29 mars 2024

Durban II : deux manifestations aux antipodes, témoignage et conclusions (up to date)

Il y a  ceux qui estiment que Durban II a été un match nul, à l’instar de Caroline Fourest qui se réjouit que dans le texte de Durban II on ne parle ni d’Israël ni de la "diffamation des religions," alors que quelque lignes plus loin elle cite un paragraphe de cette résolution qui condamne "islamophobie, antisémitisme, anti-arabisme," alors qu’il a été largement dit dans le Sommet de Genève – voir plus haut- que critiquer une religion, soit une doctrine ou pensée, n’a rien à voir avec la critique d’un être humain en raison de sa religion…Et alors qu’elle-même a déploré lors de ce Sommet que "l’Islamophobie est en train d’envahir la France." Comme elle ne s’offusque pas que le texte de Durban II n’évoque pas "toutes les discriminations y compris sexuelles," ce qu’elle note pourtant et qui a de quoi laisser perplexe lorsque l’on sait, par exemple, que l’homosexualité est passible de peine de mort en Iran, par exemple. Peine de mort appliquée, de surcroît.
Ce qui a été rappelé, entre autres violations des Droits de l’Homme iraniennes, le 30 juin, lors d’une conférence de presse organisée pour la présentation d’un rapport de la FIDH sur la peine de mort et les violations des Droits de l’Homme dans la République islamiste d’Iran, Robert Badinter, ancien Garde des Sceaux qui a fait abolir la peine de mort en France après une longue campagne, Sénateur des Hauts de Seine, déclarait que, compte tenu de la situation qui va de mal en pis en Iran, "Ahmadinjead ne peut donner de leçons de Droits de l’Homme à quiconque," comme il l’a fait à la tribune du Conseil de Suivi de Durban. Et il regrettait que "l’UE n’ait pas parlé d’une seule voix" à Durban II.

Entre le 19 et le 22 avril il y a eu de fait deux manifestations radicalement opposées à Genève. Ou plutôt deux séries de conférences et manifestations distinctes. La première, l’officielle, l’onusienne, étant une « mascarade » qui faisait fi des véritables Droits de l’Homme et a été tournée en dérision par des clowns de l’UEJF à la perruque arc-en-ciel. La seconde qui examinait les véritables enjeux de l’antiracisme, témoins à l’appui, des survivants pour la plupart, dont Elie Wiesel, qui fut violemment pris à partie par de pseudo anti-racistes iraniens. Moment aussi navrant que révélateur.

En marge de la « mascarade » onusienne, plusieurs organisations avaient organisé une série de conférences et manifestations pour parler de véritable anti-racisme et de véritables Droits de l’Homme. Car l’on savait très bien, d’après le projet de déclaration finale officielle que Durban II ne se préoccuperait ni de racisme réel, ni de violations des Droits de l’Homme au sens large, c’est-à-dire englobant ceux des femmes, ni des discriminations envers certains minorités, ni de la liberté d’expression, de religion, d’opinion politique, bafoués dans un grand nombre de pays appartenant cependant à l’ONU. Qui débuta pourtant sur une belle idée d’égalite et de fraternité réelles au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale et des cendres de la Shoah.
C’est d’ailleurs au vu de ce projet que reprit la déclaration finale que les Etats-Unis, le Canada, Israël, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et les Pays-Bas, ont décidé purement et simplement de ne pas assister du tout à la Conférence

