Comme si ces deux journalistes du Monde cherchaient, à tout prix, à démontrer seulement ce qui les intéresse, à savoir que [i]”Voitures, entrepôts, gymnases sont les cibles de cette colère qui ne répond à aucun mot d’ordre, à aucune organisation”[/i], alors que la commissaire (dont la compétence ne peut guère être remise en cause) tient à souligner ceci :
[i]”Dès 1995, avec l’apparition des portables, la violence a débordé des quartiers d’origine : incidents dans les centres-villes, affrontements armés entre bandes, raids contre des lycéens lors de manifestations. Depuis 1997, des émeutes ludiques, dénuées d’incident déclencheur, éclatent lors des fêtes de fin d’année et du 14 Juillet. [/i]
Autrement dit, il est aisé pour des émeutiers sachant manipuler les médias, (anglosaxons tout autant, il suffit de voir certains reportages, vite faits, de CNN, d’obédience démocrate), de dire, montrer, exactement, uniquement, ce que les journalistes veulent entendre et voir. Il ne faut donc surtout pas les prendre pour des idiots. Du moins si l’on sait faire la distinction entre intelligence et instruction (leurs aînés, en Irak, font la même chose : ajout octobre 2006).
Ces émeutiers sont intelligents. Ils savent que pour justifier leur tentative d’imposer leur vision des choses il faut qu’ils touchent la corde sensible du misérabilisme censée être bien ancrée dans un journal de la gauche idéologique qu’est devenu de plus en plus Le Monde. Prenons par exemple les termes “Karcher” et “racaille”. Le premier fut employé à la Courneuve lorsqu’un bébé fut tué par le tir croisé d’une rixe entre deux bandes. Le second fut prononcé en réponse à une habitante (d’origine nord africaine) qui, du haut de son balcon, demandait au ministre ce qu’il “allait faire pour en finir avec la racaille” avec un ton suffisamment ému pour signifier, peut-être, au ministre que cette personne irait voter Le Pen ou Villiers dans pas longtemps, d’où, sans doute, la réaction du ministre qui s’est mis à répéter le terme que, d’ailleurs, ces jeunes “sauvageons” emploient entre-eux (nous sommes de la caille-ra et nous en sommes fiers est un refrain banal des vieux tubes du rap en français). Ils jouent donc la comédie, ces gentils émeutiers capables d’émouvoir les bien pensants, analystes es-sciences bien entendu de ce qui “ne- va-pas-en-banlieue”. Tout en avançant, évidemment, une part de vrai, comme le disait Raymond Aron lorsqu’il expliquait pourquoi les communistes avaient eu un tel impact.
Nos gentils émeutiers s’appuient en effet sur les contradictions, les effets pervers de la société techno-urbaine et du monopole étatiste (voir en fin d’article), ils utilisent les erreurs et les manques, profonds, d’analyse sérieuse, fondée, d’intervention politique digne de ce nom, pour continuer à asseoir une atmosphère de plus en plus invivable ; de telle sorte que les habitants non encore organisés dans l’économie parallèle et politico-religieuse de type islamiste, s’en aillent par exemple ; laissant la place à des territoires à conquérir, ou “reconquis”, puisque les alterislamistes leur disent qu’ils sont les “indigènes de la République”, ils doivent donc réclamer leur dû, une réparation, etc… Nous nageons donc dans la confusion intellectuelle (à l’exception d’une poignée) et l’incurie politique essayant des méthodes mortes-nées depuis trente ans.
11 novembre 2005
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