28 mars 2024

Le Califat c’est maintenant

Prenez une carte du monde. Reliez le détroit de Gibraltar au détroit du Bosphore. Le détroit du Bosphore à la mer Caspienne. La mer Caspienne à Bombay et à l’océan indien. Bombay et l’océan indien au golfe d’Aden. Et le golfe d’Aden au détroit de Gibraltar. Ainsi, vous obtiendrez, en gros, le théâtre des opérations, de la guerre de résistance, à la guerre terroriste islamique, notamment la guerre terroriste menée en Syrie et en Irak par l’Etat Islamique. A cet égard, deux réalités s’imposent : premièrement, le théâtre des opérations n’a pas diminué mais augmenté ; deuxièmement, le centre nerveux de la guerre terroriste islamique se déplace avec une facilité déconcertante, comme le démontre actuellement l’Etat Islamique.

Ces deux réalités sont la conséquence, d’une part, de l’expansionnisme de l’islamisme radical ; et d’autre part, de la réticence en Europe à participer de façon substantielle à l’effort de guerre de résistance face à la guerre terroriste islamique. L’impérialisme islamique radical progresse, parce que les sociétés libres et laïques de culture judéo-chrétienne utilisent des moyens insuffisants pour contenir ce même impérialisme islamique radical. Quant au fait que le centre nerveux de la guerre terroriste islamique se déplace avec une facilité déconcertante, il découle certes de l’extraordinaire souplesse des réseaux islamo-terroristes ; mais il découle aussi de l’incapacité – ou du refus ? – des démocraties occidentales à anticiper cette capacité de déplacement. Dernier exemple en date : la progression de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak.

Dans le cas du trio infernal sunnite « Talibans – Al Qaïda – ISI pakistanaise », le centre nerveux s’est successivement déplacé de l’Afghanistan vers l’Irak ; puis en sens inverse, de l’Irak vers l’Afghanistan, en raison du succès de la stratégie Petraeus en Irak ; puis de l’Afghanistan à la province pakistanaise du Waziristân située à la frontière afghane, en raison du succès de la stratégie de l’ISAF en Afghanistan ; et maintenant, depuis la province pakistanaise du Waziristân située à la frontière afghane, vers la province pakistanaise de Buner et même vers la capitale du Pakistan, Islamabad, à travers la vallée pakistanaise du Swat. Ce qui change fondamentalement la situation, c’est que le Pakistan détient – déjà – la bombe atomique.

Dans le cas du trio infernal chiite, le trio « Iran – Hezbollah – Hamas », le théâtre des opérations a augmenté, englobant désormais certaines factions dans la bande de Gaza, pratiquement tout le Liban et certaines localités palestiniennes de Judée Samarie. En revanche, le centre nerveux de ce trio était, demeure et restera à Téhéran. Ce qui change fondamentalement la situation, c’est que l’Iran détiendra un jour la bombe atomique. Face au trio infernal chiite, le trio « Iran – Hezbollah – Hamas », seule une intervention militaire israélienne contre le nucléaire offensif de l’Iran peut encore inverser le cours de l’histoire. Les démocraties occidentales condamneront l’opération israélienne sur la scène publique tout en se réjouissant de cette opération dans les coulisses avec les Egyptiens et avec les Saoudiens.

En revanche, face au trio infernal sunnite, le trio « Talibans – Al Qaïda – ISI pakistanaise », et, par rapport à l’Etat Islamique, la situation est beaucoup plus complexe. A court terme, les démocraties occidentales semblent, tout au plus, disposées à contenir les Talibans là où ils se trouvent actuellement et à les empêcher de progresser, dans le meilleur des cas. Mais à moyen et à long terme, les démocraties occidentales n’ont absolument aucune stratégie face à l’expansion radicale sunnite, notamment face à l’expansion de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak. Et face à la progression de l’islamisme radical en Europe-même, les démocraties occidentales n’ont apparemment pas non plus de stratégie. Elles rêvent même de « fusionner » avec la Turquie islamique. Elles semblent avoir déjà capitulé – depuis longtemps – face au futur Califat mondial. Futur dans un futur proche ?

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