29 mars 2024

L’obsession homosexuelle et anti islamophobe

Maintenant que la question du mariage homosexuel devient la question sinon principale du moins clé de la prochaine élection présidentielle française en particulier, voire du devenir de la famille en général, et que l'anti-islamophobie est défendu, farouchement, par les mêmes (alors que l'islam même modéré condamne l'homosexualité, ne parlons pas du mariage…) il est pertinent de s'interroger sur cet engouement, paradoxal, qui fait de plus en plus fonction d'impératif catégorique.

On peut commencer tout d'abord par deux curiosités logiques : 1/ si l'homosexualité est un choix culturel (alors qu'il est possible de le saisir plutôt comme résultante génétique et/ou biopsychique : bref, vous naissez homo, mais parfois vous l'affirmez sur le tard à cause d'un environnement hostile) pourquoi faudrait-il que la Collectivité participe de ce choix en fin de compte privé ? Quelque chose dans cette quête va bien plus loin que la seule reconnaissance de "droits" ; un quelque chose que le 2° complique : si c'est un choix, et si en fin de compte comme il est enseigné désormais dans les classes du secondaire il s'avèrerait que l'orientation sexuelle est construite, culturelle, et, donc, réversible selon les rencontres(ou le "queer"), pourquoi se focaliser sur le mariage " homosexuel" qui va au contraire figer le choix en un seul sens celui de l'homosexualité comme genre inamovible, lui ? A-t-on vu d'ailleurs des homo devenir des hétéro ?… Comme si ce choix là, celui de l'homosexualité, il fallait à tout prix demander à la société de le réifier, le rigidifier presque en fait nécessaire, et par là légitimer le choix initial qui aurait pu sinon s'inverser pourquoi pas ? Bref, en avalisant le mariage comme homosexuel on s'interdit d'emblée de le voir comme réversible, on force le choix à devenir irréversible.

Ensuite, pourquoi ne pas parler de mariage en soi puisque l'on y est ? La société avaliserait ainsi toutes sortes de mariages. Ainsi les "trans" (ni-ni/et-et) pourraient aussi se marier tels quels, des sado-maso aussi, des fétichistes, d'autant que SM et fétichistes ne sont plus considérés comme des déviances mais des sexualités de la diversité…

Plus encore, la proposition d'une député UMP de voir aussi avaliser des mariages avec des animaux (un Allemand a voulu se "marier" avec sa chatte récemment)n'est pas méprisant si l'on n'est pas spéciste au sens de privilégier l'espèce humaine sur les autres espèces: au nom de quoi, surtout à l'époque de l'écologie politique ? Caligula était décidément un précurseur lui qui voulait que son cheval puisse devenir sénateur romain. Cela ne veut évidemment pas dire que l'on méprise l'homosexuel en demandant aussi le mariage inter-espèce, cela veut seulement indiquer que ce mariage n'est dit homosexuel que par convention puisqu'il repose sur philosophie dite postmoderne qui refuse la catégorisation des orientations sexuelles ; mais laissons tomber les animaux parce qu'en effet il est question entre humains d'alliance entre personnes "consentantes", or, il n'est pas sûr que l'on puisse repérer clairement le consentement d'un animal, ni d'un humain (surtout dans certains mariages forcés) quoique cela se discute au dire de cette avocate avant garde, Marcela Iacub, qui après avoir nié la criminalisation du viol milite désormais pour les droits des animaux dans ce sens anti-spéciste.

