25 mars 2023
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Etat de la civilisation islamique avant la colonisation européenne

L’Irak du 7ème au 19 ème siècle, al andalous du 11 ième siècle, le magrheb du 11 ième jusqu’au 19 ème siècle, la Syrie, l’Asie centrale, l’Iran, l’empire turc, l’inde mogol du 15 au 19 ième siècle.

Voilà une liste de citations des plus grands historiens du monde musulman en France :

Pour le déclin agricole :
-Jean Brulot agrégé de l’université, « La civilisation islamique », éditions hachette, 1982 page 71 :

Pour l’Irak, « l’agriculture aux environs de Bagdad a décliné à la suite du manque d’entretiens des canaux lors des troubles des année 935-945».
Pour l’Afrique du nord ,»en Tunisie il faut attendre l’invasion des banu hilal et des banu sulaym envoyés par les Fatimides d’Égypte pour voir une régression de l’agriculture ».

-Dominique et Janine Sourdel autres historiens et spécialistes du monde musulman dans « la civilisation de l’islam classique », édition arthaud, 1983, page 251 : ils parlent de “terres fertiles livrées à une transhumance ce qui devait en altérer profondément le paysage…l’exemple le plus significatif: la vaste plaine d’Irak qui avait été depuis les temps les plus reculé promis à une exploitation agricole prospère, resta intensément cultivé à l’époque islamique tant que son réseau de canaux resta en bon état”. « Les populations ne recevaient pas d’aide du pouvoir central pour des travaux de grande envergure ».

L’auteur montre des cartes de la région de Bagdad dévoilant la décadence du réseau de canaux du 7ème au10ème siècle ! Donc en plein soi disant âge d’or de la civilisation islamique…

Page 254 les auteurs généralisent : « ce qui se passa en Irak se déroula dans d’autres régions de grands fleuves : l’oxus, amou darya, l’hilmend, le heri rud, là encore les jardins les vergers disparurent pour laisser la place à des étendues désertiques » ; page 268 « au 10 ième siècle tout contrôle régulier de l’état sur le réseau irakien de digues et de canaux semblait avoir été déjà depuis longtemps abandonné et annonçait la ruine prochaine des installations »

Il faut se reporter au livre pour voir des cartes du déclin des réseaux d’irrigation.

-André Miquel et Henry Laurens professeurs d’histoire et spécialistes du monde arabe dans ” L’islam et sa civilisation” édition armand colin 1990 :

page 198 « en ce 11ème siècle, le Maghreb ruiné dans son vieux système d’irrigation et privé de campagne qui font retour à la steppe chamelière » ; « quant aux ovins, leur élevage fut développé partout, conséquence de l’interdiction du porc, et cause partielle du déboisement… (l’élevage) des chèvres augmenta fortement le déboisement » page 247.

-Jean Ganiage, universitaire, “Histoire contemporaine du maghreb”, fayard 1994 :

« Le Maroc (d’avant la colonisation) était cultivé avec des outils primitifs par des fellahs misérables et routiniers » page 78

-Jean chaudouet, historien éditions dans “La Syrie” éditions kartala, 1997 :

page 59 il est montré que sous l’empire turc, en Syrie, “la vie rurale décline assez généralement “

Page 60 « de la pauvreté et peu à peu de l’affaiblissement de l’Etat dans ses fonctions de protections élémentaires des population, résulte à partir du 17ème siècle, un mouvement de progression des bédouins qui chassent les sédentaires vers l’ouest…à la fin du 18ième siècle, peu de terres demeurent cultivées à l’est de la ligne Alep damas » ; « la vie rurale est marquée par un net repli sur soi, la pauvreté générale, les difficultés de communication…limitent le commerce » (ibid, page 60).

-Pour l’empire ottoman l’historien Jean Brulot dit : « le sort des paysans écrasés par les taxes de plus en plus nombreuses alla en s’empirant au fur et à mesure que l’administration financière et l’armée se confondaient, l’aristocratie militaire devenant de plus en plus puissante » et l’auteur d’ajouter que « le monde rural…offre un visage de stagnation voire de décadence » page 187 in ” La civilisation islamique”.

-Pour l’Inde sous domination mogol, le même phénomène de déclin agricole se répète, là aussi les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences, une caste de guerriers pressurent les paysans ; ainsi, dans l’empire mogol, qui dura jusqu’en 1858, je cite Jean Brulot, « une armée composées de turcs et d’afghans exploitèrent durement les paysans indiens», page 198, et « l’agriculture indienne stagna, les paysans résignés et frappés par une lourde fiscalité étaient souvent victimes de famines dévastatrices » page 199 .

