Le fait que l'assassin de Villejuif ait demandé à sa première victime potentielle si elle était musulmane puis l'épargnant quand celle-ci aurait répondu par l'affirmative en récitant une prière tout cela en dit long sur une division des tâches entre la raison dernière confiée à l'islam et la logique minutieuse de la préparation pour le passage à l'action. La première arme la seconde. Le croire tisse ainsi le voir de l'action. Ce qui forge des machines redoutables le croire dégageant une force immense. D'ailleurs lorsque celui-ci est mis en doute s'ensuit une immense fatigue un chamboulement dans les repères (plutôt qu'une "perte"qui signifierait la dissociation propre aux personnalités multiples, elle a été très bien analysée par Pierre Janet…).
Comment désamorcer ces machines ?… Par un déminage mental en sus des dispositifs habituels de repérage et de démantèlement. Le temps des "désamorceurs" symboliques est aussi venu. Il faut donc changer "leur" d'imaginaire. Par exemple en n'exemptant pas l'islam des crimes faits en son nom alors que ni le judaïsme ni le christianisme n'ont été exemptés, ce qui implique d'enseigner également les immenses méfaits de la traite esclavagiste arabo-musulmane, les massacres inouïs perpétués lors de la conquête musulmane de l'Inde, le fait que les conquêtes d'Israël, de l'Égypte, de l'Afrique du Nord, de Constantinople ne se sont pas déroulées sur un parterre jonché de pétales de rose mais de têtes coupées roulant dans des tombereaux de sang.
Il n'y a pas que les croisades à pourfendre, et observons que les massacres perpétrés au 20 ème siècle par des régimes athées (communisme) ou païens (fascisme, nazisme) ont fait bien plus de morts, or hormis les deux derniers, le communisme n'a pas été vraiment atteint dans ses fondements imaginaires et symboliques, pas plus que l'islam, d'où leur alliance objective le premier devenant de plus en plus la marionnette du second celui-ci ayant bien plus d'argent et toute une logique cognitive opératoire pour souder tout voir à un croire qui organise toute la "vie"de ce qui est devenu une machine implacable forçant désormais les passants à apprendre quelques versets de l'islam pour ne pas finir égorgé.
Comment y pallier ? Il faut arrêter de reconduire ce qui a été reproché à l'universalisme naïf de la Troisième République divisant le monde en civilisations avancées et civilisations en retard en stipulant que les premières seraient désormais et définitivement exemptes grâce à "la" Science (bourgeoise ou prolétarienne elles se rejoignent dans ce "croire" là) de ce qui a empêché les secondes de "progresser" (alors que cela a donné les deux guerres mondiales sans parler de la guerre froide et de l'actuelle tension avec l'Iran autre porteur de l'Islam…).
D'où la nécessité et sans retard de lever les complaisances envers l'enseignement de l'islam dans le système éducatif (alors qu'il n'y a aucune retenue s'agissant du judéo-christianisme et aujourd'hui d'Israël) d'arrêter de faire "croire" (précisément) que la traite esclavagiste concerne uniquement l'Occident, de passer sous silence la destruction des chrétiens d'Orient etc… (C'est ce que conseillait semble-t-il la responsable des programmes au ministère, Souad Ayada, ce qui est resté lettre morte…)
Ce qui fait que "les" dits "déséquilibrés" potentiels ne pourront plus se parer aussi facilement d'un islam toujours exempt de tous les crimes sous le prétexte qu'il faut distinguer la lettre et l'esprit alors qu'il s'agit d'un "bloc" d'une part qu'il s'agit donc d'analyser ensemble, le dit islamisme étant l'islam en acte, en mouvement utilisant tout autant la sagesse la raison dernière le croire pour armer le voir de l'action.
D'autre part la comparaison entre judéo-christianisme et islam du point de vue des crimes contre l'Humanité ne tient pas car il y a toujours eu un conflit interne au sein du judéo-christianisme à ce sujet (entre le croire qui légitime et le voir de l'action) alors qu'au sein de l'islam il s'agissait plus d'un conflit d'héritage, de légitimation entre sunnites (Sunna) suivant l'alchimie du croire descendant vers le plus apte à tenir les deux rênes du croire et du voir : le croire scellant l'absolu cosmologique incarné par le chant du muezzin et le voir instituant en la Loi ce qu' "il y a" à faire dans les comportements intimes et attitudes civiles, d'où l'idée de reconstituer le califat permettant de les articuler comme naguère.
S'il s'agit d'intervenir aussi en amont, il n'est alors plus possible d'en rester à une vision irénique, naïve, que la droite depuis Napoléon III et la gauche depuis la guerre d'Algérie (qui fut une guerre djihadiste éliminant jusqu'aux partisans d'une "Algérie plurielle" et démocratique…voir mon livre à ce sujet " Le monde arabe existe-il ?") ont répandu ; il faudra aussi dire la vérité sur ce qui s'est réellement passé dans cette contrée (un Gilbert Meynier étant par exemple bien plus objectif qu'un Stora…) mais aussi en 1947-1948 en Israël/Palestine.
Du moins si l'on veut sinon empêcher du moins freiner la connexion entre dépression, dissociation de la personnalité (très bien analysée également par Pierre Janet comme je l'explique dans nombre d'articles et un livre) et une religion très normative comme l'islam dont le croire somme le voir de se soumettre sans critique alors que le judéo-christianisme est protégé par le Verset 19, livre II de la Genèse, ce qui a permis l'émergence des Lumières (celles-ci ne commençant pas au 18ème siècle : mais qui le sait ?…).