28 mars 2024
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DE LA GUERRE SAINTE

Pour essayer d’en juger sainement, il est indispensable d’aborder le sujet si sensible de l’islam non seulement avec un esprit ouvert, mais aussi, lorsque la passion en vient ainsi à prendre le pas sur la raison, en appelant sur soi la sérénité.

Le monde arabo-musulman, prenant plus qu’en aucun autre temps conscience de sa faiblesse, est donc entré en ébullition; son retard croissant sur l’Occident, dont il refuse de valider les causes historiques, alors lui devient insupportable.

Ainsi, à l’instar des XIème et XIIème siècles où, successivement, eurent lieu “la fermeture de la porte de l’ijtihad”* et la condamnation d’Averroes déclaré hérétique **, l’islam du XXIème siècle court-il se réfugier dans le ventre maternel.

Aujourd’hui, la situation se révèle d’autant plus bloquée que l’Occident, et plus spécialement son ventre mou, la vieille Europe, n’a cessé depuis des lustres de donner inconsidérément des gages au monde arabo-musulman en panne.

L’islam présent se trouve affligé d’une myopie qui lui interdit, de quelque façon que ce soit, de mettre en danger le dogme du VIIème siècle. Après les caricatures de Mahomet, c’est Benoît XVI qui est supposé attenter à la religion musulmane.

Dans un réflexe archaïque de pur instinct de conservation, c’est donc un islam schizophrène qui se dresse, dans une clameur planétaire, contre la liberté d’expression censée, selon les imams reclus, vouloir porter atteinte à l’intégrité de la religion.

Dans l’impossibilité de communiquer d’égal à égal avec le monde contemporain, l’islam va même, littéralement frappé d’un délire de la persécution, jusqu’à refuser l’évocation de faits historiques attestés parce qu’il croit y déceler un risque mortel.

Question posée à la fin du 14ème siècle : “Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait“.

Sept siècles plus tard, Recep Tayyip Ergogan répond, quel aveu : “C’est malheureux de parler d’une religion et de son prophète. C’est inacceptable pour nous. C’est inacceptable aussi pour tout le monde musulman. Cela ne devrait pas être accepté non plus dans le monde chrétien“.

Et de demander, lui aussi, des excuses à Sa Sainteté le pape…

Avec l’aide éclairée du dhimmi Jacques Chirac, M. Erdogan se démène comme un beau diable pour l’admission de la Turquie dans l’UE. Désormais, une question vitale se pose : quel sort M. Erdogan compte-t-il réserver à la Liberté une fois dans la place ?

Jusqu’à plus ample informé, seule Mme Merkel, fier chancelier d’Allemagne, a osé prendre le parti de Benoît XVI en déclarant : “Celui qui critique le pape méconnaît l’intention de son discours qui était d’inviter au dialogue entre les religions”. Fi donc de la dhimmitude !!

Après une lecture exhaustive du discours du pape, il s’agissait bien, en effet, d’une invitation générale au dialogue. Mais aussi, comment se faire clairement comprendre d’une société arabo-musulmane tenue en perpétuelle régression depuis treize siècles ?

Dans l’islam de tous les temps, c’est naturellement la raison qui manque le plus; mais la raison est-elle si opposée à la foi qu’elle soit capable de lui porter un coup mortel ? Ma propre raison, qui a fécondé ma foi, m’a par-dessus tout convaincu du contraire. Librement !

* Page 88 in “Le droit naturel. Ses amis et ses ennemis” (François-Xavier de Guibert) de Patrick Simon, préfacé par Philippe Nemo.
** Ibidem, page 89.

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