Près de 7 électeurs israéliens sur 10 sont allés voter le 9 février 2009. Chiffre plus élevé que ce que prévoyaient les analystes. Participation élevée qui n’est pourtant guère étonnante compte tenu des enjeux cruciaux auxquels Israël devra faire face dans les mois et années à venir. Et qui ont pour nom l’Iran et ses émanations locales, le Hamas et le Hezbollah, la Syrie, le Liban et, bien sûr, le processus de paix.
Quant au nombre de sièges remportés, les résultats sont très serrés et il faudra attendre le décompte des voix des soldats pour avoir un résultat final. Résultat d’autant plus important qu’au lendemain des élections l’écart entre Tzipi Livni, chef de Kadima et Benyamin Netanyaou, chef du Likoud n’est que d’un siège le 10 février.
Mais, d’ores et déjà, Tzipi Livni a lancé un appel à Benyamin Netanyaou pour qu’il se joigne à son parti afin de constituer un gouvernement d’unité nationale. Tandis que le chef du Likoud annonce qu’il sera le prochain Premier ministre.
Autre attente : le résultat des négociations pour que soient formées des alliances entre les divers partis. En effet, pour gouverner la coalition gouvernementale doit réunir 61 sièges, le parlement israélien en ayant 120. Or, pour l’heure, en théorie, les partis de droite obtiennent 65 sièges, les partis de gauche 45, les partis arabes en obtenant 10. Partis arabes qui se sont volontairement démarqués.
Kadima, parti du centre de Tzipi Livni, remporte 28 sièges, le Likoud, parti de droite de Benyamin Netanyaou en remporte 27. Le troisième parti, avec 15 sièges, est Israël Beitenou d’Avigdor Lieberman. Le parti travailliste, avec Ehoud Barak, perd 6 sièges, n’en remportant que 13. Le parti ultra-orthodoxe Shaas en obtient 11.
Mais on ne peut préjuger du résultat des négociations entre les divers partis. Ainsi Israël Beitenou ne peut être décrit à proprement parler comme étant « un parti d’extrême-droite » comme on le dit pourtant très souvent. En effet, Avigdor Lieberman, qui a participé à plusieurs gouvernements, est un pragmatique et partage des positions avec Kadima. Ainsi, entre autres points communs, est-il en faveur d’une solution au conflit entre les Palestiniens et Israël passant par deux Etats, l’un israélien, l’autre palestinien. Il préconise toutefois un échange de territoires entre la partie de la Galilée très majoritairement peuplée d’Arabes israéliens et la région des grands centres de population israéliens dans les Territoires. Kadima s’efforce d’ailleurs désormais de s’assurer que ce parti le rejoigne pour obtenir une majorité à la Knesset.
Dernière attente, enfin : le Président de l’Etat, Shimon Péres, doit entreprendre des consultations avec les divers partis à la Knesset pour choisir le parlementaire qui sera chargé de former un gouvernement. Ce parlementaire aura alors 28 jours + 14 éventuellement pour former ce gouvernement. A cet égard on sait que Tzipi Livni, désignée pour former un gouvernement lors des dernières élections, n’y est pas parvenue, d’où la nécessita de faire ces nouvelles élections.
Réactions palestiniennes au 10 février
Selon le site web du journal Al Arabya l’Autorité Palestinienne s’est efforcée de ne pas faire état de ses préférences dans le scrutin israélien. Toutefois, Saeb Erekat, qui porte le titre de « négociateur » palestinien, a déclaré à l’annonce des résultats que « les Israéliens ont décidé par leur vote de paralyser le processus de paix. » Quant au Hamas, qui n’avait pas pris position avant le scrutin, un porte-parole du mouvement terroriste a déclaré que le vote a mis en place « les candidats les plus belliqueux, ceux dont les discours sont les plus extrémistes. »
Pour la petite histoire, le site Ouma.com diffuse en réaction à ces résultats une « Déclaration du Conseil d’Administration du MRAP. » Sa conclusion : « la colonisation finit toujours par pervertir l’Etat colonial et ses citoyens. » Limpide. Même si le MRAP se livre à des contorsions pour récuser la notion de « responsabilité collective », quoi que…