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Face au délire catastrophiste

Face au délire catastrophiste aux USA, trois physiciens, dont un célèbre climatologue, font le point : dunce

 

Une fois n'est pas coutume. Pour cette fois, ce sont trois de mes collègues physiciens outre-atlantique qui attribuent virtuellement le bonnet d'âne (où, plus exactement, s'agissant des Etats-Unis, le "dunce cap*" différent du bonnet européen (image ci-contre)), à une kyrielle d'auteurs responsables d'affirmations aussi infondées que catastrophistes qui ont envahi les médias américains (et souvent aussi les francophones, comme France-Info tout récemment) au cours de l'été qui s'achève.

En effet, l'été 2012 a été particulièrement chaud et sec dans une grande partie des USA. Il n'en fallait pas plus pour que nombre d'activistes voient dans cet événement météorologique une opportunité que ne leur offre plus la stagnation persistante de la température du globe …depuis plus de 14 ans.
Car ce sont maintenant les "événements météorologiques extrêmes", censés se multiplier, qui font la une des médias.
troisphysiciens

Le corps de ce billet est la traduction d'un texte signé par trois physiciens bien connus des lecteurs(trices) de ce site. il s'agit du physicien climatologue du MIT, maintes fois cité dans PU, Richard Lindzen [2], et des physiciens William Happer [3]( [3]Princeton) [3]et Roger Cohen [4] (fellow APS) (photos ci-contre).

Le texte qui suit est en relation directe avec le témoignage documenté de John Christy auprès du Sénat US, tel que je l'avais rapporté dans la page paroles.html [5].

Le billet des trois physiciens, paru le 13 août, entre autres, dans le Wall Street Journal [6], est (gentiment) intitulé : "'Climate Consensus' Data Need a More Careful Look."

"'Consensus sur le climat' Il faut regarder les données avec plus d'attention."

Voici, dans l'encart ci-dessous, une traduction intégrale du billet de Lindzen, Happer et Cohen qui, sous un titre apparemment anodin, se révèle être une critique particulièrement sévère et argumentée à l'encontre des affirmations de certains leaders écologistes et/ou politiques, de certains médias et aussi, malheureusement, de quelques scientifiques non moins médiatiques..

"Dans son billet [7] d'opinion du 6 Août, intitulé " Un nouveau consensus sur le changement climatique", Fred Krupp, le Président de la Fondation pour la Défense de l'Environnement, évoque " la tendance – une progression qui dure depuis des décennies vers des temps plus chauds et plus agités". On nous a infligé une quantité des ces affirmations durant cet été et Mr Krupp insiste pour que nous les tenions pour avérées. Mais c'est seulement dans la fameuse définition de la vérité par Lewis Caroll, "Ce que je vous dis trois fois est la vérité", que c'est le cas. (NdT: citation tirée du célèbre poème de L. Caroll "The Hunting of the Snark". Tx IA)

La répétition d'un bobard n'en fait pas une vérité. A titre d'élément de preuve, parmi les nombreuses existantes, que notre climat fait en ce moment ce qu'il a toujours fait, voyez les données de la NOAA [8] pour les années humides et les années sèches dans les états contigus des USA.

christydrought1

NdT : Voici le graphe de la NOAA (1900 à Juin 2012) auquel il est fait allusion.
En haut, en rouge, les pourcentages des surfaces affectées par les sécheresses aux USA.
En bas, La même chose pour les pluies sévères (en vert).


En effet, comme l'écrivent les trois physiciens, outre les sécheresses répétées des années 30 (appelées Dust Bowl, cf. "les raisins de la colère de Steinbeck"), il est difficile de discerner une tendance dans un sens comme dans l'autre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


De 1900 jusqu'à nos jours, on observe seulement des variations irrégulières, chaotiques, d'année en année, mais aucune variation de tendance ni dans la fréquence des années sèches ni dans celle des années humides. Il y a parfois eu des successions d'années humides ou sèches, dont la plus significative est celle du Dust Bowl durant les années 30. Celles-ci sont en général suivies de successions d'années humides.