Ahmadinejad : le voir pour le croire
Le Président iranien a eu l’honneur d’ouvrir la première séance de la Conférence dite de suivi de Durban I. Entouré par sa cour d’hommes en gris jusqu’à la chemise souvent à col Mao, vêtu de gris plus clair, lui, Ahmadinejad, jouant la Diva, est arrivé avec un quart d’heure de retard. Il devait parler 7 minutes, tous les autres délégués devant s’exprimer ensuite en 7 minutes également sur deux jours. Il commença par un verste coranique et fut rapidement interrompu par un clown,  le président de l’UEJF, portant une perruque arc-en-ciel, qui s’avança avec grâce vers lui et lui lança son nez rouge très léger das un geste de dérision sans agressivité, le traitant de « raciste. » Le Président iranien, montra qu’il a des nerfs d’acier car il n’eut aucun mouvement de recul et ne s’interrompit que pendant une fraction de seconde, disant aussitôt : « pardonnez ces ignorants. »  Pour continuer imperturbablement son discours alors même que d’autres « clowns » apparurent dans la salle et les travées. Gestes qui furent salués par la suite, notamment par Bernard-Henry Levy.
Le Président iranien tint ensuite la scène plus d’une demi-heure, le sourire plaqué sur le visage. Il ne s’interrompit pas lorsque les représentants de 23 pays démocratiques, l’ambassadeur de France Jean-Baptiste Mattéi en tête, suivi de François Zimeray, ambassadeur des Droits de l’Homme pour le ministère des Affaires étrangères, se levèrent et quittèrent la salle. Il qualifiait un peu plus tard, lors de sa conférence de presse ceux qui avaient « essayé de le tourner en dérision » lors d’une intervention à l’Université de Columbia aux Etats-Unis, « d’égoïstes, faisant preuve de défaillance humaine, d’anti-démocratiques, » et ne « respectant pas les êtres humains. » Ajoutant alors qu’il « constate qu’une petite minorité s’impose à la majorité du monde. » Une conduite « antidémocratique, anti-éthique, » selon lui qui accusait à nouveau « le sionisme d’être la cause principale d’agression. »

Ahmadinejad aurait dû s’habiller en hippie compte tenu de la teneur d’une partie de son discours à la Peace and Love. Les mots « amour, » « paix, » «dignité humaine » « justice » « égalité » sont, en effet, souvent revenus dans sa bouche. Avant qu’il ne se livre à une attaque en règle du droit de véto du Conseil de Sécurité qu’il veut réformer pour, dit-il, qu’il cesse de tourner en dérision toutes les valeurs humaines dont il se réclame. Tragicomique lorsque l’on connaît le bilan épouvantable de la République islamique d’Iran en matière de Droits de l’Homme.

  Et puis, sans jamais prononcer le nom d’Israël, bien entendu, il s’est lancé dans une diatribe musclée contre « l’autre peuple sur la terre de Palestine. » Le qualifiant de « racistes les plus durs. » Et blâmant à nouveau le Conseil de Sécurité de l’ONU, accusé d’avoir entériné « ce gouvernement oppresseur, laissant la bride sur le cou de ces criminels. » Et accusant Etats-Unis et pays occidentaux d’avoir envoyé « des migrants juifs our établir un gouvernement entièrement raciste en Palestine Occupe. » Pays établi, selon lui, « sous prétexte de souffrances juives et des abus relevant de la question de la Shoah. » Phrase alambiquée avec laquelle il ne reconnaît toujours pas l’existence de la Shoah qu’il continue à nier par ailleurs . Il n’a fait ici que se plier partiellement ici aux demandes de Ban-Ki Moon, le Secrétaire Général de l’ONU, qui lui avait instamment prié de faire un discours équilibré. Et il a changé la phrase prévue qualifiant la Shoah de « ambiguë et discutable » en « abus relevant de la question de la Shoah. »  Ban-Ki Moon a d’ailleurs condamné le discours iranien sans réserves. Comme le fit le Haut Commissaire aux Droits de L’homme, Navi Pillay, également Secrétaire-Générale de la Conférence dite de Durban II  

