Signalons d’abord que le terme de ‘confinement’ est erroné et manipulateur, donc insupportable. Concernant les grandes épidémies historiques, les historiens (et à leur suite les romanciers, voir Camus) ont toujours employé le mot de CLAUSTRATION. Larousse : « Action de claustrer quelqu’un quelque part. Réclusion volontaire d’un sujet à son domicile, par crainte des contacts sociaux … ». Le confinement, quant à lui, s’applique aux animaux d’élevage, aux réacteurs nucléaires et aux explosifs ; il comporte une nuance essentielle de resserrement dans un espace trop réduit… laquelle est tout à fait inappropriée aux injonctions actuelles. Mais voilà, au moins depuis Tchernobyl, le terme de ‘confinement’ a connu une brillante promotion : il est maintenant, en effet, vaguement associé dans l’esprit du public à l’idée de protéger les populations et de contenir les dangers ; par ailleurs son domaine d’origine, qui est donc la technique, le mâtine avantageusement de scientificité tout en masquant subtilement sa portée morale et politique. Par conséquent, je soupçonne que le terme traditionnel de claustration a été SCIEMMENT ÉVITÉ, en toute connaissance de cause, en raison de la tonalité répressive qu’on lui associe plus ou moins consciemment – à juste titre – tandis que celui de ‘confinement’, protecteur et scientiste, apparaissait comme bien supérieur pour museler le peuple subrepticement, et opérer sans effort sa soumission généralisée.
Par ailleurs, certains ont judicieusement pointé ce qui apparaît à première vue comme un paradoxe. La moindre modification d’une virgule du Code du travail provoque le soulèvement généralisé des activistes syndicalistes ou anarchistes, qui enclenchent immédiatement l’implacable machinerie à mensonges : l’état veut (toujours) dépouiller les ‘pauvres’ pour engraisser les ‘riches’. Cette manipulation outrée fonctionne néanmoins parfaitement, alors, la population paniquée pour son futur, embraye le pas des vociférateurs, maudit le gouvernement et désorganise le pays dans la détestation primaire de l’état et des gouvernants. Comment imaginer, par conséquent, une adhésion aussi massive à ce qui s’apparente aujourd’hui – de la part de l’état – à LA PLUS RÉVOLTANTE PRIVATION DES LIBERTÉS ÉLÉMENTAIRES, DEPUIS LE RÉGIME DE VICHY ? Je crois que la raison principale est simple : pour la première fois depuis Vichy, l’état a utilisé envers le peuple la même arme que les activistes excités, la peur. Une hallucinante débauche de propagande, la réquisition de l’ensemble de la presse et des médias publicitaires, a rapidement métamorphosé une pathologie statistiquement insignifiante et médicalement bénigne, en panique, en terreur nationale. La peur. Aujourd’hui, en ce début de 21ème siècle, en France, nous venons de réactiver le principe-même du fonctionnement de la tyrannie, le socle de tout despotisme : la manipulation totale du peuple par la réquisition de tous les moyens d’information au profit d’une propagande de la panique.
Le 23-03-2020.
Une réflexion sur « Journal de Vichy:pourquoi le ‘confinement’est si respecté »