29 mars 2024
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Une mauvaise foi nommée Jacques Julliard

Non. Parce que ces vermines qui tuent sans discontinuité, y compris pendant les enterrements, ne le font pas parce que les Américains sont là comme le croit ce pauvre Julliard, ils s’enivrent de sang car c’est ainsi qu’ils se repaissent comme assassins se réclamant de l’islam et/ou de l’âge d’or “arabe”. Et ils le font en Irak, parce qu’ils ne peuvent pas le faire pour le moment aux USA, et ils le font en Afghanistan alors qu’il n’y a pas eu pourtant de “mensonge à la base” comme le rétorque Julliard au timide Ferry qui admet “l’échec” mais tente de défendre l’idée d’abattre un “dictateur”.

Mais Julliard ne veut pas entendre, et tellement d’ailleurs qu’il s’en va brandir, ce qui est étrange quoique encourageant (imploserait-il ?) le dernier argument qui traîne depuis des lustres dans les caniveaux de la basse politique, celui stipulant que les USA ont été en Irak pour s’emparer des richesses pétrolières, voilà où en est réduit Julliard pour expliquer la violence djihadiste actuelle (secondé sans doute par Eric Laurent, l’ex du Monde, qui nage dans les mêmes eaux putrides, juste un ton en dessous mais à peine, de Thierry Messian et son avion manquant dans les flancs du pentagone).

Le constat est alors simple : le seul échec, essentiel, que je vois est cette prétention technocratique de la droiche française, incarnée par Julliard (et Chirac évidemment), et aujourd’hui partagée par les démocrates américains, Baker compris, croyant qu’il suffisait de ne pas y aller en 2003 pour ne pas susciter de vocation djihadiste ; oubliant le 11 septembre… 2001 et le fait que le djihadisme n’est pas une réaction à la “misère” mais à la modernité démocratique…

Quant à prendre langue avec la Syrie et l’Iran, alors qu’elles sont parties prenantes de la déstablisation actuelle ou encore établir un lien avec le conflit israélo-arabe, c’est là le symbole même d’un échec,lui, réel, celui de toute une politique n’ayant jamais rien compris à l’islam politique et au nationalisme arabe qui préfèrent le chaos au fait de se passer de leur chimère, puisqu’elle les constitue….

Peut-être aurait-il fallu profiter de l’offensive victorieuse de 2003 pour poursuivre dans les territoires syriens et iraniens les djihadistes qui s’y réfugiaient afin de décourager leurs assassins. En tout cas, mis à part les erreurs effectuées sur le terrain irakien (comme la nomination d’un proconsul) force est de constater que l’échec est à mettre au compte des partisans d’un tiersmondisme béat croyant aux vertus de sanctions pour punir les vilains (l’embargo contre le régime de Saddam, soutenu par la France…) alors que ceux-ci n’en ont cure et attendent la moindre occasion pour se réarmer comme on le voit à l’heure actuelle au Liban. D’ailleurs, sur ce dernier point, à qui la faute si les choses s’enveniment ? Aux Américains ? On pourrait rétorquer que l’attitude franchement anti-syrienne de la France “met de l’huile sur le feu”… Que dirait Julliard ? Observons aussi que lorsque l’ explosion se produira cela voudra dire que le Hezbollah aura réussi d’abord à neutraliser les sunnites modérés, et il peut y arriver via Al Keida, sunnite à la base, et certains chrétiens ambitieux comme le général Aoun, chrétiens qui seront balayés le tour suivant.

Mais là on fait de l’analyse et plus du tout du moralisme pseudo réaliste façon Julliard que l’on n’entend guère d’ailleurs sur le Liban.

Si échec il y a, c’est bien celui de ceux qui comme Julliard pensent que les motivations sont essentiellement sociales alors qu’ici, au Liban comme en Irak, elles sont politico-religieuses. Mieux vaut pour eux qu’ils voient plutôt la poutre plantée dans leur oeil putride plutôt de casser du sucre sur le dos de ceux qui pensent que la démocratie peut en effet s’exporter, comme on le voit au Kurdistan et aussi un peu partout dans le monde, malgré quelques reculs, temporaires, ou explicables, ici et là, par des facteurs locaux, comme au Venezuela ou…en France…

Julliard ferait mieux de réfléchir sur les menaces proférées à l’encontre de Redeker et de Mohamed Sifaoui plutôt que de nous abrutir avec une analyse qui symbolise cinquante ans d’échec théorique pour comprendre le monde d’aujourd’hui et tenter d’y mettre un peu d’ordre.

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