22 janvier 2025

Guilad Shalit ou quand le prix d’un être humain exigé par des ravisseurs devient trop élevé

Ce qui devaient être des négociations de la dernière chance pour obtenir la libération de Guilad Shalit ont échoué à ce jour, aucun pays ne pouvant payer le prix réclamé par le groupe terroriste du Hamas dans un odieux marchandage de dernière minute. C’est le constat qu’a dressé le Premier ministre sortant à la suite d’une réunion exceptionnelle du Cabinet israélien du 17 mars. Ehoud Olmert s’engage toutefois à continuer à tenter d’obtenir le retour de l’otage franco-israélien

Il ressort des déclarations du Premier ministre israélien que le Hamas, sans doute encouragé par le succès de la campagne lancée ces dernières semaines depuis Jérusalem par la famille de Guilad Shalit pour obtenir sa libération, a cru qu’il pourrait exiger l’impossible pour libérer  l’otage kidnappé il y a près de 3 ans. C’est ainsi que, selon Ehoud Olmert, les représentants du Hamas sont revenus sur des accords passés au cours de négociations précédentes et ont présenté de nouvelles exigences de dernière minute.

Le Hamas voulait que 450 prisonniers soient libérés. Israël avait accepté que 325 le soient mais exigé que 124 d’entre eux soient exilés dans des pays arabes et dans la Bande de Gaza pour certains. En effet, si ces 325 prisonniers avaient été autorisés à retourner en Cisjordanie ils auraient pu y réinstaller l’infrastructure terroriste qui y a été démantelée grâce à leur arrestation. Certains parmi ces terroristes, en effet, ont commis directement des crimes de sang en assassinant des civils israéliens au cours d’attentats commis contre des individus, des bus ou des restaurants mais d”autres ont commandité et organisé ces attentats sanglants.

Un exemple de terroristes qu’Israël avait accepté de relâcher : Muhammad al Karam qui avait préparé l’attentat perpétré dans un bus à Haïfa le 2 décembre 2001. Quinze personnes avaient été tuées. La plus jeune avait 23 ans, la plus âgée 78 ans. Quarante personnes avaient été blessées dont plusieurs grièvement.
Walid Anjes qui a participé à la préparation de l’attentat perpétré le 31 juillet 2002 la cafétéria Franck Sinatra de l’Université Hébraïque de Jérusalem qui avait fait neuf morts, 85 blessés dont 14 grièvement. Deux personnes étaient mortes de leurs blessures les 10 et 13 août. Ce même terroriste avait également participé à la préparation de deux autres attentats. L’un dans une salle de billard à Rishon le Zion près de Tel Aviv. Seize personnes avaient été tuées et une soixantaine blessées le 8 mai 2002. L’autre au Moment Café à Jérusalem le 9 mars 2002. Bilan : 11 morts et 54 blessés dont 10 grièvement.

Exemples de terroristes que le gouvernement israélien refuse de libérer ne pouvant « franchir des lignes rouges….le peuple [ d’Israël] étant entouré de pays hostiles et menacé par des organisations terroristes effroyables   » : Abdullah Bargouhti. Il a organisé une série d’attentats au cours desquels 66 Israéliens ont été assassinés et perpétrés au Café Moment de Jérusalem ou à la Pizzeria Sbarro du  9 août 2001. Pizzeria fréquentée notamment par des familles avec des enfants. La plus jeune victime avait 2 ans, la plus âgée 62.

Ehoud Olmert a précisé qu’il n’y avait pas eu de discussion détaillée du rapport des deux émissaires israéliens ayant mené ces dernières négociations en date au Caire. Ce qu’avait demandé Tzipi Livni et avait été accepté par tous les ministres du Cabinet pour ne pas gêner d’éventuelles négociations ultérieures visant à faire libérer Guilad Shalit.
On comprend la déception exprimée par la famille de l’otage. Le Hamas a fait savoir, pour sa part, qu’il ne voyait aucun inconvénient à ne pas relâcher l’otage pendant une année supplémentaire. Il ne semble toutefois pas évident que le gouvernement que Benyamin Netanyaou doit vraisemblablement présenter dans les jours qui viennent soit prêt à aller aussi loin que le gouvernement Olmert en la matière.

 

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