30 mars 2023

«Jérusalem est la prunelle des yeux du monde musulman»

Cabine téléphonique

     Cabine téléphonique  (photo © Irena Elster)

 

        Lundi passé (24 mars), je prenais le quotidien gratuit sensé me tenir en haleine pendant « 20 minutes » de transport. En haleine, c’est beaucoup dire. J’y trouvais les habituelles dénonciations de la « colonisation israélienne » à Jérusalem-Est. Je retournerai en tous sens, en vain, cet organe de presse. J’espérais, candide, que l’annexe d’un certain quotidien dit de référence allait nous donner au moins quelques lignes sur les derniers attentats qui venaient d’ensanglanter l’Irak, y faisant plusieurs dizaines de victimes, dont des vieillards, des femmes et des enfants. Mais non, rien ! Pas une ligne sur la tragédie hebdomadaire que vivent les populations d’Irak prises entrez le marteau et l’enclume des djihad d’un côté, le djihad sunnite contre ces « hérétiques » de chiites, et de l’autre, le djihad chiite contre ces mauvais musulmans de sunnites qui approuvent le meurtre d’Ali le successeur « légitime »  de MHMD.

A lire ce quotidien, paru quelques heures à peine après les nouvelles tueries au fanatique suicidaire et à la voiture explosive, rien. Il ne s’était apparemment rien passé de significatif en Irak ce week-end-là. Par contre, en Israël, alors là, il s’en était passé des choses… Bien sûr, elles ne n’étaient pas de la veille ces choses, mais quand même, il est toujours bon de les répéter, de les ressasser inlassablement, pour qu’elles rentrent bien dans la tête du bon peuple, des fois qu’il n’y penserait plus et qu’il les oublierait, le bon peuple. Autrement, le bon peuple, il ne pourrait pas comprendre et encore moins supporter les campagnes de boycott.

 

On a donc fait écho à la réunion de la Ligue arabe, dans ce quotidien gratuit conçu comme une sorte de tract politique. Le sommet islamique somme Israël. Il exige des USA qu’ils exécutent les décisions du dit sommet.

Au fait, c’est quoi, « les actes de colonisation » qui provoquent l’ire du sommet islamique et qui ont « insulté » le Président Obama et son administration, ainsi que la volaille européenne piaillant à qui caquètera le plus fort : « colonisation », colonisation, Ouh ! Ouh ! ». Un certain Kouchner, suivi plus tard par son Président, s’est particulièrement illustré dans ce jargon langue de bois, langue massue.

Alors de quoi s’agit-il ?

En 1967, les forces armées jordaniennes, en se retirant de la partie de Jérusalem annexée au royaume Hachémite en 1948, firent exploser à la dynamite deux synagogues (l’une âgée de 19 siècles et l’autre de 3 siècles). La plus vieille étant aussi la plus ancienne construction de la ville, encore debout. Il s’agissait d’un édifice religieux juif construit au deuxième siècle de l’ère chrétienne et remis en service au milieu du 19ème siècle, – avec l’autorisation des autorités ottomanes -, par un groupe de Hassidim venus de Hongrie. C’est peut-être en pensant à cette antique synagogue toujours debout, jusqu’à sa destruction en 1948, que MHMD a rêvé d’une « mosquée lointaine » que la tradition musulmane situe à Jérusalem ha kadosh (la sainte).

Voici pour la première « colonisation », insultante pour le Président américain et son administration.

La seconde « colonisation », qui provoque l’indignation palestinienne et celle de la ligue arabe, parce qu’elle « judaïse » scandaleusement Jérusalem, c’est encore une affaire de synagogue. Cette fois, il ne s’agit pas de remettre en service le plus vieux bâtiment de la vieille ville. En effet, la synagogue en question n’avait que… 267 ans, quand les autorités militaires jordaniennes l’ont fait sauter à coups d’explosifs, en 1967. On le voit, vraiment les Juifs exagèrent : ils reconstruisent des édifices religieux juifs traités à l’explosif par de doux, pacifiques et miséricordieux militaires jordaniens ; oh, quelle honte ! Quel colonialisme scandaleux !