En dépit des annonces stridentes de nouveaux records de chaleur, on n'en trouve aucune tendance dans le nombre des températures extrêmes, ni à l'échelle régionale, ni à l'échelle du continent, quand vous cherchez les records de chaleur dans les mesures des stations qui ont existé depuis suffisamment longtemps pour avoir un historique significatif. Nous voyons que c'est le Dust Bowl des années 1930 qui a établi le plus grand nombre de records de hautes températures et ceci à une époque où il est admis que les humains n'avaient qu'une influence négligeable sur le climat.

Et qu'en est-il des fortes tornades ? Là aussi, il n'y a pas de tendance. L'année dernière a été une saison particulièrement active et il est malheureux que quelques-unes de ces tempêtes aient causé des ravages dans des zones peuplées. Cependant, 2011 n'était que la sixième année dans le classement des fortes tornades depuis 1950 et était loin de constituer un record. De plus, est-ce que quelqu'un d'entre nous a entendu parler des tornades, cette année ? Et pourquoi non ? C'est parce que 2012 a été particulièrement calme. L'essentiel de la saison des tornades est derrière nous et, jusqu'à présent, le nombre des tornades s'achemine vers le plus bas quantile dans les registres historiques. Tout comme pour les ouragans, là encore, on ne discerne pas de tendance. Pour ce qui concerne les feux de forêts, les incendies de l'Ouest des USA des années passées ont brûlé une surface beaucoup plus grande que de nos jours. Les évaluations des effets climatiques sur les feux sont rendus complexes par les techniques de luttes contre les incendies, sujettes à controverses, durant les siècles derniers.

A côté des reportages débridés des médias et des affirmations des activistes, le rapport exhaustif du GIEC sur ces sujets a, lui-même, précisé que " Les données archivées ne sont pas encore suffisantes pour déterminer des tendances à long terme dans les extrêmes [météorologiques]." Mais même ceci n'a pas empêché les zélotes du réchauffement climatique de se servir des chaleurs de cet été pour dramatiser et annoncer une Apocalypse climatique, supposée inéluctable.

Lors d'un interview révélateur à PBS (NdT : Public Broadcasting Service) en 2007, l'ancien sénateur Tim Wirth** jubilait en racontant comment il avait truqué, en 1988, le témoignage théatral du scientifique de la NASA, James Hansen, auprès du Comité Sénatorial. Ce témoignage sonnait l'alerte d'un danger imminent à cause du réchauffement climatique. : "Nous avons appelé le bureau Météo et nous avons trouvé quel était, historiquement, le jour le plus chaud de l'été….C'est pourquoi nous avons programmé l'audition ce jour-là et, bingo, c'était le jour le plus chaud enregistré à Washington ou assez proche du record."

Non content de parier sur les caprices des statistiques météo, Mr Wirth se réjouisssait :"Ce que nous avons fait c'est que nous y sommes allés durant la nuit précédant l'audition et nous avons ouvert toutes les fenêtres…de telle manière que l'air conditionné ne fonctionnait pas dans la pièce…lorsque l'audition a eu lieu, ce n'était pas seulement le bonheur absolu que procurent des caméras de télévision avec des parts d'audience à deux chiffres, mais il faisait vraiment très chaud."
Des machinations comme celles qui sont décrites par le Sénateur Wirth ont été élevées au rang d'un art pour promouvoir la cause d'actions dispendieuses afin d'empêcher les conséquences supposées catastrophiques d'une augmentation de CO2. En contraste avec ces manipulations, voyez le témoignage [9] instructif et mesuré auprès du Sénat ( [9]NdT : c'était le sujet du billet précédent [5]) [9] [9]du climatologue John Christy qui a eu lieu un peu plus tôt, ce mois-ci.

