28 mars 2024

LES ÉGYPTIENS SOUHAITENT QU’ISRAËL DÉTRUISE LE HAMAS

Khaled Abou Taomeh est un journaliste arabe israélien connu parce qu'il ose être critique vis à vis de l'establishment politique palestinien mais aussi arabe israélien.
L'expression politique des Arabes israéliens, quoique diversifiée (du mouvement islamiste affilié sans le proclamer aux Frères musulmans, jusqu'aux néo-communistes) fait néanmoins bloc des qu'il s'agit d'un problème dont les Palestiniens st partie prenante.

Vous verrez plus loin que les Égyptiens sont beaucoup plus conséquents que les Algériens.

Les deux armées ont mené une lutte contre les Frères musulmans, mais en Égypte on ne les a pas blanchis politiquement aussitôt après.
Idem pour les intellectuels, contrairement à l'Algérie, on y voit des intellos nettement plus nombreux a être courageux :

" La semaine dernière, ces voix émanant de l’Égypte et de certains pays arabes exprimaient publiquement leur soutient de l'opération militaire israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Ils remarquent les atrocités et les massacres commis quotidiennement par les islamistes en Irak et en Syrie et commencent à se demander si celles-ci servent les intérêts des arabes et des musulmans.
 
« Merci à Nétanyahu et que Dieu nous bénisse de personnes comme lui pour détruire le Hamas ! » Disait Azza Sami, chroniqueur du journal égyptien Al-Ahram.
 
Le Hamas isolé et assailli, assimile à présent la perte de sympathie de beaucoup d'égyptiens et d’Arabes. Le président égyptien Abdel Fattah Sisi a jusqu'ici refusé les appels des palestiniens et d’autres Arabes à intervenir pour tisser un nouveau cessez-le feu entre Israël et le Hamas.
  Le Président Mahmoud Abbas de l’Autorité palestinienne [AP] a téléphoné à Sisi pour lui demander d'intercéder en faveur d’un «cessez le feu immédiat » entre Israël et le Hamas.
 
Abbas a admis plus tard que son appel à Sisi et à d'autres dirigeants arabes s’est heurté à une oreille sourde. La décision de Sisi de ne pas intervenir dans la crise actuelle n'est guère surprenante. En fait, Sisi et beaucoup d'égyptiens semblent se réjouir du fait que le Hamas en ramasse plein la gueule.
 
 
De même, certains Égyptiens expriment ouvertement l’espoir qu'Israël détruise complètement le Hamas, qu'ils considèrent comme la « branche armée de l'organisation terroriste de la Confrérie musulmane ».
 
L’Égypte de Sisi n'a pas pardonné au Hamas son alliance avec la Confrérie musulmane et son implication dans les attaques terroristes contre des civils et des soldats égyptiens durant la dernière année.
 
 
Les Égyptiens d'aujourd'hui comprennent que le Hamas et d'autres groupes islamistes radicaux constituent une menace grave à leur sécurité nationale.
 
 
C'est pourquoi les autorités égyptiennes ont, au cours de la dernière année, pris des mesures strictes de sécurité non seulement contre le Hamas, mais aussi contre l'ensemble de la population de la bande de Gaza. Ces mesures incluent la destruction de dizaines de tunnels de contrebande le long de la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte et la désignation du Hamas comme « organisation terroriste ». 
 
Il y a certes, encore beaucoup d'égyptiens et d’arabes qui sympathisent avec le Hamas, principalement parce qu'il est pris pour cible par Israël. Mais la semaine dernière, des voix différentes jaillissant de l'Égypte et d'autres pays arabes soutenaient publiquement l'opération militaire israélienne contre le mouvement islamiste dans la bande de Gaza.
 
C'est apparemment parce qu'un nombre croissant d'arabes et de musulmans en ont assez avec les terroristes islamistes qui imposent un régime de terreur et d'intimidation dans le monde arabe, notamment en Irak et en Syrie. Ils observent les atrocités et les massacres commis quotidiennement par les islamistes en Irak et en Syrie et commencent à se demander si celles-ci servent les intérêts des arabes et des musulmans.
 
Sisi et d'autres dirigeants arabes oscillent entre deux attitudes, espérant que cette fois-ci Israël termine le travail et se débarrasse du Hamas une fois pour toutes. Les dirigeants de l'Autorité palestinienne à Ramallah ne vont certainement pas verser une larme si le Hamas est écrasé et écarté du pouvoir dans la bande de Gaza.
 
 
La réaction de certains égyptiens à l'opération militaire israélienne a choqué le Hamas et d'autres palestiniens. Le porte-parole du Hamas en faisait allusion : « C'est honteux de voir que certains égyptiens soutiennent publiquement l'agression israélienne dans la bande de Gaza alors que les Occidentaux expriment leur solidarité avec les Palestiniens et condamnent Israël ».

 
 
S'adressant aux Palestiniens dans la bande de Gaza, l'acteur égyptien Amr Mustafa disait qu'ils ne devraient attendre aucune aide des égyptiens. « Débarrassez-vous du Hamas et nous vous aiderons», a-t-il dit. Il a également appelé le Hamas à cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures des pays arabes. « Faites sortir vos hommes hors de l'Égypte, de la Syrie et de la Libye », exigeait Mustafa.
 
 
« En Égypte, nous luttons aujourd'hui contre la pauvreté causée par les guerres. Nos problèmes nous suffisent. Ne vous attendez pas à ce que les égyptiens fassent plus que ce qu'ils ont déjà fait pour vous. Nous avons plus qu’assez du mal que vous avez causé à notre pays ».
 