On m’objectera que ces affreux sionistes n’ont pas fait que cela. Je le concède. A ma très grande honte, je dois reconnaître qu’ils n’ont pas fait que rebâtir dans Jérusalem-Est des édifices cultuels juifs dynamités en 1967. Un autre crime colonialiste, plus grave encore, a été commis.

On sait ou on ne sait pas, mais Jérusalem était redevenue ville en majorité peuplée de Juifs depuis le début des années 40 du 19ème siècle. Sa partie orientale comprenait un quartier exclusivement juif. En 1948, les forces armées jordaniennes expulsèrent manu militari les milliers de Juifs de la partie orientale de la vieille ville (là où se trouvaient toujours en activité les deux synagogues susmentionnées).

En plus de la grave provocation, – faisant injure à ce bon et doux président Obama, contrariant les efforts de ce brave président Sarkozy, « un ami d’Israël » lui aussi, nos irrécupérables sionistes ont osé !! Eh oui, mon bon monsieur -, ces colonialistes viscéraux ont osé mettre en chantier 1600 logements sur une partie de Jérusalem-Est, dans le quartier de Ramat Shlomo où vivaient des Juifs jusqu’en 1948. Quelle arrogance tout de même ! Quel culot, quel abominable crime colonial, n’est-ce pas ?

Pour revenir à nos journaux gratuits, comme à la maison mère payante, pour en revenir aux autres médias, et aussi aux affaires étrangères et à leur chef en titre, le ministre Kouchner, un autre « ami d’Israël », – si, il le dit -, pour en revenir à toutes ces personnes, quand elles pointent un doigt accusateur, elles ne nous disent pas en quoi il est colonialiste, abominablement provocateur de loger des Juifs là où habitaient leurs parents et grands parents, et pour certains leurs arrière-arrières-arrières grands-parents si les propriétaires légaux ont librement vendus leurs terrains? Elles ne nous expliquent pas non plus en quoi on se livre à une « judaïsation » scandaleuse et criminelle de Jérusalem, quand on reconstruit et remet en services deux édifices religieux juifs traités à la dynamite par les forces jordaniennes en 1967 ?

Pour terminer, je voudrais revenir ici sur un  article intitulé « les Palestiniens se meurent ». Il reprend à son compte la récente formule qui est je crois, de Nasrallah, d’Ahmadinejad, d’un dignitaire de l’administration du Président Obama, ou des trois ?

Je cite : « si Jérusalem brûle, cela veut dire que la Palestine brûle, et si la Palestine brûle, cela veut dire que le Proche-Orient brûle ».

Jérusalem est la prunelle des yeux du monde musulman ? Jérusalem brûle ?

Pour expliquer l’appel au secours et la dénonciation d’incendiaires ou d’un incendiaire, on verra que l’auteur de cette formule politique est à la vérité factuelle et à l’expression de la complexité des choses ce que l’agitprop stalinien était au journalisme.

L’histoire déjà. L’auteur de l’article nous fait remonter loin, loin, loin, jusqu’aux origines cananéennes de la ville. L’auteur de l’article remonte jusqu’à son lien avec le Dieu sémite Shalem. On trouve dans son texte beaucoup de détails linguistiques, en matière de haute antiquité quasi préhistorique, faute d’autre document écrit qu’une mention de la ville sur une tablette égyptienne. Par contre, de toute trace hébraïque des tribus de Judas et Benjamin et des cohanim de la tribu de Lévy, rien. De la période qui débouchera sur la prise de la ville par les babyloniens et sa reconstruction autour du Temple de Salomon restauré, sur décision de l’empereur perse, rien. La guerre contre Rome et la destruction en l’an 70 du Temple et le massacre de plus d’un  million de Juifs et d’Iduméens, rien. La seconde révolte juive de 135, le nouveau massacre et l’expulsion administrative des Juifs et des Samaritains, d’une ville affublée d’un nom romain pour un pays débaptisé et renommé d’après le nom des vikings de la mer Egée, « Palestine » (d’après pélishtim en hébreu), n’ont apparemment pas eu lieu. L’empereur Titus et le monument du Colisée de Rome montrant les légionnaires romains emportant le chandelier à sept branches du Temple de Salomon reconstruit par Hérode, ils n’ont semblent-ils pas existé ; si on en reste à cet article qui prétend fonder sur l’histoire ce qu’il présente comme une aventure juive illégitime, à savoir reconstruire deux synagogues et 1600 logements à Ramat Shlomo, l’histoire historique de la ville est renversée et réduite à l’état de mythe sans intérêt.