Dans un effort pour propulser le débat scientifique tout entier dans la sphère politique, Mr Krupp suggère qu'à l'exception de quelques gouverneurs républicains éclairés et de quelques capitaines d'industrie, la plupart des "conservateurs" sont climato-sceptiques et vice-versa. Mais quelques-uns des plus éminents opposants à l'hystérie climatique incluent Ivar Giaever, lauréat du prix Nobel de physique qui est un libéral sur le plan politique, Freeman Dyson qui est un physicien et auteur dont l'indépendance est bien connue, un futurologue environnementaliste, père de l'hypothèse Gaïa, James Lovelock, ainsi que le chimiste du centre-gauche, Fritz Vahrenholt qui est l'un des pères du mouvement environnementaliste allemand, ainsi que beaucoup d'autres qui se hérisseraient à l'idée d'être relégués dans le camp conservateur.

Savoir si l'augmentation de CO2 dans l'atmosphère est bonne ou mauvaise est affaire de science. Et en science, la vérité et les faits ne sont pas des leviers utilisables pour faire avancer des causes non plus que des références pour servir le politiquement correct, ni pour la religion révélée ni pour le "ce que je vous dis trois fois est la vérité."

L'humanité a toujours eu affaire à un climat changeant. En plus des années de sécheresse et d'humidité excessive comme dit plus haut, les données géologiques montrent clairement qu'il y a eu des périodes de sécheresses qui ont duré plusieurs années comme pendant le Dust Bowl des années trente, jusqu'à beaucoup de décennies ou de siècles. Aucun des ces changements climatiques du passé qui ont eu des conséquences profondes pour l'humanité n'avait à voir avec le CO2 et il y a de bonne raisons d'être sceptique sur le fait qu'un doublement du CO2 ferait une différence notable par rapport aux changements naturels du climat.

Il est de plus en plus clair qu'un doublement du CO2 ne conduira probablement pas à une augmentation de température supérieure à un degré Celsius et non pas à des augmentations beaucoup plus élevées proclamées par l'establishment du réchauffement climatique. En réalité, les taux de CO2 sont en dessous du niveau optimal pour la plupart des végétaux et il existe des arguments convaincants qu'un réchauffement modéré et des améliorations des rendements en agriculture bénéficieront globalement à l'humanité. Attachons nous plutôt à débattre et à trouver des solutions aux problèmes réels et sérieux auxquels est confrontée notre société et non pas à des montages bidons, savamment élaborés, comme la nécessité, forgée de toutes pièces, de réduire radicalement nos émissions de CO2.

Roger W. Cohen Fellow, American Physical Society La Jolla, Calif.

William Happer Princeton University Princeton, N.J.

Richard S. Lindzen Massachusetts Institute of Technology Cambridge, Mass.

Une version de cet article est parue le 14 Août 2012 à la page 14 de l'édition US du Wall Street Journal [6], sous le titre :" 'Consensus sur le climat' Il faut regarder les données avec plus d'attention.

Oups ! Je ne l'aurais pas mieux dit que Lindzen, Happer et Cohen. De fait, ils sont encore plus sévères que PU.

______________________________________dunkey
* Aux Etats-Unis, l'âne est considéré, à juste titre, comme un animal intelligent, au point que le parti Démocrate US l'a choisi comme symbole représentatif (ci-contre). D'où le "dunce cap" (littéralement "chapeau de cancre") à une seule pointe qui ne représente pas un bonnet d'âne. En Europe, certains affirment que le bonnet d'âne qui coiffait autrefois les mauvais élèves était destiné à leur infuser une partie de l'intelligence de cet animal.
Au vu des résultats obtenus, je n'attesterai pas de l'efficacité de ce procédé.
Les récidives sont trop nombreuses.

** Tim Wirth, ancien sénateur et activiste de longue date, aurait également affirmé, en 1993, [10] " Nous devons enfourcher le cheval de bataille du réchauffement climatique. Même si la théorie du réchauffement climatique est fausse, nous ferons ce qui est bon aussi bien pour l'économie que pour la politique environnementale"
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C'était le "dunce cap" du mois de Septembre 2012.
Stay Tuned !