C‘est que le gouvernement sarkozyste, taxé pourtant de pragmatisme, et si bien sevré de mots ronflants comme rupture et réforme semble être frappé de ce syndrome étonnant qui fait, en France, dériver toujours à gauche des majorités de droite.
Comme si le gouvernail des idées était faussé depuis…68?. Par ailleurs, nul ne pouvait penser que la fin de l’état de grâce allait arriver aussi vite, même si l’on peut pérorer sur le changement dans la continuité puisque la majorité sortante n’est en effet pas battue ; sauf que ces élections arrivaient après une élection présidentielle, ce qui n’est tout de même pas tout à fait comparable avec la tenue de seules élections législatives.
Ce qui a pu manqué à la droite sarkozyste pour triompher de façon hégémonique et non pas seulement relative se dessine on ne peut mieux : une capacité à énoncer une stratégie claire en matière économique et institutionnelle ; par exemple en s’attaquant réellement au problème des charges et du coût de certains services publics comme celui de l’éducation. Or, en refusant la remise en cause du monopole de gestion de la sécurité sociale et de l’éducation nationale (ne serait-ce qu’en maintenant le gel de la part octroyée à l’enseignement privée), tout en appelant à une hausse des impôts indirects et au système de la franchise en matière de santé, on ne pouvait que renforcer la dérive étatiste tout en ne résolvant guère le problème.
Tout est à faire en la matière. Une réelle politique capable d’articuler prospérité et solidarité, ce que j’appelle la néomodernité, est une idée neuve en France qui serait capable de renouveler la solution libérale en lui donnant ce cachet politique qui lui manque tant.
C’est-à-dire la possibilité d’articuler le politique en tant que garant de de l’être ensemble et du Bien commun, et la politique en tant que stratégie qui les bonifie et ainsi satisfait à la fois l’élite et le peuple.
C’est ce terrain là qu’il s’agit d’investir parce qu’il est porteur du réel renouveau du génie français ou comment penser par dans et comme l’Universel, celui de ce Genre humain qui vit au-delà des formes socio-historiques et culturelles qu’il prend nécessairement. C’est-à-dire dont il ne peut se passer à la façon d’un corps pour l’âme qui l’anime.
Mais mettre à plat toutes les difficultés, en parler sans tabou, semble être hors de portée pour une classe politique exsangue, même si elle se renouvelle physiquement (surtout à droite d’ailleurs) ; ne parlons pas de son pendant médiatique qui, hormis quelques heureuses et salutaires exceptions, souffle dans le sens du vent. Idéologique. Qui nous a mené pourtant à échouer, là où nous sommes, tout en se bardant, continuellement, de toutes les apparences du bon sens.
Sauf que celui-ci, apparemment, n ‘est pas dupe, le bon sens s’est en effet mis pour une part aux abonnés absents, belle au bois dormant, au nez et à la barbe des usurpateurs qui prétendent parler en son no(n) (m). N’est pas son prince charmant qui veut.
Qui saura enfin réveiller tout à fait la France de ce sommeil dogmatique qui l’engourdit encore malgré la frénésie ambiante ?
Une réflexion sur « La vieille classe politico-médiatique française »