Beaucoup de détails dans cet article, mais aucun fait d’histoire et surtout un total gommage de ce qui devrait être connu d’un auteur s’exprimant sur le sujet d’une « judaïsation » illégitime de Jérusalem, concluant : au malheur palestinien, mis en route par la déclaration Balfour.

Quels sont ces balises de l’histoire qu’efface consciencieusement l’auteur algérien du texte « les Palestiniens se meurent » ?

Je serai bref.

Notre auteur anti-déclaration Balfour omet sciemment, – à moins que sa connaissance de l’histoire ne commence approximativement qu’en 1948, et qu’avant il lui faille remonter et s’arrêter aux Cananéens, pour revenir ensuite à la conquête chrétienne (en ayant fait disparaître la révolte juive et samaritaine du 6ème siècle contre les autorités byzantines), pour se terminer sur la conquête arabe du 8ème siècle qui aurait respecté l’Eglise, en s’appropriant le site et le nom du « saint des saints » des Hébreux en appelant la ville « al Qouds (la Sainte de Yroushalaïm- Ha Kadoch, Jérusalem- la sainte) »…- notre auteur omet sciemment, ou ignore disais-je :

Ø    Qu’au 17ème siècle, dans une « Palestine » qui n’existait pas sur le terrain, dans un pays à la rare population, la majorité était juive. En particulier, en 1695, le lieu du prétendu incendie qui menacerait tout le pays et toute la région était une grosse bourgade de 5000 habitants, dont plus de la moitié était juive et habitait ces quartiers où l’on parle aujourd’hui de « colonisation » et de « judaïsation » scandaleuse.

Ø    Qu’au milieu du 19ème siècle, les années quarante de ce siècle là, une grosse moitié des habitants étaient toujours des Juifs, et que ce sont des Hassidim venus de Hongrie qui rendront la plus ancienne synagogue – et le plus ancien bâtiment non réduit à l’état de ruine – à son activité juive avec l’autorisation des autorités ottomanes. Il y eut bien quelques difficultés avec les dites autorités au début des années soixante, mais l’affaire se résoudra favorablement. Ce n’était pas en 1948, ni en 1967 ou en 2010, mais entre les années 40 et 70 du 19ème siècle que cela se passait, à Jérusalem-Est… colonisation, « judaïsation » illégitime ?

Ø    Qu’en 1948, après avoir vaincu la défense juive, le premier acte des forces armées jordaniennes fut d’expulser, avec pour tout bagage un baluchon, toutes les familles juives de la vieille Jérusalem (plusieurs dizaines de milliers de personnes), de cette Jérusalem de l’est où les Juifs sont aujourd’hui encore déclarés indésirables et … « colonisateur » ; des colonisateurs procédant à une « judaïsation » condamnable de cette partie de la ville dont ils furent délogés en 1948.

Notre auteur, qui dénonce et joue la sirène alertant l’opinion face  la mise à feu et l’ignoble et irresponsable incendiaire sioniste, ne répond pas aux questions précises. La formule choc lui paraît préférable, pour attirer l’attention du chaland et provoquer son indignation et son soutien à l’ire des véritables colonisateurs, à savoir les descendants politiques de ceux qui conquirent le pays à la pointe de leur sabre au 8ème siècle, qui occupèrent le pays et la ville qui serait « la prunelle de leurs yeux », tout en laissant sombrer le pays réduit à l’état de marigot pestilentiel et insalubre là où il restait de l’eau et à l’état de pierrailles stériles là où la sécheresse prévalait.

Pour conclure, nous observerons ici, le rôle politique actif et à sens unique, à sens inique devrai-je dire, d’une certaine presse.

