28 mars 2024

Il est temps pour Netanyahou de choisir

Le temps est venu pour la grande majorité des Israéliens qui ne sont pas intéressés par le Prix Nobel de littérature ou une année sabbatique à Berkeley ou à l’Université de Trondheim d’appeler un chat un chat.

La réponse du Premier ministre Benjamin Netanyahou à l’accord de paix de l’Autorité Palestinienne dirigée par le Fatah avec le Hamas serait comique si elle n’était pas tragique. Immédiatement après que la nouvelle de l’arrangement soit parue, Netanyahou annonça : « L’AP doit choisir soit la paix avec Israël ou la paix avec le Hamas. Il n’y a pas de possibilité pour une paix avec les deux ».

La déclaration de Netanyahou est comique parce qu’elle est totalement absurde. L’AP a choisi.

L’AP a fait son choix en 2000 quand elle a rejeté l’offre de paix d’Israël et d’un Etat palestinien et qu’elle a rassemblé ses forces avec le Hamas pour mener une guerre terroriste contre Israël.

L’AP a fait son choix en 2005 de nouveau quand elle a répondu au retrait unilatéral d’Israël de Gaza par une augmentation décuplée du nombre de roquettes et de missiles qu’elle tirait sur des cibles civiles israéliennes dans le Néguev.

Les Palestiniens ont fait leur choix en 2006, quand ils ont élu le Hamas pour les diriger. Ils ont fait leur choix en mars 2007 quand le Fatah et le Hamas ont signé leur premier accord d’unité.

L’AP a fait son choix en 2008 quand Abbas a rejeté l’offre d’un Etat et de la paix par le Premier ministre d’alors Ehud Olmert.

L’AP a fait son choix en 2010 quand elle a refusé de reprendre les négociations de paix avec Netanyahou. Elle en entamé des négociations de paix avec le Hamas et fait progresser son plan d’établissement d’un Etat indépendant sans paix avec Israël.

Maintenant l’AP a de nouveau fait son choix en signant le nouvel accord de paix avec le Hamas. Dans un sens réel, l’appel de Netanyahou  afin  que l’AP choisisse est l’équivalent politique d’un homme demandant à sa femme de choisir entre lui et son amant, après qu’elle ait quitté le foyer, couché hors mariage et fait 5 enfants avec son nouveau compagnon.

C’est une plaisanterie pathétique.

Mais pire qu’une plaisanterie pathétique, c’est une tragédie nationale. C’est une tragédie parce que plus d’une décennie après que l’AP ait choisi la guerre avec Israël et la paix avec le Hamas, les dirigeants d’Israël sont encore incapables d’accepter la réalité et continuent de s’en éloigner. C’est une tragédie que le dirigeant d’Israël ne puisse pas trouver le courage de dire que la plaisanterie du processus de paix est en vérité un processus de guerre mortel dont l’objectif est la destruction d’Israël, et qu’Israël soit circonvenu pour continuer de jouer avec.

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles Netanyahou est incapable de déclarer la vérité et de mettre fin au cauchemar d’une politique vieille de 18 ans dans laquelle Israël est un partenaire actif de sa propre démission. L’une des raisons principales est que comme ses prédécesseurs, Netanyahou en est venu à croire au mythe de l’image internationale d’Israël dépendant totalement de sa perception  essayant de faire la paix avec les Palestiniens.

Selon ce mythe, qui a été le pilier central de la politique étrangère d ‘Israël et de la politique intérieure depuis qu’Itzhak Rabin a d’abord accepté l’OLP comme interlocuteur légitime en 1993 – Peu importe combien il est évident que les Palestiniens ne sont pas intéressés par une coexistence pacifique avec Israël. Peu importe la guerre ouverte qu’ils conduisent pour détruire Israël. Sans égard pour l’évidence de la mauvaise foi palestinienne, sept gouvernements successifs ont adopté l’avis que la seule chose qui sépare Israël du statut de paria international, c’est la capacité de ses dirigeants de persuader la soi-disant ‘communauté internationale’ qu’Israël veut vraiment apaiser les Palestiniens.

Au cours des sept mois écoulés, cette perception profondément névrotique des options d’Israël a nourri la réponse hystérique de nos dirigeants à l’égard du plan palestinien de déclaration unilatérale d’indépendance.

Le plan palestinien lui-même discrédite l’idée qu’ils soient intéressés par rien d’autre que la destruction d’Israël. Le plan est d’obtenir la reconnaissance par l’ONU d’un Etat palestinien à Jerusalem, en Judée, Samarie et à Gaza en dehors du cadre d’un traité de paix avec Israël.

