23 mars 2025

Martin Luther King Heroes Award : Racisme ou critique religieuse?

Pour comprendre ces argumentaires, nous devons nous replonger dans les textes, dans les définitions . Le racisme est une distinction qui vient du terme Race … La religion est une croyance, une idée métaphysique , un code sociétal qui se veut universel, bien au delà des races .

En voulant amalgamer des caricatures à un racisme qui sous-entend une notion de supériorité d’une race par rapport à une autre , Monsieur le Recteur de la Mosquée de Paris , se met en totale contradiction avec ce qu’il prétend défendre : « à savoir , l’universalisme religieux » .

Si des caricatures considérées comme blasphématoires deviennent des actes racistes , cela veut dire que dans l’esprit de Monsieur Boubakeur , race et religion sont confondues …
L’assimilation de la notion de racisme à la critique de l’islam est une négation de la divinité et de l’universalisme d’une religion … C’est une négation de la religion elle-même .. puisque cette assimilation la rend totalement humaine et lui dénie tout potentiel universel , en la réduisant à une race ..

Il lui dénie le potentiel multiracial d’une religion . Ou bien l’islam n’est-il dans son esprit qu’une religion totalement réservée au Monde Arabe , ce qui pourrait donner un certain poids à sa tentative d’amalgame ? Et dans ce cas , nous comprenons mieux ce qui se passe au Proche Orient entre Israël et ses voisins , ou pour la première fois une communauté multi-raciale composée d’Ashkenazes et de Cepharades a réussi à réaliser une union sous une bannière religieuse qui n’est justement pas celle de l’islam . Cette réussite d’intégration raciale ne serait-elle pas l’une des motivations de l’exaspération causée par l’existence même d’Israël sur des territoires géopolitiques considérés comme une propriété , à la fois par le monde Arabe et par le monde musulman ?

Heureusement , nous avons des gens comme Ayan, à qui vient d’être décerné l’une des plus hautes distinctions mondiales dans le combat contre le racisme : « Martin Luther King Heroes Award ».

Ayan a su faire et démontrer la distinction entre la liberté religieuse , la liberté de conscience , et ce que l’on appelle communément le racisme ,la distinction qui vient d’être remise à Ayan Hirsi Ali , démontre qu’on ne peut faire l’amalgame entre critique de la religion et racisme .

Ayan démontre que la justice, l’ égalité, viennent, non pas de considérations raciales , mais de codes sociétaux différents . Et ces codes ne viennent pas des races, mais des religions .

Et je préfère lui laisser la parole, car ce sont bien ses paroles et ses convictions qui lui ont valu la plus belle distinction décernée à ceux qui luttent contre le racisme (traduction ci-dessous) :

If I allow myself to be inspired by Martin Luther King Jr., then my dream is that those lucky enough to be born into a culture of “ladies first” will let go of the myth that all cultures are equal.

Human beings are equal ; cultures are not.
A culture that celebrates femininity is not equal to a culture that trims the genitals of her girls.
A culture that holds the door open to her women is not equal to one that confines them behind walls and veils.
A culture that spends millions on saving a baby girl’s life is not equal to a one that uses its first encounter with natal technology to undertake mass abortion simply because baby girls are not welcome.
A culture with courts that punish a husband for forcing his wife to have sex with him is not equal to a culture with a tribunal that decrees a young woman be gang-raped for talking to a boy of an allegedly higher caste.
A culture that encourages dating between young men and young women is not equal to a culture that flogs or stones a girl for falling in love.
A culture where monogamy is an aspiration is not equal to a culture where a man can lawfully have four wives all at once.
A culture that protects women’s rights by law is not equal to a culture that denies women their alimony and half their inheritance.
A culture that insists on holding open a position for women in its Supreme Court is not equal to a culture that declares that the testimony of a woman is worth half of that of a man.

Si je me sens inspiré par le rêve de Martin Luther King Jr, c’est bien parce que ce rêve, qui est aussi le mien, a eu la chance de naître dans une culture qui a su placer les femmes en premier, écartant le mythe de l’égalité entre les cultures.

Les êtres humains sont égaux ; pas les cultures.
Une culture qui célèbre la féminité n’est pas
équivalente à une culture qui triture les parties génitales de ses filles.
Une culture qui tient la porte ouverte pour laisser passer ses femmes n’est pas
équivalente à une culture qui les confine derrière les murs et les voiles.
Une culture qui dépense des millions pour sauver la vie d’une petite fille n’est pas
équivalente à une culture dont la première préoccupation consiste à favoriser l’avortement massif lorsqu’il est connu par échographie qu’il s’agira d’une fille parce que celle-ci ne sera pas la bienvenue.
Une culture dont les tribunaux punissent un homme marié parce qu’il force sa femme à faire l’amour ne peut être équivalente à une culture dont les tribunaux décrètent qu’une jeune fille peut être violée parce qu’elle aurait parlé à un garçon au statut social prétendument supérieur.
Une culture qui encourage les rencontres amoureuses entre jeunes hommes et jeunes femmes ne peut être équivalente à une culture qui jette des pierres à une fille amoureuse.
Une culture pour laquelle la monogamie est un idéal ne peut être équivalente à une culture qui permet qu’un homme puisse avoir légalement quatre femmes à disposition.
Une culture qui protège les droits de la femme avec la loi n’est pas équivalente à une culture qui dénie à la femme de toucher une pension alimentaire et lui octroie seulement la moitié de son héritage.
Une culture qui insiste pour qu’une femme puisse détenir un siège au sein de la Cour Suprême n’est pas équivalente à une culture qui déclare que le témoignage d’une femme vaut la moitié de celui d’un homme.

Merci AYAN

Et j’espère simplement que les juges en charge de gérer le procès des caricatures de Charlie Hebdo, auront eu connaissance de votre message avant de prononcer leur jugement.

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