Même condamnation de chefs d’Etat comme Barak Obama ou Nicolas Sarkozy.
Accusant ensuite l’Occident et les Etats-Unis qui « défendent les crimes du sionisme, l’agression et les bombardements des civils de Gaza, l’attaque américaine contre l’Irak…, les Etats-Unis coupables d’avoir amené des troupes en Afghanistan…où ils ne sont même pas parvenus à mettre un terme à la production de drogues. » Il critiquait ensuite « l’arrogance de l’administration américaine, les pressions des riches et puissants pour assurer leur sphère d’influence… » Ajoutant « les Sionistes et leurs alliés sont complices de l’administration des Etats-Unis. » Et qualifiait « l’occupation de l’Afghanistan de raciste et foulant aux pieds l’honneur des peuples. »
Quant à la crise économique, « les responsables en sont les Etats-Unis, l’Europe et leurs alliés…un système économique et financier étant imposé aux autres et en faveur uniquement d’un groupe restreint. »
A toutes ces soi-disant vilenies il opposait alors « la perfection divine » soucieuse avant tout des « valeurs humaines. » Et, selon lui, « avec une vision simplement humaine débouche sur la privation d’opportunités justes et équitables, » ainsi que sur le « racisme, une menace importante pour la paix, signe d’ignorance, de frustration. » Avoir ce qu’il qualifie de philosophie juste de la vie – version Islamiste à l’iranienne vue par les mollahs – on « reviendrait à des valeurs morales, spirituelles, dans l’adoration de Dieu. »
Et de se remettre à accuser le « sionisme qui personnifie dans le monde le racisme et a un recours falsifié à la religion pour utiliser les sentiments de ceux qui ne sont pas informés. » Et d’accuser « les médias qui appuient ce régime et aident sa face hideuse. » Roi des euphémismes et de l’hypocrisie il appelait alors à « l’éradication des manifestations barbares de racisme. » Or, le seul « racisme » qu’il a mentionné est celui du « gouvernement sioniste. » Il faut donc bien lire « éradication d’Israël. » Objectif qu’il a réaffirmé à plusieurs reprises.
N’en étant pas à une énormité près le Président iranien évoquait « les efforts faits par certains cercles pour détourner cette conférence de sa nature » – qui était « d’unir les nations contre le racisme pour la dignité et la justice pour tous. »
Il demandait à nouveau de « restructurer tous les mécanismes » onusiens, d’autant que les « piliers de l’oppression occidentale craquent. » Il faut, dit-il, « sortir des voies erronées et leurs conséquences négatives. » D’ailleurs « l’oppression du monde prend fin…les peuples du monde ayant lancé un mouvement basé sur les valeurs nobles du genre humain, pour lutter contre ce qui est faux et pas dans l’intérêt des peuples. » La seule voie possible, dit-il, est « le système promis par Dieu et ses messagers. »
Il faut donc s’unir derrière des personnages tels que lui pour « améliorer la situation dans le monde…et défendre les droits des peuples face au phénomène laid du racisme. » En clair : un monde islamiste contre les Sionistes, personnification du racisme et leurs alliés notamment américains et occidentaux. »

Les manifestations se préoccupant réellement de Droits de l’Homme, en marge de l’ONU ont été « Une voix pour les victimes »

Avant et pendant la « mascarade » de Durban II qui s’est conclue par la signature d’un texte laissant tout simplement de côté, entre autres, les droits des femmes, régis par la Sharia selon les Droits de l’Homme islamiques, des minorités ethniques, comme les « intouchables en Inde, » religieuses, comme les Bahaï persécutés en Iran, la liberté de culte, seules les critiques de l’Islam étant dénoncées, la liberté d’opinion ou les droits des minorités homosexuelles, les homosexuels étant persécutés et pendus en Iran par exemple, ou encore des musulmans à la peau noire persécutés et objet de génocide comme au Rwanda, des organisations se préoccupant véritablement des Droits de l’Homme organisaient toute une série de conférences, rencontres ou manifestations à Genève. La différence de préoccupations, de ton et de propos tenus était énorme.

