15 janvier 2025
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La déroute amplement méritée des Républicains américains

Car l’équipe du locataire actuel de la Maison Blanche aura systématiquement entrepris de diminuer l’étendue et l’importance de cette séparation des pouvoirs que la constitution de mon pays codifie et consacre. Le « privilège de l’exécutif », ce domaine réservé naguère mis en exergue par Richard Nixon ne fait guère le poids face aux usurpations actuelles. La « branche » législative a été en majeure partie neutralisée (il est vrai que trop de parlementaires jouaient les victimes consentantes, expiatoires….) ; les députés du parti démocrate se trouvaient mesquinement exclus des délibérations des comités des deux chambres, délibérations qui font la pluie et le bon temps des projets de loi.

Notre système de checks and balances (de contrôles des uns par les autres, d’équilibre institutionnel toujours précaire et d’autant plus précieux..) était mis à mal ; la conduite de la guerre contre la terreur – je prends cette élocution au sérieux, et refuse l’emploi des guillemets… – fournissait une occasion permettant à Dick Cheney (il n’est pas le seul…) de bafouer le droit de regard du Congrès et d’empiéter sur les prérogatives des instances juridiques majeures. Par ailleurs, c’est de manière de prime abord paradoxale que l’abus du pouvoir des proches du Président était souvent perpétré par de prétendus spécialistes chevronnés dont le degré d’incompétence et d’incurie, non seulement par rapport à l’Irak mais à la suite, l’année dernière, du désastre humanitaire prénommé « Katrina » scandalise toujours tout autant. Quant au ton hypocritement moralisant employé cette année par tel élu corrompu jusqu’à la moelle et tel autre député pédéraste grand amateur de « petits » stagiaires, les responsables de l’ancienne majorité n’ont pris leurs distances que sur le tard, à l’heure des tirs nourris sur les ambulances… De tels lascars par ailleurs dilapidateurs éhontés des fonds publics n’ont désormais que leurs yeux pour pleurer, ils ont la défaite qu’ils méritent.

Quant au premier président américain titulaire d’une maîtrise des gestion (MBA), George W. Bush, il n’a pas voulu ni opposer son veto aux mesures législatives les plus extravagantes (exemple : le pont de l’Alaska qui ne mène nulle part, ne débouche sur rien : the bridge to nowhere), ni licencier les gens de son entourage les plus discrédités ; il a fallu que Donald Rumsfeld finisse par rendre son tablier ; sa démission n’a eu lieu que suite au désaveu cinglant administré par des électeurs américains écœurés suite à tant d’ineptie conjuguée à la suffisance confinant à la boursouflure. Car le dernier mot (pour le moment) aura appartenu aux Américains modérés sinon « moyens » qui tenaient à faire valoir leurs droits et devoirs civiques avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’astronomique déficit budgétaire ne devienne très durablement irrémédiable, avant que la présomption d’innocence et la garantie d’un procès équitable accordée à tous les prévenus, y compris les plus exécrables, ne soient relégués au magasin des antiquités, comme si s’agissait de luxes qu’un pays traumatisé par les atrocités du 11/09/01 ne pouvait plus s’offrir…

La liste des méfaits, des mécomptes, des mésaventures, sans parler des mésalliances entre le gouvernement et les grandes sociétes (je pense aux contrats irakiens juteux accordés sans appels d’offre à Halliburton, dont les prestations subséquentes ont laissé assez largement à désirer…) pourrait presque s’allonger à l’infini.

Cela dit, certains Français (parmi d’autres Européens) n’ont eu que trop tendance à se servir de la piètre présidence de George W. Bush comme prétexte autorisant la recrudescence d’un certain « anti-américanisme primaire » face auquel, ces cinq dernières années, j’ai cru devoir défendre nuit et jour l’honneur de mon pays. A certains moments jusqu’à l’observateur de bonne foi pouvait me prendre pour un apologiste dudit chef d’état !

Aujourd’hui, c’est une autre paire de manches ; le système américain de pouvoirs compensatoires a prévalu, si bien que je me sens fier, très fier d’être citoyen – c’est mon choix d’homme libre ! – des Etats-Unis.

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