Ce déclin agricole induit un déclin démographique.

-Jean Ganiage, universitaire, “histoire contemporaine du maghreb”, fayard 1994, par exemple pour la Tunisie :

« Depuis la fin du 18ème siècle la population tunisienne était en voie de diminution » page 53 ; « les sédentaires étaient sans doute un peu moins nombreux que les nomades » (ibid, page 53) ou la bédouinisation.

-Charles saint-prot « L’histoire de l’Irak », Charles Saint Prot, spécialiste de l’Irak ,auteur de nombreux ouvrages sur le monde arabe, page 42 :

” à la fin du 6ème siècle la population irakienne s’élève à environ 6 millions d’habitants, le pays reste riche car les grands acquis de la civilisation mésopotamienne ont été préservés : les techniques agricoles, un bon réseau d’irrigation et de barrages , beaucoup d’arabes(avant l’islam) sont venus s’installer sur ce territoire prospère”.

Pour le déclin démographique, page 283, dans un tableau récapitulatif citant des études d’autres historiens, il donne de chiffres d’environ 5 millions d’irakiens en 1600 et 2,5 millions en 1800 ; ces chiffres sont confirmés par Pierre Pinta, dans «L’histoire de l’Irak ».

Ces chiffres sont proprement hallucinants ! 1200 ans d’islam en Irak et 1200 ans de déclin démographique !

– Daniel Rivet, « le Maghreb à l’épreuve de la colonisation », Daniel Rivet est professeur d’histoire contemporaine à l’université paris 1 panthéon sorbonne, spécialiste de « l’histoire du Maghreb », éditions hachette 2002 :

page 67 « ce qui frappe c’est la ruralité du Maghreb, les citadins ne forment qu’environ 10% de la population »« avant le 19ème siècle la population est clairsemée seulement 1,6 millions en Tunisie, 3 millions en Algérie, 5 au Maroc peut être ».

-Georges Peyronnet, ce déclin agricole s’accompagne d’un déclin démographique ; ainsi la Syrie passe de 2,8 millions d’habitants en 1600 à 1,5 millions en 1800, selon l’historien qui fait une synthèse de différents travaux, dans “L’islam et la civilisation islamiques 7ème 13ème siècle”, armand colin1992, page 283. Et là aussi les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences, la population de l’Égypte décroît de 1600 à 1800 passant de 4,5 millions à 2,3 millions toujours selon Georges Peyronnet, dans l’ouvrage cité plus haut.

-Georges Peyronnet nous décrit le déclin démographique vu par le consul britannique dans l’empire ottoman à la fin du 18 ième siècle Willian Eton. Voilà ce que dit Peyronnet “et Eton de confirmer le déclin démographique par la description, un peu partout depuis l’Irak, et la Syrie jusqu’à la Turquie d’Europe, de cités décimées à l’enceinte trop vastes, aux maisons en ruines et aux bazars désertés. Seul dans cette désolation, quelques îlots : Istambul” page 282 dans ” L’islam et la civilisation islamique”.

S’agissant maintenant de la faiblesse du niveau technique dans les pays musulmans :

-Daniel Rivet universitaire, dans « le Maghreb à l’épreuve de la colonisation » :

page 85 « le retard des techniques sur l’Europe de l’ouest est frappant : l’usage de la roue s’est perdu depuis l’Afrique romaine, et la généralisation du chameau, ni charrette , ni brouette donc, mais portage à dos de chameau de mule ou d’ânesse »

« L’arboriculture reste extrêmement primaire, le fellah ignore la taille , le gaulage des olives, la technique du greffage, page 86 : « rares sont les pratiques de jachère avec pratique d’assolement »

-Jean Ganiage, universitaire, “histoire contemporaine du Maghreb”, fayard 1994.
« voyageurs ou diplomates, tous les étrangers étaient frappés par l’aspect médiéval du Maroc,…l’empire chérifien ignorait toujours l’imprimerie, le pays n’avait pas plus de routes que de ports dignes de ce nom » page 77.
«
En algérie, trois siècles après l’invention de Gütenberg, le pays ignorait encore l’usage de l’imprimerie »… «l’enseignement était rétrograde » page 29.

-André Clot :

La pauvreté des techniques explique le décalage de productivité avec l’Europe ; ainsi selon l’historien André Clot dans “Soliman le magnifique”, alors que les rendements sont d’environ 6 pour 1 en Europe occidentale, ils dépassent rarement 4 pour un dans l’empire turc, page 305.