Sommet de Genève

Le dimanche 19 avril se tenait le Sommet de Genève, organisé par quelque 30 organisations dont la LICRA, SOS Racisme, UN Watch, Freedom NOw, le Centre pour la Paix et le Développement du Darfour ou le Forum Global du Zimbabwe. En préambule la fondatrice de « Stoppez les Exécutions d’Enfants, » la Canadienne Nazanin Afshin-Jam, qui a dû fuir Téhéran à l’âge de 3 ans, son père ayant été emprisonné et condamné à la peine de mort, posait les questions essentielles qui ne seraient pas posées sous l’égide de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU : « Qui cherchera la justice pour des millions de militants des droits humains qui sont victimes dans le monde en exigeant que les gouvernements qui les oppressent rendent des comptes ? En exigeant que soit appliqué – pour les victimes qui en ont le plus besoin – l’appel de la Déclaration de Durban pour l’égalité, la non-discrimination et une liberté fondamentale sans distinction de race, couleur, sexe, langue, religion, opinion politique ou autre, origine nationale ou sociale, propriété, naissance ou tout autre statut ? 
Cette Conférence a eu pour but de « définir un ordre du jour pour les Droits humains et représenter des millions de victimes sans voix dans le monde, du Darfour au Tibet, de Birmanie à l’Iran, qui souffrent chaque jour de discriminations, répression et persécutions. »
Première session: Racisme, génocide et crimes contre l’humanité : évaluation la Convention contre les Génocides au bout de 60 ans.
Le député de Montréal et Professeur de Droit, ancien ministre de la Justice canadien, Irwin Cotler, qui a défendu Nelson Mandela ou Soljenitsyne, dénonçait avec vigueur le fait que 60 ans après la Convention dite du « jamais plus » celle-ci ait été violée encore et encore. Avec près d’un million de personnes tuées au Rwanda et alors que le génocide du Darfour a débuté il y a 6 ans. Il évoquait aussi Srebeniza. Lieux où les Nations unies ont échoué lamentablement. Il dénonçait aussi « le rôle joué par les Etats qui cautionnent le racisme ou y incitent, » rappelant que « la Cour Suprême canadienne a souligné que la Shoa a commencé par des mots. » Dénonçant les paroles d’Ahmadinejad mais faisant la « distinction entre lui et le peuple iranien » et déplorant « qu’il soit accueilli aux Nations unies » alors que « l’incitation au génocide est un crime. » Il dénonçait « une culture d’impunité, » pour des génocides prévisibles ou en cours et « la complicité du silence. »
Culture également « d’attaques contre ceux qui sont vulnérables, » que dénonçait aussi Ester Mujawayo, rescapée du Rwanda, fondatrice d’AVEGA  « voix des victimes au Rwanda, » et qui montrait avec émotion les photos de sa famille et de sa belle-famille décimées lors de ce génocide. Disant « une certains désespérance. » Et sa colère car « que fait la communauté internationale, » face aux vides affectif, économique et social terribles auxquels sont confrontés les rescapés ?
L’émotion de Gibriel Hamid, ancien Gouverneur du Darfour,  lors de son témoignage fut telle en évoquant les meurtres qui se déroulent actuellement au Darfour qu’il fondit en larmes. Des Darfouris, qui ont assisté à la totalité du Sommet, se sont alors levés réclamant la justice pour le Darfour. Lors d’un entretien, évoquant ceux qui l’accusent de « sionisme » il racontait : « ce sont des Juifs qui ont été les premiers à effacer mes larmes. » Ce qui lui permet « de ne pas se sentir seul dans cette tragédie. » Et expliquait qu’en Afrique ce sont les minorités africaines noires qui sont persécutées par des hommes à la peau claire et même s’ils sont musulmans. « Crime contre les Africains noirs, » disait-il, ajoutant : « ne sommes-nous pas des êtres humains ? Pourquoi ne sommes-nous pas acceptés en tant que tels ? » Sujet jamais évoqué dans le cadre de Durban II, bien entendu. Il racontait également que depuis le mandat d’arrêt lancé contre le dirigeant soudanais celui-ci a chassé les ONG, aggravant ainsi la situation au Darfour.
Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, soulignait que « le racisme peut avoir des conséquences apocalyptiques, » que « ce qui est un constant culturel peut être combattu, » grâce à « un engagement citoyen. » Et qu’il faut « combattre les visions communautaristes » et pouvoir avoir «  le droit de critiquer les religions mais pas celui d’inciter à la haine religieuse. » Il déplorait que « les enjeux réels ne seront pas exposés lors de la Conférence de Suivi » et que l’on n’aurait pas grand chose à en attendre. 
