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Le concept de table est-il raciste?

[2] Une chose de plus en plus incompréhensible: les théories marxistes gauchistes tiers-mondistes mais aussi économistes technicistes (que l'on appelle faussement "libérales" alors que "le" libéralisme, est d'abord, philosophique et juridique) ont toutes échoué incapables d'expliquer, réellement, migrations, disparités sociales, conflits multiformes, et pourtant elles continuent à trôner au firmament des enseignements et des médias brillant comme ces étoiles déjà mortes mais dont la lumière ruisselle encore.

L'étincelle qui a mis le feu à l'émergence de ce propos (pas si nouveau ici) provient d'une demande faite par un étudiant ce matin :

" Bonjour,
Je prépare le concours science po Grenoble qui porte sur l'ouvrage "une colère noire" de Ta-nehisi Coates. L'épreuve au concours repose en grande partie sur une dissertation liée a cet ouvrage ainsi qu'à d'autres ouvrage d'ouverture sur le sujet. Le livre à l'étude porte sur la ségrégation raciale qui est ancrée aux Etats Unis et sur le racisme qui persiste depuis l'abolition de l'esclavage et il revient aussi sur les violences policières dont sont victimes les noirs américains ces dernières années. J'apprécierais éclairer quelques questions sur le sujet avec vous".

Qui est ce Ta-nehisi Coates ? Un journaliste dont la famille, père bibliothécaire (mère enseignante) était adepte de Malcom X (Black Panthers) et qui n'avait chez lui pratiquement que des livres écrits par des intellectuels noirs au dire de Slate.fr [3], un intellectuel donc lui aussi qui n'a pas bronché le 11 septembre 2001 parce que pour lui les corps des policiers et pompiers morts jonchant le sol étaient les mêmes qui "détruisent" le "corps" des noirs jusqu'à en faire une "habitude", c'est hallucinant d'ailleurs la façon dont Coates utilise le vocabulaire généralement réservé à la "destruction des juifs d'Europe" , les "corps noirs" sont ainsi "pillés, violés, lynchés, parqués dans des ghettos, incarcérés en masse [3]". Et le long dénombrement des discriminations connues accompagne cette phrase comme si trente cinq millions de noirs américains étaient dans des camps (appelés "ghettos") en attente d'être exterminés broyés brûlés avec des hordes de zombis white se ruant dans les grandes avenues façon Madmax les tuant par millions les poussant dans des bûchers immenses les pendant en veux-tu en voilà les lynchant là aujourd'hui comme si les USA, après deux mandats de Bill Clinton, démocrate, et deux mandats d'Obama, démocrate, et noir, n'avaient jamais existé, n'avaient jamais rien fait autre qu'organiser un monstrueux pogrom puissance mille…

Voilà où se vivifie cette vision bien plus plastique esthétique subjectivisée à outrance ou la construction d'une fiction qui bien sûr s'empare de faits réels comme diverses discriminations injustices [4]séries noires de noirs tués par des policiers (noirs) mais qui les sculpte tout de suite en symboles, art contemporain de la domination blanche comme si celle-ci était la seule au monde à l'avoir effectué, comme si rien n'avait changé depuis soixante ans, comme si aucun massacre n'avait existé en Afrique, au Rwanda, au Congo, n'existe encore dans le Sud Soudan, comme si des enchevêtrements de raisons n'expliquaient pas, surtout, le fait que les noirs américains s'assimilent moins bien que d'autres couches migratoires parce qu'ils sont également bien plus dépendants des effets pervers du Welfare State [5] qui fracturaient les familles (père et mère se posant en parent isolé) les enfants  élevés par la seule mère, le père reproduisant la structure du mâle dominateur délaissant la domesticité aux femmes, ce qui aggrave l'indocilité des enfants, le pôle paternel étant alors à chercher parmi les plus âgés des bandes quadrillant les quartiers, sans parler de la persistance d'un illettrisme structurel lié précisément à cette situation d'origine (mais les filles s'en sortent mieux) sans oublier aussi que la ghettoïsation supposée n'est pas le seul produit d'une ségrégation financière mais aussi le désir de faire communauté, les noirs, les asiatiques, les hispaniques, toute ethnie à vrai dire ne cherchant pas nécessairement à se métisser, surtout lorsque le religieux s'en mêle, une chose guère relevée en réalité sous le prétexte fallacieux de prétendre que son refus viendrait uniquement des "blancs". En tout cas certains de ces effets pervers touchent bien entendu la France [6]avec des années de retard sur les USA en matière de solutions, d'où le énième plan Borloo. 

Mais peu importe ici, car ce qui semble bien plus grave consiste en cette persistance hallucinante de manier les mêmes concepts, théories, en vain au vu des résultats, pour s'en prendre en fin de compte et faute de mieux à la langue aux mots eux-mêmes, la mode étant de traquer l'utilisation de leur genre au fil des siècles, ou encore de repérer dans le vocabulaire choisi la nature "genrée", "raciste" etc de l'auteur, comme si l'absence au fond de théories solides expliquant pourquoi avec de tels transferts sociaux en France l'on a encore besoin d'un énième plan banlieue, obligerait à faire de la surenchère caricaturale à la façon de Marx (aujourd'hui Bourdieu Foucault…le nouveau secrétaire général de FO…) réduisant les conflits entre "oppresseurs et opprimés", de Hollande aussi avec son "Macron président des très riches" parce qu'ils sont vides conceptuellement (le roi est nu en fait) et qu'à terme l'on reviendra nécessairement comme au plus fort de la vague culturaliste des années 60 à mettre en cause le concept de table jugé par trop occidental, ou le concept de fourchette aussi ; d'ailleurs le terme concept n'est-il pas masculin, alors que la notion est féminine…sauf que cela fait "cisgenre [7]" (vu à Tolbiac aux côtés des réunions "racisées") alors que le ni-ni prévaudrait…

Sauf que, à vrai dire, le fait qu'une école comme Science-Po puisse proposer de mettre au concours le genre de pensée appauvrissante au possible de ce Cortès descendant idéologique de Malcom X explique bien pourquoi elle a été occupée : qui se ressemble s'assemble ou la communauté du vide à la recherche de son absolu, la tyrannie, bien desservie ces-temps-ci par l'ultra-gauche qui avec une poignée de mutins soviétise à tout va sous les cris d'admiration de la gentry parisienne aux poches bien pleines mais désirant s'encanailler artistiquement.