De même André Clot décrit la pauvreté des paysans : « les maisons sont extrêmement rudimentaires : des murs en terre battue, un toit fait le plus souvent de branchages mêlés à de la terre…pas de meubles, des sacs de cuirs, rarement des coffres de bois pour les vêtements ». Comme Daniel rivet, Clot insiste sur la quasi-absence de charrette dans l’empire turc, le trafic se faisant par animaux de bât. Ce qui réduit la productivité des transports.

-Frédéric Hitzel historien, dans l’empire ottoman 15 –18ème siècle éditions les belles lettres, 2001

Page 119 « de manière générale les techniques sont rudimentaires, la force hydraulique est peu utilisée sauf dans la région de Salonique (Grèce)»
Page 232 « le réseau routier ottoman ne comporte que quelques routes pavées, principalement en Europe ».
Page 232 « dans l’ensemble de l’empire les déplacements se font à dos de chameaux le long des pistes ».
Page 233 « on rencontre peu de voitures ou de charrettes sur les routes ottomanes, sauf dans quelques itinéraires européens ».

Pour généraliser le propos, le retard économique des pays musulmans par rapport à l’Europe peut s’expliquer par le refus de deux innovations, qui ont des effets énormes sur la productivité du travail : L’horloge publique, et l’imprimerie. De nombreuses sources confirment ce refus, citons l’historien —Bernard lewis, “Islam et laïcité la naissance de la Turquie moderne”, éditions fayard 1988 :

page 45, Bernard lewis cite un ambassadeur du Saint Empire, Augier Ghislain de Busbecq, en 1560 « il y deux choses cependant qu’ils n’ont pas voulu dans les nations voisines : l’impression des livres et les horloges » et L’ambassadeur de donner la raison des turcs : » Leurs écritures saintes ne le seraient plus si elles étaient imprimées c’est par respect qu’ils veulent qu’elles soient conservées en manuscrit, et pour les horloges elles diminueraient le crédit de leurs muezzins, qui ne seraient plus chargés du soin d’informer les fidèles du temps marqué pour se rendre à la mosquée ».

Pour l’anarchie endémique et la décadence de l’Etat central :

-Jean Ganiage, universitaire, “histoire contemporaine du maghreb”, fayard 1994 : « le Maroc (d’avant la colonisation) périodiquement déchiré par des guerres civiles interminables » page 70 ; « une bonne partie de l’algérie échappait en fait à toute autorité » ; « l’Etat ne payait pas ses fonctionnaires, l’enseignement et l’assistance étaient abandonnés à des fondations charitables, et l’on ne pouvait parler d’équipement dans un pays qui n’avait pas de routes,…il n’existait que cinq ponts dans toute l’Algérie » ; « l’état des pistes interdisait à peu près partout la circulation des voitures » page 30 ; l’état d’anarchie pour l’Algérie : « pendant longtemps, les janissaires avaient fait et défait les pachas, ne fut-ce que pour bénéficier du bakchih,…,c ‘est ainsi que depuis 1671, sur 28 deys 14 avaient été assassinés. » page 31.

-Pierre Pinta, pour “L’empire abbasside du 8ème au 12ème siècle” selon l’historien pierre pinta, dans «l’histoire de l’Irak» page 129 : « les mouvements contestataires perdurent et plongent régulièrement l’empire abbasside dans le chaos »
page 130 »l’Irak plonge dans l’anarchie et la décadence ». Pour l’Irak du 15 ième au 19 ième siècle, l’historien Pierre Pinta parle « d’état de guerre quasi-permanent qui n’a pas facilité les échange», page 138 dans « Histoire de l’Irak ».

– Pour Jean Chaudouet, cette anarchie quasi-permanente est caractéristique de l’histoire de pays musulmans ; ainsi les mamelouks en Égypte dont l’histoire est une longue suite de conflits, complots assassinats ; ce qui fait dire à Jean Chaudouet page 55 de « la Syrie » : « la lignée de sultans successifs va être marquée surtout pas des personnages : renversés, incarcérés, empoisonnés, assassinés ; avec de rares exceptions comme Al Malik An Nasir ».

-Jean Brulot dans “La civilisation islamique” (opus cité) : « la désagrégation de l’état ottoman apparut très tôt…les révolutions de palais se succèdent » « en deux ans Damas connu cent cinquante pachas !»page 190.

