Des centaines d'habitants ont fui leurs habitations dans le nord-ouest de la Tunisie. Un village entier a été occupé par des insurgés salafistes.
Au village de Sejnane, situé dans l’extrême nord tunisien (gouvernorat de Bizerte), les insurgés ont procédé déjà à l’application stricte de la charia, la loi coranique. Ils ont édifié une prison sur des terres étatiques, dans laquelle ils emprisonnent les contrevenants à la charia.
Ils ont chassé les vendeurs et consommateurs d’alcool, fermés les magasins des vendeurs des cassettes et de CD musicaux. Toutes les libertés individuelles ou presque, ont ainsi été révoquées. Toutes les jeunes filles devraient porter des robes longues et se couvrir la tête à l'école. Les élèves qui ne se présenteraient pas dans une tenue vestimentaire "règlementaire" seront renvoyées chez elles a déclaré a annoncé le chef spirituel Cheikh Abou Ayyad al-Tunisi.
Les insurgés salafistes ont également statués que les enseignants masculins ne pourraient pas enseigner dans les écoles de filles et les femmes ne seront pas autorisées à enseigner dans les écoles de garçons. Les hommes sont obligés de porter la barbe et de faire la prière dans la mosquée du village.
Par ailleurs, des "patrouilles de la pudeur" circulent actuellement dans le village de Sejnane et forcent les femmes à se couvrir la tête. Elles inspectent les voitures en vue d'empêcher les couples non mariés de s'isoler.
Conséquemment, dans une requête urgente publiée par le quotidien Le Maghreb, dans sa livraison 5 janvier 2012 et adressée au président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, les habitants de Sejnane demandent l’intervention de la société civile auprès du gouvernement et de l’armée nationale pour les protéger des terroristes. Des journalistes étrangers , notamment de de France 24, ont été empêché ce samedi d"entrer au village dans un barrage établi par les insurgés salafistes.
Le silence des dirigeants des partis islamistes, et notamment ceux d’Enahdha, face à ces dépassements qui deviennent insupportables, et surtout leur peu d’empressement à les dénoncer de manière claire et sans ambiguïté, encouragent les abus de ces éléments qui se réclamant à l’idéologie la plus radicale de l’islam.
Les atteintes se multiplient et prennent aujourd’hui des formes diverses, qui vont des agressions verbales en direction des femmes aux rituels de prière en pleine rue, jusqu’aux agressions physiques à l’encontre de leurs adversaires politiques et à l’occupation tapageuse des espaces publics.
En Tunisie pro- islamiste les salafistes sont aussi à l'origine de la fermeture de la faculté de La Manouba près de capitale Tunis .La direction de la faculté de lettres de la Manouba, a décidé la fermeture de l'établissement après des incidents provoqués par des manifestants islamistes salafistes qui contestent l'interdiction du niqab à l'université.
Les partisans du niqab (voile islamique intégral), qui occupaient depuis un mois les locaux de la Faculté de Lettres de la Manouba près de Tunis, ont quitté les lieux cette semaine a annoncé le doyen de la Faculté, Habib Kazdaghli, saluant "une victoire de la loi et de la démocratie".
Des incidents similaires ont eu lieu dernièrement à la faculté des lettres de Sousse (centre-Est du pays) et à l'université de Gabès (Sud), où les salafistes ont imposé la ségrégation des sexes dans le restaurant universitaire.
Le pessimisme est de mise, car il n’est pas nécessaire d’être expert en politique pour comprendre ce qui se trame dans les coulisses de la révolution tunisienne.
Lors d’un meeting populaire, en novembre 2011, Hamadi Jebali, actuel Premier ministre tunisien, a promis que "Jérusalem sera libérée de l’occupation juive". Il a précisé que le processus de libération commencera par l’établissement du califat tunisien.
Le nouveau président tunisien, Moncef Marzouki, a quant à lui appeler, le mois dernier, les juifs tunisiens à revenir s'installer dans le pays. Aujourd'hui, quelque 1500 juifs vivent encore en Tunisie, la plupart sont membres de la vieille communauté de Djerba. Israël est par ailleurs inquiet du sort de cette communauté réduite au silence.
Ftouh Souhail
Une réflexion sur « Instauration du premier émirat islamique en Tunisie »