Une seconde table ronde réunissait des dissidents et des militants des Droits de l’Homme sous la houlette d’Ellen Bork de Freedom House qui publie une carte saisissante montrant que les pays où Ahmadinejad et son idéologie ne passent pas sont justement les pays libres.
Jose Gabriel Ramon Castillo dénonçait Cuba où « les gens sont mis en prison pour ce qu’ils pensent… » après avoir été persécutés par la police politique. Ce qu’il a lui-même vécu et 55 personnes y sont encore emprisonnées pour une résistance non-violente s’exprimant parfois tout simplement par l’art.
Un avocat chrétien du Zimbabwe, Marlon Zakeyo,  a fait état  de l’espoir suscité lors de l’indépendance de cet Etat africain.
Suivi de « répression politique, d’échec économique. » Avec des « arrestations arbitraires, des assassinats extra-judiciaires, des personnes kidnappées pour des raisons politiques et qui sont disparus. » Il faut, dit-il, « que les choses soient réformés ou la violence risque de réapparaître. »
L’Egyptien Saad Eddin Ibrahim http://www.unesco.org/most/ibrafren.htm , jeté en prison en Egypte, lançait un appel pour que « nous travaillons ensemble et voir qui peut travailler avec nous pour défendre réellement les Droits de l’Homme. » Il notait qu’Irwin Cotler était justement parmi ceux qui l’avaient défendu et l’avait fait avec un talent tout particulier. Et, précisait-il, si les réunions auxquelles participe le Président Moubarak se passaient dans des lieux aux murs de verre, il ne pourrait pas prendre les décisions qu’il prend. Il l’accusait de saper la loi internationale avec ses congénères le Libyen Kadhafi ou le Soudanais Omar El Bashir, soutenu par la Conférence afro-arabe.
Dénonçant les pays africains, la Conférence des pays islamiques et la Ligue Arabe qui ont la majorité des votes et le contrôle des institutions onusiennes, mais aussi « l’indifférence des démocrates. Indifférence qui encourage les dictateurs. » Il donnait l’exemple d’Hilary Clinton, Secrétaire d’Etat américaine qui disait récemment que la situation des Droits de l’Homme n’empêcheraient pas l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et la Chine. »
Le troisième danger selon lui étant « les théocraties, comme l’Iran, le Soudan, les Talibans qui violent ces droits au nom de la religion. »
Soe Aung, natif de Birmanie, doit vivre en exil en Thaïlande depuis 20 ans. Pays où vit le seul Prix Nobel de la Paix vivant en détention, rappelait-il. Il évoquait la malnutrition des enfants, le taux de mortalité infantile le plus élevé en Asie après l’Afghanistan, les 8000 personnes tuées en 1988 lors de la révolution estudiantine. Qu’il rejoint, ce qui le força à fuir en passant 3 ans dans la jungle puis traversant des champs de mine. Il reste 2100 prisonniers politique en Birmanie actuellement et « pratiquement aucun des articles de la déclaration des Droits de l’Homme n’y est respecté. » Lors du récent cyclone  la Birmanie « a refusé l’aide internationale, ce qui est un crime contre l’humanité. » Il réclamait le soutien des pays démocratiques et concluait : « utilisez votre liberté pour promouvoir la nôtre. »
Gonzalo Santomé, avocat et Professeur de Droit au Vénézuela où règne Hugo Chavez , grand ami de l’Iran d’Ahmadinejad, partageait l’histoire de personnes ayant subi des violations des Droits de l’Homme dans son pays, ayant fait l’objet de poursuites illégales, d’intimidations, figurant sur des listes noires leur interdisant de travailler, d’obtenir des visas, des cartes d’identité. Il donnait l’exemple d’un général et d’officiers de l’armée ayant été condamnés à des années de prison pour avoir refuser de faire de faux témoignages, par exemple. Et il dénonçait le fait que « la communauté juive n’est pas respectée. »
 Dans le cadre de la troisième table ronde, sur la torture et les traitements inhumains, la parole a été donnée à un dissident Iranien, emprisonné pour une peine de 9 ans alors qu’il était étudiant et, brandissant le T-Shirt ensanglanté d’un de ses camarades, avait fait la couverture de The Economist Ahmad Batebi. Il a été torturé. Et il peut donner le nom de dizaines de prisonniers politiques qui ont disparu. « La République islamique peut aisément se passer de législation, » et on peut être facilement « accusé d’avoir commis un acte contre la sécurité de l’Etat, acte qui n’est pas clairement défini. » Ce qui le rend pessimiste car « nous pensons, » dit-il, « que tout changement en Iran est pratiquement impossible. » Il demandait néanmoins à la communauté internationale de les soutenir et d’utiliser les sanctions économiques, précisant que « le peuple iranien ne veut pas effacer Israël de la carte ni se battre avec le monde entier. » Lors de sa conférence de presse d’Ahmadinejad, le membre de son entourage chargé de choisir les journalistes autorisés à poser des questions a refusé de donner la parole à Ahmad Batebi, représentant Voice of America.
