28 mars 2024

“Tout commence lorsque le jeune homme”


Bonsoir

Nous vous proposons ci-joint la position de l’association des kabyles de
France (ASKAF), agréée sous le n° 20080047, concernant l’affaire "Brice
Hortefeux" et le jeune militant UMP Amine Benalia-Brouch.
Nous souhaitons que les français en prennent connaissance compte-tenu
de l’importance que la polémique a pris dans l’espace médiatique.
Nous comptons vivement sur votre déontologie journalistique pour prendre
en compte l’opinion des kabyles de France, qui sont plus d’un million dans
l’hexagone.
Une position différente, qui apportera un souffle nouveau au débat, si
celle-ci est publiée.

Pour une pluralité d’opinions.

Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations les plus
distinguées.

Arezki BAKIR (président) et Nafa KIRECHE (secrétaire général et porte-
parole).
Pour nous contacter : bakirarezki@yahoo.fr ou nafa_kireche@hotmail.fr

COMMUNIQUE DE L’ASKAF

L’association des kabyles de France (ASKAF) est une instance indépendante, représentative des kabyles de France.

Un jeune militant de l’UMP en Auvergne, français d’origine kabyle, se retrouve, à son corps défendant, au centre d’une polémique. Polémique dont nos politiciens, toujours prompts à jouer les pompiers-pyromanes, ont le secret.

Tout commence lorsque le jeune homme est présenté au ministre de l’intérieur, régional de l’étape, Brice Hortefeux. Comme un symbole de la diversité. Tout fier, il avoue, en confidence, manger du cochon et ne pas faire le ramadan. Bref, le message est clair : "je suis un homme libre et je ne me détermine pas par rapport à la religion".
Ce qui ne manque pas de faire réagir le ministre de l’intérieur : "il ne correspond pas au prototype". Ou encore "un seul, il en faut. C’est lorsqu’ils sont plusieurs qu’ils posent des problèmes".

Ainsi, le jeune homme, qui se présentait comme un individu libre, français et républicain est… renvoyé dans sa communauté supposée par une personnalité politique censée faire appliquer les principes républicains ! Là encore, le patronyme et le faciès de l’individu l’emportent sur ses convictions républicaines.

Ceci illustre bien la responsabilité décisive de la classe politique française dans l’effritement des valeurs républicaines.
Mais ce n’est pas tout. Non seulement le jeune militant est renvoyé à son appartenance d’origine, mais qui plus est dans une communauté qui n’est pas la sienne et dont le ministre entretient, par ses paroles, une vision caricaturale.

Cet épisode, somme toute anodin, révèle à lui tout seul le fameux "malaise identitaire" des kabyles, réprimés en Algérie et ignorés en France. Alors que le militant se présentait comme français d’origine kabyle, et n’observant pas les préceptes d’une religion à laquelle il ne s’identifie pas, le voici assimilé à la fameuse communauté arabo-musulmane, dont fait allusion, de manière caricaturale, le ministre de l’intérieur, dont la difficulté d’adaptation à son nouveau ministère et les échéances éléctorales futures nécessitaient certainement un coup de publicité. Comme un clin d’oeil à un électorat emprunté à un parti politique d’extrême droite…

Evidemment, cette affaire n’a pas manqué de susciter l’indignation d’une grande partie de la gauche. Une indignation de principe, sans réelle conviction. Car la gauche a fait de la compassion et de la défense des populations d’origine immigrée, son fond de commerce. Afin de faire oublier qu’elle n’a concrètement jamais rien fait pour elles lorsqu’elle était au pouvoir. La compassion et la victimisation sont les deux mamelles de la politique sociale prônée par la gauche.

L’exemple du parti socialiste (PS), en pleine déconfiture, est frappant. Les rares personnalités d’origine immigrée qui y immergent, sont cantonnées à des rôles qui les renvoient à leur condition d’immigré. Malek Boutih, français d’origine kabyle, secrétaire national chargé des "questions de société", dont le racisme et l’immigration, incarne ce rôle de faire-valoir dévolu aux français issus de l’immigration.
N’est-il pas dommage qu’un parti qui prétend défendre et promouvoir les populations d’origine immigrée, n’ait jamais offert un poste ou un ministère régalien à un "représentant de la diversité" pour utiliser une formule à la mode ?

Sans omettre de préciser que, pour une certaine gauche, la diversité se résume en deux catégories : les arabes (ou beurs, musulmans…) et les noirs. Les franco-kabyles, population d’origine berbère, sont totalement ignorés des grilles de lecture "ethniques" de la gauche. Tactique ou ignorance ? En tout état de cause, on constate que le paternalisme et la condescendance de la gauche à leur égard incitent de plus en plus de français d’origine nord-africaine à s’engager… à droite de l’échiquier politique !

Amine Benalia-Brouch est donc privé de son identité, de ses racines et de ses convictions par les groupes de pression de la communauté musulmane, par une gauche proche de ces milieux et une certaine presse, à l’image de Libération, pour qui un français d’origine nord-africaine ne saurait être autre chose qu’un arabe et un musulman…  Quand notre jeune militant de l’UMP se dit franco-kabyle, mange du porc et n’observe pas le ramadan ! Attitude à contre-courant du relativisme culturel qui ravage le discours de gauche.

Cela démontre le peu de considération porté aux populations d’origine nord-africaine, à fortiori les kabyles, totalement absents du vocabulaire et du paysage politiques français.
Instrumentalisés par les deux camps, en fonction du positionnement choisis, ces populations ne sont qu’un enjeu électoral. Ils n’ont pas d’existence citoyenne.

Nous ne voulons pas être défendus. Nous ne voulons pas être représentés par des gens qui ne nous connaissent pas, qui ne savent pas qui nous sommes. Etre franco-kabyle, c’est vouloir exister par nous-mêmes. C’est vouloir echapper aux termes neutres de "maghrébins", de "beurs", ou encore de ‘"musulmans". Même si la culture musulmane a imprégné la majorité des kabyles. Notre culture d’origine, nos racines, c’est la Kabylie. Ses qualités, ses défauts, ses aspirations…

ASKAF, la voix des franco-kabyles
Arezki BAKIR (président) et Nafa KIRECHE (secrétaire général et porte-parole).

Site de l’ASKAF : www.askaf.fr

L’ASKAF est enregistrée au journal officiel sous le n° 20080047.

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