-Philippe Sénac :

Les troubles permanents, le déclin du pouvoir central, la faiblesse agricole, sont aussi des explications de la Reconquista chrétienne en Espagne ; ainsi d’après Philippe Sénac, historien et archéologue à l’université de Toulouse le mirail, (dans “al mansur” éditions perrin 2006) :

«A Cordou les dernières années du califat furent marquées par des troubles permanents et un déclin irréversible du pouvoir central », il s’agit du 11 ème siècle. Il parle page 185 de « la fragmentation du califat en une poussière de petits royaumes» et « les souverains de ces Taifas qui se déchirent entre eux ». Là aussi l’auteur insiste sur le rôle des esclaves guerriers, «la division d’al andalous après la fitna en Taifas arabes, berbères et escalvones ».

Les mêmes causes entraînant les même conséquences, l’anarchie, l’effondrement du pouvoir central, provoque l’effondrement agricole, Philippe Sénac cite deux auteurs musulmans de l’époque dont Ibn Idhari. D’après lui c’est la victoire berbère de 1013 « qui laissa la plus grand partie de l’Espagne inculte et déserte qui la remplie de loups et de fauves, qui la priva pour un temps de toute sécurité » Page 188.

-Yves Montenay

Pour l’Andalousie les musulmans en font le symbole de la réussite de la civilisation islamique, mais en fait comme le dit l’universitaire Yves Montenay dans ” Nos voisins musulmans”, éditions les Belles Lettres, 2004, « l’histoire est souvent mythifiée : comme en occident à la même époque, la splendeur des palais ne doit pas cacher le reste, en particulier l’écart va se creuser entre les classes motrices européennes et orientales. Ces dernières sont handicapées par l’insuffisance de l’état de droit, du fait de l’instabilité de l’Etat, notamment du fait de l’incertitude des successions au sommet du pouvoir…comme par ailleurs le sultan peut saisir tous les biens d’ex-serviteurs ou d’adversaires, cette incertitude à la fois politique et patrimoniale a certainement pesé lourd sur le développement de ces pays en paralysant les projets à long terme », pages 29,30.

L’absence d’Etat central pérenne est fondamentale pour expliquer le déclin des régions musulmanes.

Ce texte est notamment à relier au déclin des infrastructures agricoles et routières, à l’émiettement en micro-état, à l’anarchie endémique, au déclin démographique…

Comme le disent de nombreux historiens l’Etat musulman classique est un état prédateur, par exemple Hamadi Redissi dans “l’exception islamique”, Seuil 2004 page 149 : « l’Etat sultanique prédateur a vécu paresseusement sur la ponction fiscale : le tribut ravi aux vaincus, l’impôt de capitation extorqué aux gens du livre, l’aumône légale…, l’impôt foncier…Cette manne céleste, de laquelle très peu d’états médiévaux ont pu bénéficier, aurait pu servir à l’accumulation de capital, impulser des innovations technique et stimuler l’entreprise ; malheureusement les sultans l’ont dilapidé, au profit de leur train de vie, de leurs clients et pour entretenir une soldatesque pléthorique. »

Au bilan le constat est accablant ! La dépopulation des pays musulmans sur des siècles voilà un fait humain massif, qui est à lui seul un terrible constat d’échec de la civilisation islamique.

Plus globalement on est bien obligé de constater que l’histoire longue du monde musulman se caractérise par des tendances structurelles lourdes qui se confortent l’une l’autre : un déclin du monde agricole, une stagnation technique, et parfois un déclin démographique, une anarchie endémique, un affaiblissement de l’état central. Les exemples sont trop nombreux dans le temps et l’espace pour être dues au hasard. Nous sommes allés de l’Irak du 7ème siècle à l’Inde du 19 ème…

On pourra rétorquer que ce bilan est uniquement à charge, que l’on aurait pu faire la même chose, en prenant les points positifs de l’histoire des pays musulmans. Soit, mais au bilan que pèsent les beaux monuments, les progrès scientifiques, le raffinement des cours islamiques, face à l’anarchie endémique au déclin agricole, technique, démographique ? Voilà la question.

