Incroyable que ce débat où les adeptes de l'identité posée uniquement comme un éternel Autre sommé de changer au gré des vents sont venus en nombre : tel cet historien qui considère que l'identité nationale n'est pas une notion scientifique, ou encore ce journaliste du Figaro qui la réduit à un pacte social, tout comme ce directeur de l'Institut de Sciences politiques qui la repère dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, tandis que, bien seul, le Président du Club de l'Horloge cherchait à immobiliser l'identité dans le seul Même, ce qui, retors, faisait beaucoup gesticuler Serge Moati alias Vichnou dirait Geneviève (une amie) avec sa gestuelle de cuisinier médiatique aux six bras s'efforçant de monter son soufflé c'est joué.
Un débat au rabais. Une impossibilité plus qu'un refus de le délimiter puisque les termes sont biaisés car il était possible de signifier que la négation de l'apparence féminine par un voile qui la masque ne fait pas partie de l'identité française telle qu'elle a en effet évolué depuis plusieurs décennies ; or, on avait bien là du même, de l'autre, de l'évolution et en même temps de la persistance dans les valeurs, celles de l'émancipation et du raffinement qui permettent dorénavant de s'accepter réciproquement entre hommes et femmes comme âmes et corps et non point seulement comme des statuts ou des rôles.
Dans ce débat, tout n'était que gesticulation de notions sans entrer dans le vif de leur périmètre : assimilation/intégration, vivre ensemble, qu'est-ce que cela veut dire concrètement lorsque l'on reproche à l'autre, la France, ce que l'on refuse de faire soi-même : changer, faire un pas en signifiant que si l'on veut réellement vivre en paix on accepte l'histoire du pays dans lequel on s'insère en ne trouvant pas contradictoire de changer son apparence tout en priant le dieu que l'on veut.
Le compromis signifie alors dans ce cas que l'on ne force pas l'autre à changer à cent pour cent, sinon cela s'appelle de la colonisation… Mais dans ce débat, là, sur Ripostes, encore une fois, l'islam qui refuse de changer se posait comme victime, et le partisan de la France qui refuse aussi de changer pourtant devenait le vichiste à combattre. Ainsi quand le représentant du Club de l'Horloge parla de patrie, la représentante de l'islam s'esclaffa en pouffant sur ce terme qui évidemment ne pouvait pas lui dire grand chose puisque pour elle tout est dit sa seule patrie c'est l'islam…
Il est clair que ce débat montre à quel point la confusion des esprits a atteint en France son point maximum : à quand l'explosion ?…ou l'implosion, la disparition. Après tout beaucoup de peuples ont disparu ainsi absorbés par plus identitaire qu'eux…
26 mars 2007
Pour en savoir plus : http://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/ethnologie-ou-non-la-recherche-identitaire-comme-creuset-fragile-au-coeur-de-la-laicite-republicaine/