L’Iran inflexible à la veille d’un nouveau rapport de l’AIEA
Sommé par l’ONU de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium avant le 21 février, la République islamique d’Iran ne semble pas vouloir satisfaire à ces exigences, malgré la menace d’un renforcement des sanctions sur la base du rapport que doit présenter mercredi le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
A la veille de cette échéance, le principal négociateur iranien Ali Larijani a assuré mardi 20 février à Vienne, avant de rencontrer le chef de l’AIEA Mohamed El-Baradeï, que son pays cherchait “des moyens d’entamer des négociations” sur son programme nucléaire, sans toutefois rien évoquer qui suggère une volonté de Téhéran de répondre aux attentes de la communauté internationale, a rapporté Associated Press.
Le 23 décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution imposant des sanctions limitées à Téhéran et lui donnant 60 jours pour suspendre l’enrichissement d’uranium, sous peine de prendre des mesures supplémentaires.
Abbas : le sommet de Jérusalem a été “tendu et difficile”
Au lendemain du sommet de Jérusalem, le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a affirmé mardi 20 février que sa rencontre avec la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et le Premier ministre israélien Ehoud Olmert avait été “tendue et difficile”.
Abbas s’est entretenu mardi 20 février à Amman avec le souverain hachémite Abdallah II de Jordanie. Il a expliqué qu’Israël avait peut-être “mal compris” l’accord conclu le 8 février à La Mecque entre son parti le Fatah et les islamistes du Hamas pour former un gouvernement de coalition, a rapporté le quotidien palestinien Al-Hayat al-Jadida.
Lundi, Mahmoud Abbas n’a pas pu convaincre les Etats-Unis et Israël que le futur gouvernement de coalition que doit former le Hamas remplirait les conditions pour un retour de l’aide directe aux Palestiniens.
Yémen : une centaine de morts dans des affrontements entre rebelles chiites et armée
Les affrontements entre l’armée yéménite et la milice zaydite (branche de l’islam chiite) d’Abdel-Malek al-Hawthi ont fait plus de 100 morts, dont environ 90 soldats, en cinq jours, ont affirmé lundi 19 février des responsables militaires du Yémen. L’artillerie gouvernementale a bombardé des zones où se cacheraient les partisans d’Abdel-Malek al-Hawthi au nord de la capitale, Sanaa, a rapporté Al-Hayat.
Des responsables tribaux estiment à au moins une centaine le nombre d’hommes tués dans les rangs des rebelles depuis le début des accrochages fin janvier. Des journaux locaux appartenant au pouvoir accusent l’Iran et la Libye de soutenir les insurgés chiites, ce qu’Al-Hawthi, également accusé de sédition, a démenti dans un entretien au quotidien indépendant “Al-Nada”. Son groupe, “les jeunes croyants sincères”, accuse quant à lui le gouvernement d’être corrompu et trop proche de l’Occident.
Le gouvernement et les rebelles s’affrontent depuis juin 2004, quand le responsable chiite Hussein Badr Eddin al-Hawthi, de la tribu Al-Hawthi, a pris les armes avec ses forces. Il a été tué en septembre 2004 mais les combats ont fait plus de 700 morts dans l’armée et la police depuis le début du soulèvement, jusqu’au nouveaux incidents fin janvier. Les combats entre les deux parties se poursuivent alors que les tentatives de médiation n’ont pas encore permis de trouver une solution à la crise.
L’armée afghane reprend une ville aux talibans
Les forces afghanes appuyées par les soldats de l’OTAN ont repris mardi 20 février une petite ville reculée de l’ouest de l’Afghanistan qui était brièvement tombée aux mains des insurgés talibans, a rapporté a chaîne qatarie arabophone Al-Jazeera.
Quelque 200 policiers et soldats afghans sont entrés dans Bakwa dans la province de Farah dans la nuit de lundi à mardi sans rencontrer de résistance, toujours selon la chaîne qatarie. Des sources afghanes ont indiqué que des éléments de l’Alliance atlantique avaient participé à l’opération.
Assad rend visite à Ahmadinejad
Le président syrien Bachar El-Assad a rencontré à Téhéran, dimanche 18 février, son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, et le Guide suprême de la révolution islamique, Ali Khamenei.
“Alors que les ennemis du Moyen-Orient tentent de déclencher des guerres civiles au Liban et en Irak, l’Iran et la Syrie doivent œuvrer au maintien de la paix dans la région et soutenir le gouvernement du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki”, a affirmé Khamenei, dénonçant ce qu’il a qualifié de “propagande anti-iranienne”, a rapporté le quotidien Kayhan.
En juin 2006 les deux pays ont signé un pacte de défense commune, avec des relations conjointes des échelons supérieurs et moyens, une harmonisation des systèmes d’armes et l’entraînement, et des exercices militaires conjoints.
Ankara et Washington au bord de la crise de nerfs
La perspective d’un vote, par le Congrès américain, d’une loi reconnaissant le génocide arménien accroît les tensions entre les Etats-Unis et la Turquie. La dégradation des relations entre les deux pays pourrait avoir de lourdes conséquences sur la situation en Irak, a rapporté le Courrier International.
Les consultations à divers niveaux entre représentants turcs et américains se sont multipliées ces derniers jours, avec les visites à Washington du ministre des Affaires étrangères turc Abdullah Gül et du chef d’état-major, le général Yasar Büyükanit.
Büyükanit a exprimé sans détour l’embarras de la Turquie, qui, selon lui, “n’a jamais été confrontée à autant de risques et de menaces depuis la création de la République turque en 1923”, a rapporté le quotidien turc Hürriyet.
Si la loi sur le génocide arménien devait passer, considère le quotidien britannique The Guardian, la Turquie, qui se plaint des attaques du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre des cibles turques depuis le nord de l’Irak, pourrait “décider d’ignorer Washington et d’envoyer ses troupes, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour les efforts américains de stabilisation du pays”.