Un exemple d’outrecuidance (saisi sur le site Pile-Face) quand il s’en prit, petit seigneur, à une traductrice de la Divine Comédie qu’il prétendait (eh oui) revisiter jusqu’à en incarner l’auteur sans doute (après avoir singé naguère le style, impératif, de Céline dans Femmes ) :
” (…)
Madame Danièle Robert, qui a publié une récente traduction, rend par exemple froidement le dernier vers du Paradis : « L’amor che move il sole e l’altre stelle » – « L’amour qui meut le soleil et les autres étoiles » – par « L’amour qui meut les étoiles ». Ce qui est une façon d’escamoter de façon ahurissante que le soleil est une étoile comme les autres. C’est une faute terrible qui me crie dans l’oreille d’amour, laquelle est l’oreille absolue !
Nota (V.K.) : puisque le soleil est une étoile comme les autres – ce que rappelle justement Sollers – la formulation ramassée « l’amour qui meut les étoiles », implicitement inclut le soleil.
Ce n’est donc pas un « escamotage …ahurissant » …ou « une faute terrible » comme le dit Sollers avec emphase. Ce n’est même pas une faute du tout.
C’est juste un choix de traduction qui ne rencontre pas l’adhésion de Sollers. sur ce vers.PS1 : Nous n’avions pas signalé cet article à Danièle Robert. Néanmoins, nous partageons ici, un extrait du message qu’elle nous a adressé puisqu’elle nous y encourage :
Cher Viktor,
je découvre, fort surprise, la « faute ahurissante » que Ph. Sollers m’attribue en faisant lui-même une faute énorme : je n’ai jamais traduit « froidement » le dernier vers du Paradis par : « l’amour qui meut les étoiles » mais bien par l’hendécasyllabe :
l’Amour qui meut le Soleil et les étoiles
et le Soleil est pour moi si important que je lui ai mis une majuscule comme à l’Amour.
Mon choix porte seulement sur le mot « autres » et je m’en suis expliquée.[…]
Cela dit, je vous remercie beaucoup de la note que vous avez ajoutée. Vous pouvez la modifier par ce que je vous écris là, du reste, pour que les lecteurs de Pileface ne soient pas induits en erreur sur ma traduction.
Vous pouvez même leur donner à lire les derniers vers :
Ma puissance d’imagination décrut ;
mais déjà tournait mon désir, le Vouloir,
comme une roue uniformément mue,l’Amour qui meut le Soleil et les étoiles.
[…]
Danièle RobertPS2 :J’avais pris pour argent comptant la citation erronée de Ph. Sollers, n’imaginant pas qu’il avait pu la tronquer. L’absence de logique dans son argumentation [le comble pour l’auteur de “Logiques”, Le Seuil, 1968], indépendamment des qualificatifs m’avait interpellé.
La véritable citation de l’hendécasyllabe renforce encore l’absence totale de logique dans sa réponse et l’incongruité des qualificatifs.
On peut apprécier un écrivain et le stigmatiser quand il fait une sortie de route. (…)”
Que dire de plus ? Sinon peut-être que ce Pécuchet pédantesque psalmodiant également Marx (sans sa faconde) traducteur de poèmes de Mao à ses heures (ce Baal de l’époque), vague histrion (terme si cher à BHL son rejeton “quelque part”…) d’une scène intellectuelle française sans réels philosophes (est philosophe, semble-t-il, celui qui crée un système, infiniment perfectible, d’explication tangible du monde) aura, avec tant d’autres, il est vrai, été se réfugier, après la faillite du communisme toutes options confondues, dans le dandysme de la lumpen intelligentsia ; mais ce même pas à la façon d’un Jean-Edern Hallier dont il n’avait évidemment pas le brio de l’esbroufe et de la prise de risque tant la pusillanimité du moine défraîchi, plutôt que défroqué, était hautement préférable pour assurer sans risques ses voyages à Venise…
Auparavant (chinois) sa revue Tel Quel instaura sans tambour ni trompette le tralala du nouvel ordre néo-léniniste qu’Althusser appelait de ses vœux (entre deux allers-retours St Anne-ENS avant d’aller étrangler sa femme dont il avait même voté l’exclusion du PCF à l’époque…) alors qu’Edern au moins avec l’Idiot International revisité tentait un énième remake d’agitation surréaliste qui eut son heure de gloire.
Quant à Sollers, il instaura et/ou participa grandement à l’ambiance progressivement désastreuse (là fut son seul apport au “progrès”) des années 70 instaurant avec sa compagne “Kristeva” une sorte de pensée anti-68 (donc plutôt totalitaire) sorti aux forceps lacano-mao-lavage de cerveau (version pile de la face Badiou analysée par François Laruelle) ; ou comment jeter les bases des pouponnières actuelles fabriquant des sectaires à tire-larigot n’ayant que les mots “extrême-droite” et “complotiste” en petit argumentaire de poche pour illettrés montrant immédiatement par là leur patente dérive sectaire ; une patente qui leur ait même payée publiquement par nos sous, sans même parler d’un quelconque “fonds Marianne”…
Et cela fait depuis des lustres que la Secte au pouvoir, depuis disons la mort de Pompidou (ce dernier vrai lettré de notre classe politique désormais “dilatée”…) alimente ce genre de clown vorace et froid à l’ironie salace suintant des miasmes d’un (faux) dévot des latrines aux lettres incertaines… Telle cette vindicte à l’encontre d’une France “moisie” car elle a le toupet de vouloir rester elle-même, tout en étant aussi autre, évidemment, le “jeu du même et de l’autre” ma bonne dame, que d’aucuns nomment “identitaire” pour s’en méfier alors que d’autres tentent le terme “souverainiste” dont la racine ou étymon est (encore) inscrite dans la Constitution (article 3).
Sollers paracheva l’entrée du sectarisme dans la vie politique ; militant pour le nihilisme intégral celui de l’effacement des frontières externes autant qu’intimes. Soleil du non sens sans aucune possibilité d’en sortir ou la mite d’une Caverne hermétique trou (sans fond) dans laquelle gît notre “âme désarmée “.