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*« L’agit prop » est une des abréviations créées par les nombreuses subdivisions de la troisième internationale (l’Internationale communiste proclamée à Moscou en 1919). En bon français, cela peut se traduire par : agitation et propagande. L’agitprop des bureaux de  l’internationale communiste et de ses sections (les différents partis communistes), avait pour objectif de fixer un objectif tactique ou stratégique et les moyens propagandistes et organisationnels correspondant. C’est en cela que nous pouvons dire, sans comparaison abusive, que les journaux quotidiens gratuits tirent plus du tract, déclinant l’agitation et la propagande quotidienne destinée à délégitimer Israël pour parvenir à l’abattre, que du journal destiné à donner des informations. Bien évidemment, tout journal possède légitimement une ligne éditoriale, la neutralité et l’objectivité absolues n’existent pas. Mais entre une certaine inclinaison et un matraquage artificiel, camouflant ceci, déformant ou amplifiant cela jusqu’à le rendre méconnaissable, il y a plus qu’une nuance.

Post-scriptum

     Je ne serai pas le premier à remarquer et signaler le mimétisme extérieur de l’islam par rapport au judaïsme, provoquant l’hostilité du copieur vis-à-vis du copié. On pense bien sur aux « madrassas » où des élèves s’emploient à ressembler, vus de loin, aux étudiants des « beit médresh » de la tradition hébraïque. La différence ne se trouvant pas dans l’appartenance ethnique des étudiants des unes et des autres, mais dans ce que dans les secondes les étudiants étudient par deux pour apprendre à examiner les réponses aux questions sous tous leurs aspects contradictoires, s’exerçant méthodiquement à ce qui deviendra, dans ces écoles de dialectique, le futur « pilpoul » fondement méthodologique des Talmud, celui produit par les Juifs du futur Irak (le Talmud de Babylone) et celui dit de Jérusalem, élaboré à Bné Brak par les Sages accrochés à la terre des aïeux malgré les révoltes vaincues et en dépit des massacres massifs et des déportation aux fins d’esclavage.
Jérusalem est le paradigme actuel de ce mimétisme haïssant l’original, qui le renvoie au statut de remake ou de plagiat approximatif.

