L’EBRANLEMENT DES TABOUS

Gilles de Robien, l’actuel ministre, a entrepris des efforts méritoires pour ébranler les tabous. En voici quelques uns.

On propose aux élèves de troisième dans certains collèges depuis 2005 et l’on va généraliser dans tous les collèges à partir de septembre 2006 un processus de découverte professionnelle. Cela permettra de parler d’une façon positive de l’entreprise.

Le gouvernement a décidé d’ouvrir l’apprentissage aux jeunes dès 14 ans. C’est une réforme d’une très grande importance.

Ce ministre a indiqué clairement que les méthodes globale ou semi- globale ne conviennent pas à l’apprentissage de la lecture. Il a donc engagé une action pour réformer cet apprentissage de la lecture.

Il vient dans une interview de dire : « A la grammaire on a substitué depuis 2002 l’observation réfléchie de la langue française, ou l’ORLF», ce langage abscons revenant à détruire, en fait, l’apprentissage de la grammaire. Ils faut, selon lui, revenir à cet apprentissage.

Il a insisté aussi sur le calcul et la règle de trois : chaque enfant devrait maîtriser les quatre opérations.

Il s’est attaqué à la réforme des I.U.F.M. , lesquels sont très largement à l’origine du désastre. Les enseignants qui sont passés par ces instituts leur reprochent justement de ne jamais leur apprendre à enseigner. Selon le ministre, une réforme se mettra en place avant la fin de l’année 2006. Il a ajouté : « Il est grand temps de revenir sur les erreurs du passé et, en particulier sur les dérives de l’idéologie pédagogiste qui a déconsidéré les apprentissages élémentaires.

Il va plus loin et insiste sur l’apprentissage d’un bon comportement et sur le respect du règlement intérieur des établissements. C’est important car l’enfant doit aussi acquérir à l’école des règles de vie commune et il a institué une note de vie scolaire dès la sixième, pour récompenser ou sanctionner le comportement au sein de l’établissement.

Remarquons que ce qui ne s’était jamais passé de depuis 30 ans vient de se produire : le ministre s’est rendu au congrès de l’Unapel qui est l’union des parents d’élèves de l’école privée.

Bien entendu, ce coup de chapeau à Gilles de Robien n’implique pas du tout un accord sur les autres positions de l’UDF avec laquelle il joue, d’ailleurs, au chat et à la souris, ni avec les vraies catastrophes auxquelles il a participé, comme les autres, par ses votes dans une foule de domaines.

Cela ne préjuge pas non plus des perspectives sur les rubriques énoncées. La véritable libération de l’éducation implique la privatisation et, en attendant, les syndicats marxistes, parfaitement embusqués, freinent des quatre pieds en espérant le changement inévitable de ministre dans un jour plus ou moins lointain.

Saluons seulement l’ébranlement des tabous et un certain courage.