Le déclin agricole ne pouvait être synonyme que de déclin de la société dans son ensemble. Certes le monde musulman a eu des artisans habiles, des savants, des bâtisseurs talentueux, mais si la base de la société était décadente, le progrès des sciences ne pouvait être qu’un feu de paille…

Il est indéniable que Muhamad et sa religion ont joué un rôle majeur dans ces déclins. En effet le maintien de l’esclavage et ces conséquences funestes, et bien dû à la légitimation de l’esclavage par muhamad. De même l’absence de règles de succession est bien due à muhamad, ainsi que la légitimation de la polygamie qui fait le lit de l’anarchie, de même que la légitimation par l’exemple de muhamad du pillage des biens des mécréants pour s’enrichir. Sans compter les effets de désertification par l’interdiction du porc…

Pour ma part j’estime que tout « honnête homme » devrait avoir eu connaissances au moins une fois de ces faits, il est du devoir de toute personne honnête de les communiquer le plus largement possible, relations, travail, médias, journaux, radio, télé…

Ps : vous pouvez vous servir de telles sources universitaires donc fiables,. pour contrecarrer et j’espère convaincre toute personne qui prétend que la civilisation islamique a apporté de grands progrès sur Terre, cette prétention au vu du travail des historiens est pour le moins à relativiser…

Jean Brady est professeur de sciences sociales.

Pour approfondir la question voir les commentaires publiés sur le site de A.I.M.E à la suite de cet article dont celui-ci:

L’islam avait donné au 7ème siècle aux arabes pour consigne : imposez-vous, dominez et prenez. Il n’a pas dit construisez, créer, ériger. Cette religion fut créée à l’image des bédouins nomades, et leur culture était étrangère à l’idée même de construire (1). Rien d’étonnant donc que contrairement aux romains, aux grecs, aux celtes et germains (romanisés), aux juifs d’Europe, aux Hans, aux japonais, aux khmers, etc., les arabes n’ont pas créé de civilisation proprement arabe. L’Arabie est d’ailleurs assez vite retournée dans l’anonymat au profit de Bagdad, Le Caire, Damas, Istanbul, Cordoue …

Les arabes, petit peuple péninsulaire, n’étaient pas les seuls qui ne construisaient pas, et les peuples dominateurs et conquérants sont légions dans l’Histoire, mais ce qui a été unique chez eux après l’islam a été l’association illogique du parasitisme de la razzia ET de la domination, c’est la marque de fabrique de l’islam , la razzia traditionnelle + domination comme injonction coranique. Or un peuple razzieur, par définition, prend et part. Il ne cherche pas à dominer à demeure, c’est presque une contradiction dans le principe. Lorsque les Normands razzieurs se sont “posés”, en Normandie, en Sicile, en Espagne, en Afrique du Nord. Ils ont en gros changé de mode de vie. Les Romains (petit peuple au départ) ont été conquérants, dominateurs mais aussi très constructeurs. C’est ce dernier point qui a manqué aux arabes et à leur islam. Dès le départ le système musulman était né sur une contradiction. Les 1er musulmans ont continué sur le mode de l’appropriation en captant les ressources des peuples conquis et ce sont ces peuples conquis qui ont mis sur pied puis alimenté le système musulman : les perses (2), l’Inde, l’empire romain oriental, le Moyen Orient, etc.

Rien d’étonnant donc que l’islam n’a fonctionné que tant que les civilisations envahies l’ont alimenté, de leurs traditions, de leurs cultures et de leurs ressources. Résultat, mille après sa naissance, au 17ème siècle, alors que l’Europe explosait de créativité, l’empire ottoman stagnait. Au début du 19ème siècle, il eut un sursaut avec la “Nadha”, après le bref contact avec la France que fut la campagne napoléonienne, mais les sociétés arabes n’ont pas suivi. Plus fermement au début du 20ème, avec surtout la figure de Kemal, mais la faiblesse de l’empire face à la pression des nations européennes a eu raison de lui.

Ce n’est pas un mystère que dans le monde arabe l’action collective constructive y est difficile … Un simple constat : il n’y a pas de société qui y marcheraient à la satisfaction de tous, on y constate des difficultés à construire mais aussi à coopérer (3). De même chercher, expérimenter et découvrir n’est pas leur cup of tea comme le prouve la faible production scientifique (et intellectuelle de manière générale) du monde arabophone pourtant constitué d’environ 200 millions d’habitants (pour info : Etat Unis 300, union européenne 450) alors que le niveau scolaire le permettrait (~ à l’Inde). L’Arabie ? Elle ne fait que financer des milliers de mosquées et répandre son “art de vivre” moyenâgeux. L’Egypte ? C’était un pays arabe prometteur au 19ème siècle, lieu de la Nadha, elle rame aujourd’hui dans un semi immobilisme. L’Algérie ? La classe dominante parasitaire applique la consigne de l’islam (“imposez-vous, dominez et prenez”).

Une réflexion sur « Etat de la civilisation islamique avant la colonisation européenne »

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