En réponse à la décision du ministre égyptien de la Défense Sedki Sobhi d’envoyer 500 tonnes de nourriture et d'aide médicale aux palestiniens dans la bande de Gaza, le journal égyptien El-Bashayer remarquait : « Le niveau de vie d'un citoyen de Gaza est beaucoup plus élevé que celui d'un citoyen égyptien. Les pauvres en Égypte sont plus nécessiteux que les pauvres dans la bande de Gaza. Que le Qatar dépense autant qu'il veut sur la bande de Gaza. Nous devons nous abstenir d’envoyer quoi que ce soit tant que les égyptiens sont dans le besoin ».
 
Amr Adeeb, chronique et célèbre présentateur de le télévision égyptienne, a été sommé par de nombreux égyptiens de « se taire » après sa critique sur le «silence» de Sisi sur la guerre dans la bande de Gaza. Un Égyptien a rappelé à Adeeb que « le Hamas est responsable de la mort de soldats égyptiens ».

 
Hamdi Bakhit, ex-général égyptien est cité comme exprimant l'espoir qu'Israël réoccupe la bande de Gaza. « Ce sera bien meilleur que le régime actuel du Hamas », assurait-il.
 
Amany Al-Khayat, présentatrice à la télévision égyptienne a lancé une attaque cinglante contre le Hamas.
 
 
Elle a souligné que le Hamas a accepté le pacte de réconciliation avec le Fatah dans le seul but d'obtenir des salaires pour ses employés à Gaza.
 
 
Al-Khayat a ajouté que le Hamas cherche à se présenter en victime d'une attaque israélienne afin de convaincre les autorités égyptiennes à rouvrir le passage de Rafah avec la bande de Gaza. « Ils veulent que nous ouvrons le passage de Rafah», disait-elle dans son émission.
 
 
« Le Hamas est prêt à ce que tous les résidents de la bande de Gaza paient pour les pots cassés pour qu’il puisse se défaire de sa crise. Nous ne devons pas oublier que le Hamas est la branche armée du mouvement terroriste de la Confrérie musulmane. »

 
Sa collègue, Azza Sami du journal Al-Ahram, est allée jusqu'à remercier le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour avoir ordonné l'attaque contre le Hamas.
« Merci Netanyahu et que Dieu nous bénisse de plus de personnes comme vous qui détruisent le Hamas », écrivait-elle.
 
Ce qui est également remarquable, c'est la critique égyptienne contre la tentative ratée du Hamas de lancer des roquettes sur la centrale nucléaire de Dimona au sud d'Israël. Ahmed Qandeel, chef du programme Al-Ahram, d'études stratégiques d’experts, a appelé le ciblage de Dimona d’«idiot».
 
 
Il a laissé entendre l’impact négatif d’une pareille atteinte sur l'ensemble de la région et le danger que cela représente pour de nombreuses vies égyptiennes et Arabes. « L'Égypte doit prendre des mesures de précaution », conseilla-t-il.
 
 
En réponse, un égyptien écrivait : « Que Dieu fasse que l'État d'Israël sorte victorieux dans sa lutte contre le mouvement terroriste du Hamas en ce mois sacré du Ramadan ».
 
Faisant écho au ressentiment des Égyptiens, le journaliste Mustafa Shardi soulignait : « Aucun pays arabe n’a fait ce que l’Égypte a fait pour les Palestiniens. 
 
 
Pourquoi le Hamas ne se rend-il chez le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ? 
 
 
Où est Erdogan alors que le Hamas a tant besoin de lui ? Pourquoi est-il si silencieux ?
 
 
S'il ouvre la bouche, Israël et les USA lui lanceront une paire de chaussures.
 
 
Le peuple égyptien se demande : Où sont nos personnes enlevées et emmenées à la bande de Gaza ?
 
 
Le Hamas devrait présenter des excuses pour les 1000 tunnels qui lui ont servi pour mener sa contrebande des ressources égyptiennes. Les gazaouis possèdent tous des avions personnels et des comptes dans des banques suisses ».

 
Isolé et assailli, le Hamas réalise maintenant qu'il a perdu la sympathie de beaucoup d'égyptiens et d’arabes. Certains dirigeants du Hamas parlent à présent de «trahison» et «connivence» de leurs frères arabes, notamment d'Égypte.
 
Lorsque les autorités égyptiennes avaient à contrecœur et brièvement rouvert Rafah, poste-frontière, il y a quelques jours, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum s’est précipité de déclarer : «Les autorités égyptiennes ont ouvert le poste-frontière de Rafah pour recevoir seulement des corps.
 
 
L’Égypte impose un blocus sur la bande de Gaza et a détruit les tunnels ».
 
Mohamed Dahlan, ancien commandant de la sécurité de l'Autorité palestinienne, a prédit que les Égyptiens ne feront rien pour sauver le Hamas. « L'Égypte n’interviendra pas pour faire cesser la guerre sur la bande de Gaza parce que le Hamas a conspiré avec la Confrérie Musulmane contre l'Égypte », ajoutant, « le Hamas a travaillé avec la Confrérie musulmane contre l'armée égyptienne ».
 
 
Le Hamas paie un lourd tribut à l'ingérence dans les affaires intérieures de l'Égypte et d'autres pays arabes.
.
 
Mais les Palestiniens vivant sous le Hamas dans la bande de Gaza paient un prix encore plus lourd, en grande partie en raison de leur incapacité de se soulever contre le mouvement islamiste et d’exiger le droit de vivre une vie meilleure ».

 
Par Khaled Abu Toameh

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *