Certains ont pensé qu’il y avait peu de chances que le chef de l’Etat soudanais Omer el Béchir entende cette phrase fatidique tant qu’il reste au pouvoir. Il n’empêche : en validant, Mercredi 4 mars 2009, la demande du procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, de délivrer un mandat d’arrêt international contre ce géneral-dictateur, les juges de La Haye ont sans doute marqué l’histoire.
Les inculpations lancées par la CPI (dont les statuts ont été signé par 108 Etats) étant irréversibles, Omer el Béchir pourrait dés lors (et au mieux) vivre jusqu’à la fin de ses jours caché, avec l’épée de Damoclès d’un procès infamant suspendu au dessus de sa tête.
La Cour pénale internationale , qui ne dispose pas de force, ne se fait aucune illusion sur sa capacité à arrêter le président soudanais .Mais elle espère l’isoler, le discréditer, susciter au besoin son renversement et agiter la menace d’un sort identique sous le nez de certains de ses homologues .Même si ce militaire obtus, arabo-musulman et proche de l’islamisme radical fait un peu trop figure de diable idéal , après tout , on relèvera que personne , parmi ceux qui s’opposent à cette initiative ( les chefs d’Etats membre de l’Union africaine et de la Ligue arabe, la Chine la Russie…) ne nie vraiment qu’El Béchir ait joué un rôle dans les massacres de masse commis par son armé au Darfour .Leur argumentation loin d’être infondée , porte sur le coté risqué d’un pari qui peut selon eux entraîner une radicalisation extrémiste du pouvoir dont les compatriotes d’El Béchir feront les frais.
Mais la réalité est que certains pays tentent de minimiser les pratiques génocidaires du régime d’El Béchir. Cette attitude repose, il faut le reconnaître, sur une solidarité honteuse teintée de quelques mauvaises et indicibles raisons. Ces attitudes ne changent rien quand au fond ; la lutte contre l’impunité est un objectif louable et la création de la CPI a été saluée à juste titre comme une avancée majeure en ce sens .C’est d’ailleurs certain qu’il n’aura jamais de procès contre Vladimir Poutine pour les crimes commis en Tchétchénie, aucun responsable chinois ne fera l’objet de poursuites devant les violations des Droits de l’Homme au Tibet et aucune mesure n’est envisagée contre le dictateur zimbabwéen Robert Mugabe ainsi que beaucoup d’autres dirigeants africains qui couleront une retraite paisible .
Néanmoins, cette Cour c’est le début d’une nouvelle ère ; c’est pour cela que nous devons en tant qu’africain applaudir des deux main pour l’inculpation du dictateur Omer el Béchir. En tant qu’arabes surtout, nous devons se réjouir et chanter avec nos amis africains : Addala Addala … el Béchir dans la Zinzana (Justice Justice…el Béchir au prison).
Ftouh Souhail, Tunis
Citoyen du Monde
Voir également : http://rencontrejfm.blogspot.com/search/label/Mohamed%20Baccar