29 mars 2024
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Le mal court

1°) Que l’État juif soit l’état le plus détesté du monde n’est pas neutre, ne relève pas d’une coïncidence monstrueuse et est la marque de la permanence de l’antisémitisme.

Ceci constitue en conséquence l’échec le plus tragique du sionisme herzlien sur ce point.

2°) Cette détestation intervient à un moment où les israéliens ont un gouvernement qui a fait montre d’un esprit d’ouverture particulier, s’est montré prêt à des concessions « douloureuses », et, comme à Gaza, en ont déjà réalisées certaines.

Les Israéliens doivent donc s’interroger sérieusement sur les vertus de la modération.

Il s’agit d’une interrogation grave : car il n’est pas dit qu’un raidissement n’entraînerait pas une détestation encore plus grande, une sorte de « serbisation », notamment sur le continent nord-américain, jusque-là épargné.

Néanmoins, la question demeure.

3°) Les médias, en général, ont accueilli ce sondage sans sourciller. Comme s’il n’était pas en lui-même scandaleusement inquiétant et lourd de funestes conséquences : faut-il s’en étonner ?

Seul, dans Le Figaro, François Hauter, généralement bien inspiré, remarque en guise d’explication, qu’Israël et les États-Unis, tous deux voués aux gémonies, viennent d’utiliser la force armée au Liban comme en Irak.

J’ai fait mienne depuis longtemps cette explication de la détestation de l’État-nation contraint de recourir à la force. Elle est même à la base de tous mes écrits.

Mais, j’ai précisé qu’il s’agissait uniquement des États-nations occidentaux.

Ainsi, l’analyse de F. Hauter est-elle juste mais courte : le Soudan génocidaire au Darfour se conduit – la comparaison est en elle-même obscène – de manière ô combien différente d’Israël et des États-Unis mais ne figure pas dans ce hit parade de la haine injustifiable.

Notamment parce qu’au rebours de l’obsession et de la focalisation sur Israël, on ne s’intéresse ni aux crimes des Arabes, ni aux souffrances des Noirs.

Ce qui nous ramène inévitablement à la futilité anti-occidentale des médias et à l’antisémitisme planétaire.

Le mal court.

Jusqu’où ?

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