L’AP va d’abord tenter d’obtenir l’adoption par le Conseil de Sécurité d’une « Palestine » indépendante. Si le gouvernement Obama met son veto à cette décision, alors l’AP demandera à l’Assemblée Générale de prendre la mesure. Etant donnée la composition de l’Assemblée Générale, il est plus que certain que les Palestiniens obtiendront leur résolution.

La question est : « Cela a-t-il de l’importance ? »

Chacun, depuis le ministre de la défense Ehud Barak à l’extrême Gauche, aux rechapés post-sionistes comme Shulamit Aloni et Avrum Burg disent que oui. Ils nous disent que si elle passe, Israël sera confronté à l’opprobre international quand ses citoyens ou le personnel militaire pousseraient un soupir en Judée, Samarie et à Jerusalem sans la permission palestinienne.

Ces prophètes de malheur avertissent qu’Israël n’a pas d’autre espoir pour échapper à la mort diplomatique : Netanyahou doit faire face au monde et promettre de donner le cœur d’Israël et sa capitale aux Palestiniens.

Et selon les officiels secourables du gouvernement Obama, tout tourne autour de la capacité de Netanyahou de convaincre les 3 grands de l’UE – le Premier ministre britannique David Cameron, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel qu’il envisage sérieusement un compromis avec les Palestiniens. S’il n’offre pas les bijoux de la couronne d’Israël dans son discours devant le Congrès des USA le mois prochain, les officiels du gouvernement des USA préviennent que les puissances de l’UE prendront le parti des Palestiniens. Et s’ils vont du côté des Palestiniens, eh bien, cela pourrait tourner mal pour Israël.

Heureusement, ces avertissements sont complètement ridicules. Les résolutions de l’Assemblée Générale des Nations Unies n’ont aucune valeur légale. Même si un membre de l’Assemblée Générale à l’exception d’Israël vote en faveur d’une résolution reconnaissant la « Palestine », tout ce que les Palestiniens auront obtenu sera une autre résolution non contraignante, sans force de loi, affirmant la même chose que des milliers de résolutions de l’ONU déjà affirmées. A savoir, elle proclamera faussement que Jerusalem, la Judée, la Samarie et Gaza sont un territoire palestinien sur lequel Israël n’a aucun droit. Israël sera libre d’ignorer cette résolution, exactement comme il a été libre d’ignorer les précédentes.

La menace d’un isolement international est aussi largement exagérée. Aujourd’hui, Israël est plus isolé diplomatiquement qu’il ne l’a jamais été dans ses 63 années d’existence. Avec le gouvernement Obama traitant de la construction de foyers pour les Juifs à Jerusalem comme un plus grand affront à la cause de la paix mondiale que le massacre global de centaines d’Iraniens et de protestataires syriens par des régimes tyranniques, Israël n’a jamais fait face à un climat international plus hostile. Et pourtant, malgré sa réception glaciale à la Maison Blanche et à Whitehall, la vie en Israël n’a jamais été meilleure.

Selon les données économiques les plus récentes publiées par le Bureau Central des Statistiques, l’économie d’Israël a crû de 7.8 % pendant le dernier trimestre de 2010. Le commerce à l’international augmente très fortement. Pendant le premier trimestre 2011, les exportations ont augmenté de 27.3 %. Elles ont augmenté de 19.9 % pendant le dernier trimestre de l’an passé. Les importations ont augmenté de 34.7 % entre janvier et mars, et de 38.9 % pendant le dernier trimestre de l’an dernier.

L’UE qui dénigre Israël demeure son plus gros partenaire commercial. Et même si la Turquie adopte le Hamas et l’Iran comme alliés, son commerce avec Israël a atteint un plus haut  l’an passé. Ces données du commerce démontrent une vérité que les Cassandres refusent de noter : pour la grande majorité des Israéliens, la menace d’un isolement international est vide.

Les mêmes personnes qui nous incitent à nous suicider maintenant à moins d’être confrontés à un escadron de feu en septembre voudraient aussi nous faire croire que le mouvement « boycott, désinvestissement, sanctions » (BDS) est la plus grande menace à notre économie. Mais ce mensonge a été éventé ce mois-ci avec l’abandon par la ville australienne de Marrickville du boycott BDS. En décembre dernier, la coalition anti-Israël qui dirige le conseil municipal a voté un boycott  commercial, sportif et universitaire contre Israël. Il y a deux semaines, le conseil a été obligé d’annuler sa décision après avoir appris qu’il lui en coûterait 3.4 millions de $ pour l’instituer.  Les produits et services israéliens moins coûteux auraient dû être remplacés par des produits non israéliens plus chers.

