Monsieur Quick,
La communauté musulmane vous est infiniment reconnaissante.
Vous avez introduit, il y a quelques mois, des hamburgers halal dans certains de vos établissements. Mais nous vous avons fait comprendre que cela ne nous convenait pas.
En effet, comment des musulmans pourraient supporter de manger leurs repas à côté de bouffeurs de porc et de consommateurs d’alcool ? Comment assurer que notre sainte nourriture ne soit pas souillée par ces produits haram dans vos arrière-cuisines ?
Nous vous avons signifié ce scandale, et vous nous avez entendu. Désormais, huit de vos établissements situés dans des quartiers populaires issus de l’immigration arabo-musulmane, ont enfin banni les nourritures impies qui nous choquaient tant et plus.
Cependant, ce petit pas vers la juste loi d’Allah, que nous saluons, n’est pas suffisant en égard du respect à notre pratique religieuse.
Comme vous le savez, en islam, la femme est invitée à recouvrir sa tête, voire son visage. Il est donc anormal que nous ayons à subir, dans vos établissements halal, des serveuses tête nue. Nous vous invitons donc à y recruter du personnel féminin dûment habillé, et si possible des musulmanes.
Dans notre bonne religion, un musulman ne doit pas avoir comme patron un non-musulman. Il nous plairait donc, dans un souci de respect de nos convictions religieuses, que vous remplaciez les directeurs de vos huit établissements par des musulmans qui justifieront de leur adhésion à l’islam par des certificats établis par des mosquées.
Dans ces établissements, nous avons constaté que les clients hommes sont mélangés aux clientes femmes. Or en islam, un homme ne peut côtoyer en privé ou en public une femme qui n’est pas de sa famille. Ceci est le seul moyen de protéger le mariage contre le divorce et d’éviter la destruction de la famille.
Il serait donc respectable envers notre droit à pratiquer notre religion que vous divisiez vos salles de restaurant en deux, une salle pour les hommes et une salle pour les femmes, et de prévoir des espaces intimes pour les couples légitimes (dont vous pourrez vérifier la validité par la production de leurs certificats de mariage).
De même, comme notre religion condamne les enfants illégitimes, vous pourriez demander aux familles qui viennent consommer dans vos établissements halal leurs livrets de famille. Ainsi, vous œuvrerez pour la protection de l’enfance maltraitée.
Nous devons également évoquer le problème des voyeurs mécréants qui pourraient profiter de vos restaurants halal pour dévisager nos sœurs. C’est pourquoi, à l’instar des piscines halal de Madame Martine Aubry, vous pourriez occulter les vitrines de vos établissements réservés à la clientèle musulmane.
Naturellement, si vous ne comprenez pas ce respect de nos convictions religieuses qui nous est laïquement dû, nous pourrons saisir la Halde pour discrimination religieuse. Mais je suis sure que nous trouverons un terrain d’entente sans en arriver à cette solution conflictuelle.
Que la Paix et la Bénédiction d’Allah le Très-Haut soient sur vous, Monsieur Quick, sur votre famille et sur ceux qui suivent la voie juste jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
vendredi 19 février 2010, par Leila Adjaoud