28 mars 2024

Second tour des régionales assez surréaliste…

Si les "classes populaires", qui ne se sont pas déplacées pour aller voter, pensaient que l'abandon du " bouclier fiscal " était la "the" solution, ils auraient massivement voté à gauche qui en a fait sa seule mesure sociale forte puisqu'elle  serait sensée payer tout le reste des dépenses publiques prévues et susceptibles de relancer la machine comme si rien ne s'était passé  Car le problème n'est pas tant en réalité les dysfonctionnements financiers qui ressemblent bien plus à une purge cyclique par décade et à un excès d'interventionnisme étatique qui a alimenté l'affairisme comme l'explique si bien Pascal Salin (ou la titrisation des subprimes) mais le fait qu'il n'est plus possible d'agir comme si la mutation était encore maîtrisable dans un sens protectionniste : tel qu'exciter de façon artificielle (à coup de prime à la casse) une demande que l'on presse  par ailleurs fiscalement et que l'on verbalise, tout en lui imposant une austérité brutale. Or, s'il faut dégager un volet d'investissement suffisant pour innover et créer de l'emploi, mieux vaut dans ce cas donner un réel coup de fouet à l'économie en diminuant des deux tiers les charges sociales, un tiers disparaissant, tout en réorientant les dépenses publiques vers les fondamentaux (formation des adultes, infrastructure, programme de transition de la protection sociale), ce qui nécessiterait de libérer  également l'enseignement en plus de la protection sociale.

L'UMP a hésité entre son passé étatiste et un présent qui aurait pu être sinon libéral  du moins "libre" si cette organisation n'avait pas succombé corps et âmes dans l'idée que c'est par manque de régulation que la crise a eu lieu alors que c'est précisément l'inverse et qu'en réalité hormis la Caisse d'Epargne et la Société Générale (mais pour des raisons de gouvernance interne) les autres établissements n'étaient pas demandeurs contrairement à la légende.

Il aurait fallu organiser dès la rentrée 2007 un Grenelle de la protection sociale, de la participation des salariés à un actionnariat populaire, au lieu de cela on a joué la carte verte basée sur des données erronées,  et on a réduit mais de façon conservatrice des dépenses de fonctionnement qui auraient pu être mieux comprises si elles avaient été intégrées dans un programme d'investissement ambitieux et co-géré avec les intéressés.

On a aussi mal analysé la crise morale, la crise de l'autorité, (et certains qui à droite accusent Besson d'avoir alimenté le FN avec le débat sur l'identité nationale n'ont évidemment rien compris) bref,  rien ou si peu n'a été saisi de la mutation multiforme d'une vie techno-urbaine riche et trépidante mais fragilisant des individus et des familles qui mériteraient d'être plutôt accompagnés  que laissés aux trépidations people et trash d'une classe artistique et intellectuelle à bout de souffle, ne survivant que par les subventions et les vieux réseaux médiatiques de plus en plus has been tant l'univers des nouveaux réseaux de communication de plus en plus défiants devant les dénis de réalité bouleversent complètement les systèmes de référence c'est-à-dire les repères.

La gauche, les verts et autres alterislamistes et néoléninistes ont donné l'impression, même à la droite, qu'ils ont des solutions à tous ces problèmes, alors qu'ils n'ont que des mauvaises solutions qui ne font que les aggraver, même si, ici et là, ils peuvent avoir certaines idées qui de toute façon sont dans l'air du temps et se seront imposées à terme comme faciliter les transports en commun, ce qui est une vieille antienne qui ne permet de construire une politique générale pour sortir de l'ornière. Et il y aurait encore tant à dire…

Lucien SA Oulahbib

https://en.wikipedia.org/wiki/Lucien-Samir_Oulahbib

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