29 mars 2024

Autour d’Alexandre del Valle: “Les Vrais ennemis de l’Occident”

 
 
 Rencontre le 1er février 2017 à Paris de la Droite Libre, « Boîte à Idées et association politique qui milite pour une droite décomplexée et libérale dans le cadre du parti Les Républicains », dit Alexandre del Valle, l'un de ses cofondateurs et ex-Présidents. Ce sont les thèmes de son dernier ouvrage, « Les Vrais Ennemis de l'Occident », qui étaient au cœur du débat animé par son actuel Président, Christian Vanesse. Avec la participation des députés Jean-Fréderic Poisson et Axel Poniatowski, du maire-adjoint d'Issy-les-Moulineaux, Arthur Khandjian, et, entre autres, les interventions remarquées de l'ambassadeur Mezri Haddad et du maire-adjoint de Neuilly, Philippe Karsenty.  
 

Au cœur des préoccupations actuelles : le véritable ennemi aujourd'hui telles qu'en sont désignées les diverses facettes dans le dernier ouvrage d'Alexandre del Valle.

Le débat organisé par la Droite Libre le 1er février à Paris, s'inscrivait au cœur des préoccupations actuelles avec cet intitulé : « Islamisme conquérant extérieur et intérieur, que devra être la ligne du futur président pour qu'il redonne la grandeur et la sécurité à la France ? ». Un débat s'articulant autour du dernier ouvrage d'Alexandre del Valle, dont on connaît le succès, « Les Vrais ennemis de l'Occident » *. Si l'association soutient le candidat des Républicains, François Fillon, l'actualité entourant l'ancien Premier ministre n'a pas été évoquée, rien n'ayant été prouvé contre lui à ce jour. Les raisons de ce soutien demeurent donc  : « jusqu'à maintenant ses positions déclarées, tant en politique extérieure qu'intérieure, sont empreintes d'un bon sens et d'une justesse d'analyse qui nous les font proches. Il est cependant nécessaire qu'il résiste fermement aux nombreuses tentatives de le faire aller vers des compromissions qui lui enlèveraient sa légitimité d'homme de droite. »

Le Président de l'association, le député honoraire Christian Vanneste, constatait l'atmosphère délétère actuelle et l'importance de savoir qui sont réellement nos amis et nos ennemis. En effet, expliquait Alexandre del Valle, « il y a un problème de définition de l'ennemi et de la menace, une erreur sur l'ennemi ». Les deux ennemis désignés étant « la Russie et le terrorisme ». Or, dit-il, si la Russie a « un régime avec beaucoup de corruption, beaucoup de problèmes économiques et sociaux et que Putin est autoritaire, cela se passe » en interne. Ce qui donne tort à « pratiquement tous nos élus » le désignant comme l'ennemi, « ce que peut-être les Polonais et les pays Baltes ont le droit de faire ».
 
Quant au terrorisme, « c'est un mode d'action, une arme et ne peut être un ennemi ». Le réel ennemi étant l'islamisme, une idéologie qui veut se répandre, profitant de l'ouverture des pays occidentaux, avec, notamment, « les pôles de l'islamisme sunnite », à savoir le Pakistan – qui a co-créé les Talibans- l'Arabie saoudite, le Qatar, le Koweit, qui financent nos ennemis, la Turquie, qui menace la Grèce, un pays de l'Union européenne, les Frères musulmans et l'Organisation de Coopération Islamique. 
 
Alexandre del Valle dénonçait aussi le « démantèlement de plusieurs pays liés à la Russie et anti-islamistes, au nom de missions erronées », comme en Irak ou en Libye, « sans aucune légitimité », en utilisant le prétexte fallacieux de défense des droits de l'homme. L'OTAN jouant un rôle néfaste en la matière, alors que le salafisme et les Frères Musulmans avancent des pions et qu'en Europe la « Takia » – dissimulation- est largement utilisée. Le géopolitologue prenant aussi l'exemple d'Erdogan « qui n'était rien dans les années 80 », mais qui est aujourd'hui à la tête d'une « Turquie où l'Union européenne a voulu faire sauter tous les verrous » mis en place par les « militaires turcs qui avaient mis les islamistes hors la loi ».
 
Rappelant les racines chrétiennes, judéo-chrétienne de l'Europe, « racines que nous n'avons plus », il soulignait ne pas être contre les musulmans dont la foi est personnalisée tout en avertissant contre un islamisme représentant « une menace existentielle ».

Une vision Quai d'Orsay contrée par Philippe Karsenty, maire-adjoint de Neuilly et éditeur

Le député-maire Axel Poniatowski,Vice-Président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Nationale, a voulu apporter une réflexion « plus pragmatique et diplomatique », rappelant que « le Président Pompidou n'avait pas mesuré les conséquences que pourrait avoir la politique des portes ouvertes alors que la France avait besoin d'ouvriers ». Le député condamnait les sanctions européenne contre « la Russie qui n'est pas l'ennemi » et leurs conséquences négatives sur l'agriculture, par exemple. Se livrant à un tour d'horizon général, il critiquait le Président Trump et, concernant Israël, faisait une analyse proche de celle du Quai d'Orsay, avec Oslo, Jérusalem capitale de deux États, les « frontières de 67 », les réfugiés…

