à l’égard des organisations de la société civile arabe, le gouvernement de Sa Majesté a donné plus de 600.000 livres aux ONG d’extrême Gauche israéliennes. Ces groupes israéliens comprenaient : la Fondation pour la Cooperation Economique, Yesh Din, Peace Now, Ir Amim, et Gisha. Tous ces groupes sont très éloignés des principaux courants de l’opinion israélienne. Tous cherchent à utiliser la pression internationale pour contraindre le gouvernement à adopter une politique rejetée par la grande majorité du public.
Alors pour chaque livre sterling déboursée par la Grande Bretagne pour cultiver la démocratie dans vingt pays arabes non démocratiques,  elle a dépensé six livres sterling pour saper la démocratie en Israël – la seule démocratie de la région.
Et les Britanniques ne pouvaient pas être plus satisfaits de leur retour sur investissement. S’adressant au Parlement britannique l’an dernier, le ministre britannique pour les affaires du Moyen-Orient Alistair Burt a dit que l’argent a modifié avec succès la politique israélienne. Comme il l’a déclaré : « Depuis que nous soutenons ces programmes, des changements significatifs se sont produits dans le système judiciaire israélien, aussi bien civil et militaire, et dans les décisions qu’ils prennent. Ils ont aussi fait lever un débat significatif sur ces affaires et nous pensons que ces activités renforceront la démocratie en Israël ».
En d’autres mots, en ce qui concerne la Grande Bretagne, « renforcer la démocratie » en Israël signifie modifier les échelles en faveur de groupes marginaux sans véritable base électorale intérieure.
Ces déclarations hostiles choquantes font écho à celle faite par celui qui n’était alors que candidat aux présidentielles des USA, Obama en route pour la campagne en février 2008. A cette époque, Obama déclara : « Je pense qu’il existe un courant au sein de la communauté pro Israël qui déclare que, à moins d’adopter une approche inébranlable en faveur du Parti Likoud sur Israël, vous êtes contre Israël et vous ne pouvez pas être mesuré à l’aune de notre amitié pour Israël ».
Pas un jour ne s’est écoulé sans que quelque dirigeant étranger, commentateur ou activiste ne déclare qu’être pour Israël ne signifie pas être pour le gouvernement israélien. Et comme la déclaration au début de la campagne d’Obama, la diatribe de Clinton, le vile persiflage de Sarkozy et d’Obama sur Netanyahou et les déclarations auto satisfaites britanniques accompagnées de menaces voilées, ceux qui font une distinction entre le Peuple israélien et le gouvernement israélien ignorent deux faits importants.
D’abord, Israël est une démocratie. Ses gouvernements reflètent la volonté émise par le Peuple. Si vous êtes plein de mépris pour les dirigeants élus d’Israël, alors par définition vous êtes plein de mépris pour le public israélien. Et de ce fait vous êtes contre Israël.
Le deuxième fait que ces déclarations ignorent, c’est qu’Israël est l’allié inconditionnel des USA et de l’Europe. Si Sarkozy et Obama avaient déclaré ce qu’ils ont dit sur Netanyahou dans une conversation sur la chancelière allemande Angela Merkel, ou encore si Netanyahou avait fait de pareilles déclarations sur Obama ou Sarkozy, la révélation de ces déclarations aurait déclenché un tollé international d’indignation et aurait été promptement condamnée de tous les côtés.
Et cela nous ramène à l’autre aspect troublant de l’échange fort désagréable entre Sarkozy et Obama au sujet de Netanyahou. Leurs opinions reflètent un climat anti Israël plus large.
En dehors du monde juif, les déclarations haineuses et erronées de Sarkozy et Obama au sujet de leur allié n’ont déclenché aucun scandale. En effet, il a fallu trois jours aux media pour tout simplement rapporter leur conversation. Cela indique que Obama et Sarkozy ne sont pas seuls à tenir Israël dans un double standard. Ils ne sont pas les seuls à reprocher à Israël le comportement des Palestiniens.
Les media occidentaux maintiennent aussi Israël dans un standard différent. Comme Obama et Sarkozy, les media reprochent à Israël et à ses dirigeants élus la duplicité des Palestiniens. Comme Obama et Sarkozy, les media reprochent à Israël l’échec de leurs fantasmes de paix non réalisés.
Et cela constitue le vrai message de l’échange entre Obama et Sarkozy la semaine dernière. A travers lui, nous apprenons que reprocher aux Juifs et à l’Etat juif le comportement de leurs ennemis, c’est ce qui passe pour une conversation de bon aloi parmi les élites occidentales aujourd’hui.

 
http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=245152 [2]
 
Adaptation française de Sentinelle 5772 ©