En tout cas le droit des SM et des fétichistes humains est tout autant défendable que le droit homosexuel à partir du moment où celui-ci est considéré comme un choix et non pas comme une donné biopsychique. Et s'il est défendable, et respectable, des couples Sm fidèles existent, pourquoi ne pas leur permettre également la smparentalité et la fétichismoparentalité ?…Or, immédiatement, surgit plus fortement encore cette question lancinante : au nom de quoi refuser à l'enfant un père et une mère?…

En tout cas, il est incroyable de penser qu'aujourd'hui la question existentielle la plus poignante en 2011 soit celui du mariage homosexuel, comme si ce défaut d'altérité voulait à tout prix légitimer cette recherche du pareil par la société afin ainsi de disperser ses doutes : si la société me permet de me marier comme homosexuel c'est donc que mon désir de refuser d'assumer dans le couple la présence de l'autre comme altérité est justifié institutionnellement ; on ne voit alors pas pourquoi la prochaine étape, la fabrication de l'enfant industriel ne serait pas aussi franchi en complément si la demande ainsi légitimée devient trop pressante ; ce qui permet de bien observer sous nos yeux que l'hypertechnicisme est en fin de compte accéléré par les mêmes individus qui en critiquent l'aspect écolo-phobes tant ils sont avides de voir leur façon d'être légitimé à tout prix par la société.Ce qui est "normal": si c'est un choix, au nom de quoi ne serait-il pas réversible ?

Et les mêmes qui défendent de tels droits vont être les premiers à s'opposer à toute critique de l'islam alors que celui-ci lorsqu'il est au pouvoir est le premier à les pendre haut et court. Mais l'on dira qu'il s'agit du mauvais islam, alors que le bon, celui qui a atteint un point non encore dépassé de raffinement (et qui donc vit tout simplement l'homosexualité et ce dès le plus jeune âge, mais Luc Ferry n'a pas été à même de le prouver…) ce bon islam (qu'Obama connaît très bien) a été "dévié", un jour, on ne sait pas quand, mais en tout cas, le "vrai" islam, lui, saurait, (com)prendre l'homosexualité, d'où la supplique de certains théoriciens gays et trans envers certains intellectuels musulmans : cédez sur cette question et vous aurez tout notre soutien puisque en effet une société musulmane intrigue, mais cela n'a rien à voir avec le fait qu'elle soit essentiellement composée de sexe séparé les hommes au pouvoir et dans les cafés, les femmes au hammam, au harem, et à la maison. Non, rien à voir. La défense de l'islam est semblable à cet orientalisme qui semblait être une ouverture opiacée à un autre chose plus lancinant et immobile que la frénésie judéo-chrétienne qui, sous prétexte d'affinement, est sans cesse en mouvement.

Pourtant, les actuelles révoltes des pays dominés par cette engeance ne pointent-elles pas du doigt le fait que les populations concernées aimeraient sortir du temps immobile, même encensé par les poètes et les auteurs de BD, pour vivre un peu plus fort quelques souhaits d'existence comme le fait de se cultiver, voyager, ne pas seulement passer son temps à gagner quelques sous que les potentats glanent eux par milliards, ayant mis l'islam comme source de droit pour plus de tranquillité ?  Hormis le Qatar et la Malaisie, toutes les autres sociétés dominées par l'islam vivent ce ralenti que d'aucuns affectionnent comme ils le faisaient au temps du socialisme triomphant lorsqu'ils étaient de bon ton de gloser sur le peuple en vélo alors que l'on se véhiculait dans les grosses berlines aux vitres teintées des huiles invitantes.

Il y a dans l'air du temps un désir de dissolution pour expérience botanique : que mille fleurs surgissent, et les petits timoniers, et les timonières veillent au grain : en insistant déjà auprès des enfants de 3 ans que la voiture décidément ce n'est pas bien. En attendant de défendre l'idée que décidément vivre avec l'autre sexe c'est ringard, ou comment par un fait incroyable le retour au regroupement identique est rendue possible par la même génération qui avait prétendu défendre le contraire dans les années 60 en parlant de mixité, de melting pot ; aujourd'hui c'est la diversité des univers parallèles au jardin des mille et un chemins qui ne mènent nulle part… Quel "progrès" !…

Lucien SA Oulahbib

https://en.wikipedia.org/wiki/Lucien-Samir_Oulahbib

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