Ainsi selon le docteur Mark Heller le 22 avril 1979 quatre terroristes palestiniens abordent la plage de Nahariya au nord d’Israël et font irruption dans un appartement. Leur but, tel que l’expliqua plus tard leur leader, était de protester contre la signature du traité de paix entre l’Egypte et Israël. Ils le firent en s’emparant et en trainant Danny Haran et sa fille de 4 ans, Einat, près de la plage, où l’un d’eux, un druze libanais nommé Samir Kuntar, tua d’une balle Danny Haran et frappa la tête de Einat contre un rocher en s’aidant de la crosse de son fusil.
La femme de Danny, Smadar, avait de son côté réussi à se cacher dans leur chambre à coucher avec sa petite fille de deux ans, Yael, mais Smadar tint trop serrée sa fille pour éviter qu’elle ne crie alors que les terroristes étaient encore dans l’appartement, ce qui eut une conséquence fatale.
Samir Kuntar fut capturé et mis en prison depuis. Or, c’est précisément quelqu’un comme lui, considéré comme ” prisonnier de guerre” par le Hezbollah, qui a été le prétexte selon Mark Heller pour l’opération du 12 juillet qui vit deux soldats israéliens kidnappés et cinq autres assassinés. Heller se demande pourquoi le Hezbollah a pris un tel risque alors que Samir Kuntar n’est pas shiite et est plutôt membre d’une organisation terroriste palestinienne ? Pour Heller cela ne fait aucun doute et pour deux raisons : le Hezbollah devait d’une part renforcer son statut d’élément politique fondamental au Liban mis à mal par la résolution 1559 exigeant son désarmement et le retrait syrien de la zone, et d’autre part tenter de distendre la pression internationale sur le programme nucléaire iranien.
Ces deux raisons semblent être en effet probantes puisque s’agissant déjà de la seconde, le Figaro vient de signaler deux jours durant (1er et 2 août) que selon les diplomates français ayant rencontré certains responsables iraniens à Beyrouth, le lien entre la situation au Liban et le dossier nucléaire a été fait par les dirigeants iraniens, ce qui était évident dès le début mais la diplomatie française avait sans doute besoin de le vérifier empiriquement…
Quant à la première raison, à savoir le fait de demander la libération d’un assassin qui a de surcroît accompli son acte odieux pour protester contre la signature d’un traité de paix entre l’Egypte et Israël, sa motivation est évidente et non moins horrifiante : il s’agit de signifier au monde entier qu’aucune paix n’est possible et la preuve de cette affirmation consistera à exiger d’Israël qu’il libère un de ses plus résolus ennemis et non pas un quelconque “activiste” complice de quelques exactions…
L‘enjeu est donc double et devient de plus en plus gravissime, il serait d’ailleurs souhaitable dans un souci évident de contre-désinformation qu’Israël donne les noms réclamés par le Hezbollah en indiquant leur “fait d’arme”…Cela pourrait être fort intéressant…