Comme nous venons de le voir, Jérusalem, ou plutôt Al Qouds, serait menacée de « judaïsation ».
Je l’indiquais plus haut, la tradition juive appelle la ville : Jérusalem – Ha Kadosh (la sainte), parce que les Hébreux -qui avec David l’ont reprise aux cananéens- avec Salomon y ont installé le « Saint du Saint », dans ce qu’ils ont appelé le Beit Hamikdash (le Temple).
MHMD parle d’une mosquée lointaine. La question sans réponse est : comment peut-il y avoir une « mosquée lointaine», un édifice cultuel musulman alors qu’il n’y avait à Jérusalem, « la Sainte pour les Juifs », que des synagogues, les ruines du Beit Hamikdach où YHVH était sensé habiter pour marquer « physiquement » en quelque sorte son alliance avec une nation destinée à servir d’exemple, et des lieux de cultes chrétiens ?
Sans le Beit Hamikdach, sans le Saint du Saint, pourquoi la bourgade cananéenne polythéiste pourrait être devenue « la Sainte »/Al Qouds, ainsi que l’appellent les mahométans en suivant en cela les Juifs réduits à l’état de dhimmi ? Appeler Jérusalem « la Sainte » ne l’arabise pas et ne la déjudaïse pas. A l’inverse, restaurer deux anciennes synagogues ne peut pas plus judaïser la partie orientale de la vieille ville que l’on confère une identité nouvelle à un individu parce qu’un médecin lui a soigné des membres brisés.
Pour préciser mon propos, je dirai qu’en réalité, les conquérants musulmans ont en réalité rejudaïsé la cité de David et Salomon en l’appelant en abrégé, la Sainte. C’était déjà son nom sous les seize siècles déjà passés de présence juive.
Cela peut choquer certains, mais je ne peux m’empêcher de comparer l’appropriation musulmane à celle que pratiquait en son temps Joseph Staline. Il avait inventé le marxisme- léninisme-stalinisme. Ce « marxisme » était l’achèvement, le « sceau » du marxisme dans sa pureté originelle enrichie par l’expérience gouvernementale en URSS, déclaraient pompeusement ses thuriféraires. Quand au marxisme d’avant lui, le socialisme authentique de toutes nuances, c’était, à les entendre, les déclinaisons anticipées de la doctrine du « génial » et despotique secrétaire général.
Les critiques d’Israël, et plus généralement les critique des Juifs voulant rester eux- mêmes, font les étonnés afin d’accuser ces derniers de colonialisme. Mais comment les Juifs n’auraient-ils pas de tous temps, même dispersés, eu la cité « sainte » au centre de leur pensée et dans leur cœur ?
Chaque matin, pendant deux millénaires, où qu’il se trouve, le Juif invoque Jérusalem, dès son réveil, dès la prière du matin, avec celle de l’après-midi et enfin avec celle de la soirée, sans parler de celles concernant tel ou tel moment de la vie nationale juive exprimé en termes religieux.
Les Juifs d’après la Shoah ont fait et font le compte de leurs victimes entre 1941 et 1945.
La destruction de la cité du Beit Hamikdach par Titus, ce sera, selon les chiffres donnés par le rapport du chef de guerre Romain Dion, je cite Chateaubriand : «585000 Juifs tués de la main du soldat (les combattants). On rasera 50 châteaux et 885 bourgades ».
L’écrivain qui revenait d’un pèlerinage et d’une visite du pays, fait précéder ce macabre décompte romain, d’autres chiffres contemporains des faits ; cela donnant : « 1,1 million de Juifs tués dans la ville de Jérusalem, et 238000 dans le reste de la Judée. Ces chiffres ne comprennent pas les femmes, les enfants et les vieillards emportés par la faim, les séditions et les flammes. Enfin, il y eut 99200 prisonniers de guerre (Chateaubriand – pages 368-369 -« itinéraire de Paris à Jérusalem »).
Pour dire les choses plus simplement, la cité de David et Salomon est devenue un vaste charnier, et aussi, le plus vaste cimetière juif au monde. « Judaïsation », « colonisation » la présence des héritiers de ce gros million de Juifs massacrés par le glaive et de ces centaines de milliers de femmes, d’enfants et de vieillards affamés ou brûlés ?
Qu’était devenue « la prunelle de yeux de l’islam », avant que les Juifs ne se réinstallent massivement à Jérusalem (1840), pour y redevenir majoritaires dans la vieille ville (« Jérusalem Est ») ?
Citons encore l’écrivain français.
A quoi se résumait, ou plutôt à quoi se réduisait « la prunelle des yeux des musulmans » ? Ecoutons-le :
« à la droite du bazar, entre le Temple et le pied de la montagne de Sion, nous entrâmes dans le quartier juif » (page 381) (…). La ville consistait en quoi, selon l’écrivain qui l’avait sillonnée en tous sens : trois rues principales- Harat-balal-hamoud (axe nord-sud), souk-al-kébir (axe est-ouest), harat-el-allaen (la via dolorosa), et sept autres petites rues. Citons-les aussi : il n’y avait, en dehors des trois rues principales que les rues : harat-el-asmun, harat-el-yahoud (la rue des Juifs où se trouvaient les boucheries de la ville), harat-bab-hatta, harat-al-zahara.
Trois rues principales, sept rues secondaires, après onze siècles de conquête, on voit tout l’intérêt que prêtait l’islam à la « prunelle de ses yeux »… Une ville abritant en l’an 70 plus d’un million d’hommes, leurs épouses, leurs enfants, leurs parents, quand les Romains la conquirent et y mirent le feu, réduite à dix rues en 1806 ! Une grosse bourgade, en somme, la « prunelle des yeux ».Tout ce que l’on peut dire 204 ans plus tard, c’est que les ancêtres de nos pieux de la ligue arabe n’allaient pas très souvent chez l’ophtalmologue et ne soignaient pas beaucoup leur santé visuelle.
Alain Rubin
 

 

 


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