Analyse qui a provoqué une réaction très applaudie de Philippe Karsenty, maire-adjoint de Neuilly – dont le maire est Jean-Christophe Fromentin-. Il qualifiait les Palestiniens de « peuple artificiel », évoquait « la fiction d'un État palestinien », un « roi de Jordanie sans légitimité » tenu « en place par Israël » et livrait sa vision de l'avenir avec « une confédération entre la Jordanie et les Palestiniens, englobant cet État et une partie de la Judée Samarie ». Le maire-adjoint défendait l'Administration Trump, qu'il connaît parfaitement bien, et critiquait « la politique arabe de la France et de l'UE ». Sa maison d'édition a dores et déjà publié plusieurs ouvrages remarqués. *

Les pistes de réflexion et contacts de Jean-Frédéric Poisson avec le pape et l'imam d'Al-Azhar

Député et Président du parti Chrétien Démocrate, Jean-Fréderic Poisson démontrait une grande connaissance des dossiers, déplorant une « Europe qui met le libre-échange au-dessus de toutes le valeurs », « une marchandisation qui est l'alpha et l'oméga », « la perte de respect du père », ce qui est « insupportable pour les musulmans qui ne s'y font pas». Il dénonçait aussi l'OTAN, prenant pour exemple ses bombardements de Belgrade et soulignait que l'Europe n'ait pas été attentive au wahhabisme au Proche-Orient.
Soucieux de promouvoir « un islam rationnel » le député faisait état de contacts avec le pape et, à la mosquée et université d'Al-Azhar, haut lieu de l'islam sunnite au Caire, avec son imam, Ahmed Al-Tayeb, pour tenter de « faire abolir le statut de dhimmitude – des non-musulmans- dans les pays arabes ». Ce qui représenterait une avancée considérable dans les mentalités…

Arthur Khandjian, un chrétien d'Orient, élu français

C'est à deux titres qu'est intervenu Arthur Khandjian : en tant que maire adjoint d'Issy les Moulineaux, dont le maire est André Santini, et conseiller politique de Monseigneur Vahan Hovanessian, Primat du diocèse de France de l'Eglise Apostolique Arménienne. Né au Liban, il ne parlait pas français à cinq ans, dit-il, mais venu en France en 1975 il décida de faire de la politique. Un parcours qui le rend particulièrement sensible au sort des chrétiens d'Orient persécutés aujourd'hui.
 
Une France où, dit-il, il « faut accepter les règles, les lois de la République », sans faire de « politico-religieux », à l'instar de certains. Il dénonçait une « radicalisation des quartiers où il n'y a pas de Français de souche », « une islamisation dans les prisons », sur fond de « crise sociale ». Il déplorait d'ailleurs un « certain laxisme » à cet égard et soulignait une proximité entre les communautés arménienne et juive. Il déplorait aussi une « hégémonie américaine imposée », l'action menée par l'OTAN, les erreurs du Quai d'Orsay, notamment concernant Assad, qui protégeait les minorités, comme le rappelait Alexandre del Valle. Arthur Khandjian déplorait aussi le démembrement de la Yougoslavie ou de la Libye ou un Iran « de trente ans en arrière ». La racine du mal constaté aujourd'hui étant l'islamisme.
 
Une Iranienne présente dans l'assistance dénonçait d'ailleurs aussi cet Iran-là.

Les avertissements de Mezri Haddad

À toutes ces réflexions, l'intellectuel tunisien, ancien ambassadeur de son pays sous Ben Ali, Mezri Haddad a réagi. Pour déplorer en premier lieu que la Tunisie ait été « lâchée et soit tombée en 2011 » pour être « dirigée  aujourd'hui par des islamistes,'modérés' », dit-il avec ironie et amertume. Quant à la situation en France, «il ne faut pas s'étonner si ce pays, Fille aînée de l'Église, devienne islamiste un jour », lançait-il, rappelant que « nous sommes à deux heures de vol de Tunis » et qu'il faut « préserver les forces spirituelles de ce pays, qui sont dans sa civilisation, sinon elle ne se relèvera jamais ». Il disait son « admiration pour les chrétiens qui s'affichent comme tels » et son « incompréhension pour ceux qui vont à l'Église en rasant les murs ». Partant de ce constat il saluait « le courage de Donald Trump qui a réussi ».
Il y a en France « des naïfs qui ne voient pas que l'Arabie saoudite finance les terroristes et veut prendre le monde entier ». Quant au Moyen-Orient, il n'y voit pas « une guerre entre DAESH et la Syrie, mais entre le Chiisme et le Sunnisme ». Mezri Haddad soulignait aussi le danger des Mollahs d'Iran et lançait cet avertissement : « Faites attention, tenez vos pays ».

Les mosquées radicales en France aujourd'hui, une enquête de Joachim Véliocas

Enfin, Joachim Véliocas, auteur du très remarqué « Ces maires qui courtisent l'islamisme », publié en 2015, parlait de sa nouvelle enquête, « Mosquées radicales, ce qu'on y dit, ce qu'on y dit » *, parue en novembre 2016. « On y prône, par exemple, la haine ou l'esclavage, la mise à mort des apostats, ou le djihad », dit-il. Il soulignait, par ailleurs, que ces mosquées ne sont pas uniquement affiliées aux Salafistes ou au Wahhabisme, mais également proches des Frères musulmans – pro-Hamas-, représentés en France par l'UOIF, ou des courants voisins turcs. Il notait enfin que si quelques salles de prières ont été fermées dans la cadre de l'état d'urgence, la quasi-totalité de ces « mosquées radicales » restent ouvertes.

·      Alexandre del Valle, « Les Vrais Ennemis de l'Occident » 
 
 
·      Philippe Karsenty, éditeur http://lamaisondedition.com/
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