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Séparées des hommes par une cloison, les femmes rappelaient un “océan de couleur noire”, a déclaré M. Gates en référence aux voiles, obligatoires en Arabie saoudite. Les hommes et les femmes se servaient de microphones différents pour prendre la parole lors de la conférence.
Un intervenant a demandé à M. Gates s’il pensait que l’Arabie saoudite serait en mesure d’atteindre son ambitieux objectif de devenir d’ici 2010 une des économies les plus compétitives du monde, a-t-il raconté.
“J’ai dit: ‘Eh bien, si vous ne vous servez pas pleinement de la moitié du talent du pays, vous n’approcherez pas du sommet'”, a poursuivi M. Gates.
Un des organisateurs du Forum de Davos a alors demandé à M. Gates comment l’auditoire saoudien avait réagi.
“Un côté a adoré”, a lancé M. Gates, dont les actions caritatives mettent notamment l’accent sur l’émancipation des femmes.
Ses remarques intervenaient deux jours après celles d’une princesse saoudienne présente à Davos, qui avait déclaré que si elle pouvait changer ne serait-ce qu’une chose dans son pays, elle accorderait aux femmes le droit de conduire.
Certaines voix critiques soutiennent que malgré l’ouverture du marché du travail saoudien aux femmes, celles issues de familles pauvres ne sont souvent pas en mesure de se rendre à leur lieu de travail ou d’études car leur famille n’a pas les moyens de payer un chauffeur.
Le gouvernement conservateur d’Arabie saoudite, aux mains de la puissante famille royale mais très influencé par les religieux sunnites, justifie l’interdiction faite aux femmes d’obtenir le permis de conduire et de se mêler aux hommes par la nécessité de protéger leur moralité. (Copyright 2006 The Associated Press).
Ce commentaire n’est pas le premier dans son genre .
Les rapports du PNUD soulignent également la corrélation entre sous-développement et manque d’égalité des sexes . Kemal Ataturk lui-même avait érigé une constitution laique pour son pays car il considérait qu’un pays ne pouvait accéder à la modernité si la moitié de sa population continuait de vivre au moyen âge . Seule la laïcité lui permettait de donner une égalité de principe aux femmes
Si l’on regarde les pays du G8, c’est à dire les pays les plus riches de la planète , ce sont tous des pays sans exception ou la femme peut faire des études , travailler , s’émanciper et avoir un rôle majeur dans l’économie du pays . .
Tous les rapports économiques, études statistiques montrent une corrélation indiscutable entre le niveau d’études et de qualification professionnelle des Mères et celui des nouvelles générations . C’est une question de bon sens élémentaire : une mère instruite aura plus de facilités qu’une mère analphabète dans l’éducation de ses enfants . Son émancipation , son droit au travail et son ouverture au monde extérieur par le développement d’une carrière professionnelle enrichira encore plus la cellule familiale autant sur le plan matériel qu’au niveau général .
Nos démocraties riches et prospères qui ont toutes accepté la notion d’égalité des sexes depuis maintenant plus d’un demi-siècle en sont les témoignages permanents .
Mais maintenant , forts de ces constatations , demandons nous pourquoi certain pays ont tant de mal à accéder à la richesse et au développement et pourquoi , loin de se combler , les écarts indiciels du développement humain sur des critères comme le niveau d’éducation , la participation des femmes à la vie économique ou politique , avec les pays développés se creusent au lieu de diminuer .
La réponse est taboue car elle provient du modèle socio-culturel en vigueur dans bon nombre de ces pays , et en particulier l’influence religieuse sur ce modèle . Encore une fois , nous nous trouvons confrontés à ce dilemme que personne n’ose citer : pour aider les pays pauvres à sortir de leur misère et de leur sous-développement , il faudrait réformer les codes sociétaux en vigueur , et en particulier ceux qui maintiennent la femme dans un « statut inférieur » , ceux qui en font une mineure à vie , ceux qui lui interdisent de travailler ou de conduire , comme en Arabie Saoudite .
J’ai bien sûr nommé l’islam .
Les pays musulmans ont de ce point de vue des facteurs de blocage très importants , inhérents au dogme .
La séparation des pouvoirs étant interdite , les lois ne peuvent être modifiées si elles deviennent contraire aux principes coraniques . Mohammed VI a réussi a modifier le Code de la Famille « Mudawana » en 2004 en utilisant son pouvoir suprême de Commandeur des Croyants qui l’autorise à interpréter les textes et à transformer les Lois .
Mais tous les gouvernements du monde musulman n’ont pas cette faculté .
L’islamisation grandissante d’un bon nombre de pays musulmans peut faire craindre une augmentation du la misère et du sous-développement par les régressions que cette islamisation va entraîner , en particulier sur le statut des femmes .
Et il ne faut pas avoir peur , comme Bill Gates , d’appeler un chat un chat , d’être politiquement incorrect , et d’oser dire au monde musulman en général , que tant que la femme sera considérée comme un être de « statut inférieur » et ne sera pas totalement libérée, compétitivité, développement économique et humain , resteront des utopies inaccessibles , qui ne feront qu’entraîner encore plus de rancœur et de frustration dans ce monde qui refuse de regarder la réalité en face , car cette réalité serait blasphèmatoire …
Alors encore une fois , ces constats devraient nous inciter à promouvoir partout et en tout lieu les fondements philosophiques des libertés individuelles et de l’égalité des sexes , notions qui servent de socles à notre « laïcité » , et qui permettraient à des pays de droit coranique de modifier les lois civiles nécessaires pour permettre une accélération du développement humain . Il serait sans doute plus simple d’expliquer les nécessités de cette séparation des pouvoirs que de faire évoluer le dogme coranique sur le sujet , étant donné le risque schismatique que cette évolution représente .
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