Aussi bien le commerce israélien en pleine effervescence vers l’étranger et la rapide annulation du mouvement de boycott de Marrickville démontrent que le spectre d’un isolement international dans le cas où Israël sortirait de la plaisanterie du processus de paix palestinien n’est rien de plus qu’un bluff. La notion qu’Israël serait en plus mauvaise position si Netanyahou admettait qu’Abbas a de nouveau choisi la guerre contre les Juifs plutôt que la paix avec nous n’a aucune crédibilité.

Alors qu’est-ce qui empêche Netanyahou et ses collègues du gouvernement de reconnaître cette heureuse vérité ?

Deux facteurs sont en jeu ici. Le premier est notre incapacité à comprendre la politique de puissance. Nos dirigeants croient que les émules d Sarkozy, Cameron, et Merkel quand ils nous disent qu’Israël doit prouver son sérieux en faveur de la paix de façon à leur permettre de voter contre une résolution pour un Etat palestinien à l’ONU. Mais ils ne sont pas sérieux. Rien de ce qu’Israël pourrait faire n’aura le moindre impact sur leurs votes.

Quand les Européens forgent leurs politiques envers Israël, ils ne sont motivés que par une seule chose : les USA.

Depuis 1967, les Européens ont constamment été plus pro-palestiniens que les USA. Maintenant, avec le gouvernement Obama démontrant une hostilité sans précédent envers Israël, il n’y a aucune chance pour que les Européens penchent brusquement du côté d’Israël. Aussi quand les dirigeants européens disent à Israël que nous devons les convaincre que nous sommes sérieux en faveur de la paix, ils ne sont pas sérieux. Ils cherchent une excuse pour être encore plus hostiles. Si Israël offre la boutique à Abbas, alors les émules de Cameron, Merkel et Sarkozy non seulement reconnaîtront la « Palestine » à l’ONU (parce qu’après tout, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils soient plus en faveur d’Israël que le gouvernement israélien qui vient de céder), mais ils reconnaîtront le Hamas.

Parce que c’est cela la prochaine étape.

Il semblerait que les dirigeants d’Israël auraient dû être avertis de ce jeu depuis des années. Et on ne peut pas leur reprocher le fait qu’ils ne l’aient pas été sur le second facteur en vérifiant leur santé mentale : la Gauche israélienne. Le seul groupe d’Israéliens directement impacté par le mouvement ‘BDS’. Ses membres – depuis des conférenciers à l’université aux ‘has been’ antisionistes, artistes, acteurs, et plumitifs –sont les seuls membres de la société israélienne qui ont une part personnelle en jeu dans une décision de leurs homologues gauchistes aux USA, en Europe ou en Australie ou dans tout autre lieu aimable de vacances/sabbatique pour boycotter les Israéliens.

Et parce que le mouvement les menace, ils en ont pris la responsabilité pour effrayer le reste d’entre nous afin de prendre cette ridicule plaisanterie au sérieux. C’est ainsi que la semaine dernière un groupe de radicaux à la cervelle lessivée s’est rassemblé à l’extérieur du bâtiment où David Ben Gourion a proclamé l’indépendance d’Israël et déclaré l’indépendance de la « Palestine ». Ils savaient que leurs partisans des media feraient grand cas de leur agit-prop et l’utiliseraient comme un autre moyen pour démoraliser le public et lui faire croire que nous ne pouvons rien faire d’autre que d’adopter la cause de nos ennemis contre notre pays.

Le temps est venu pour la grande majorité des Israéliens qui ne sont pas intéressés par le Prix Nobel de littérature ou une année sabbatique à Berkeley ou à l’Université de Trondheim d’appeler un chat un chat. Les porteurs de haine du mouvement BDS n’ont aucun levier. Un diplôme de Bar Ilan a plus de valeur qu’un diplôme d’Oxford. Et peu importe combien ces gens haïssent Israël, ils continueront d’acheter nos technologies et de prendre nos chercheurs sous contrat parce que Cambridge n’est plus capable de produire la même qualité de savoir universitaire que le ‘Technion’.

Le temps pour nos dirigeants de jouer à ce jeu stupide est bien révolu. Nous n’avons besoin de nulles faveurs. Abbas a fait son choix. Le temps est venu pour Netanyahou de choisir.

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=218332

Adaptation française de Sentinelle 5771 ©

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