Parvez Sharma, un réalisateur indien musulman, évoquait le sort terrible sort des homosexuels dans les pays musulmans que ce soit en Iran, Irak,  Egypte – où, dit-il  le Président Moubarak dit que c’est un comportement non-islamique pour  plaire aux Frères Musulmans – au Pakistan et même en Inde.  Il évoquait la prison, les tortures, le tout infligé sans procès.
Le Dr Ashraf El Hagog, le médecin qui fut emprisonné en Libye, torturé et condamné à mort, tout comme Kristyna Valcheva, l’une des infirmières bulgare, également témoin et qui parlait d’insoutenables tortures à l’électricité sur « les parties intimes » des victimes. Ils étaient accompagnés de leur avocate néerlandaise car ils réclament en effet réparation pour les effroyables tortures subies aux mains des Libyens.  le Dr Ashraf Hagog, bulgare aujourd’hui mais d’origine palestinienne, avait présenté son cas devant la Commission des Droits de l’Homme à l’ONU, présidé par une Libyenne. En vain et celle-ci l’avait interrompu avant de lui couper définitivement la parols. Blême et très tendu, il a évoqué les menaces contre sa famille et les tortures épouvantables qu’il a subies. Et il disait avec émotion sa reconnaissance éternelle à la première personne qui lui « ait tendu la main, » un ministre bulgare juif.
Une quatrième table ronde réunissait des « bloggeurs pour la liberté et la défense de la Démocratie sur le Net. » Ce qui représente « une énorme lutte, un travail crucial dont on ne mesure pas toujours l’importance, » déclarait Bart Woord. Qui la considère comme essentielle car elle « apporte une information et mobilise. »
Esra’a Al Shafei, http://globalvoicesonline.org/2007/04/12/arabeyes-esraa-al-shafei-your-one-stop-cyber-activist/  étudiante et dissidente originaire de Bahrein, co-fondatrice de www.mideastYouth.com a reçu le Prix Berkman 2008 d’Harvard pour l’Innovation Internet. Elle a mis en ligne des vidéos de style bande dessinée pour évoquer des sujets tabous au Proche-Orient ou en Iran tels que l’homosexualité ou le problème des mères célibataires. Une autre pour défendre les droits de Bahaï disponible sur www.bahairights.com . Elle a lancé une campagne réussie www.freekarim.org pour faire libérer Karim un bloggeur égyptien qui avait accusé le Président égyptien de dictateur et critiqué l’Islam. Or, dit-elle, « ce que les Etats-Unis et les Nations unies pensent importe à l’Egypte. Et les autres pays arabes prennent souvent modèle sur ce pays. » Les journaux ne s’intéressaient pas au cas de Karim avant cette campagne et Esra’a Al Shafei a décidé de les y intéresser par le biais de cette campagne.
Une autre campagne a pour but de venir en aide aux prisonniers iraniens et empêcher qu’on les torture http://www.postcards-for-iran.org/
Autre bloggeur, Pavel Marozan de Biélorussie, http://belarus.3dway.org/ évoquait pour sa part, les deux catastrophes ayant frappé son pays, « Chernobyl et le dictateur actuel, frère de Khadafi, Mugabe, l’Iran, etc. »
Nazanin Afshin-Jam témoignait aussi de l’utilité d’Internet. C’est grâce à une pétition en ligne lancée sur Internet, en effet, qu’elle a pu sauver une jeune Iranienne qui tua son agresseur qui tentait de la violer http://www.youtube.com/watch?v=MlWhJMI_JEI

Sera mis à jour plus tard

Réactions

Les Pros Déclaration de Durban II

Un Peace and Love à la hippie, version islamiste donc pour « un monde décent », c’est ce qu’a proposé aux nations du monde le Président de la République islamique connu pour ses violations des droits de l’homme. Proposition indécente très applaudie par sa claque, dont la plupart des pays restés pour entendre la fin de son discours – il y a à l’ONU 115 pays non alignés, 57 pays musulmans, 53 appartenant à l’Union Africaine et 57 pays appartenant à l’Organisation de la Conférence Islamique-. Dans la tribune des invités on notait la présence du second ayatollah d’Iran après le guide suprême.
La Norvège ne s’est pas retirée, estimant qu’il fallait assister à ce qu’elle a qualifié ensuite de « show électoral, » Ahmadinejad pouvant désormais se targuer en Iran d’avoir tenu la vedette à cette Conférence onusienne, seuls les pays présents et qu’il accusait étant sortis pendant son discours. Il les taxait peu après de « racisme » lors de sa conférence de presse. Quant à l’ambassadeur norvégien qui intervenait juste après Ahmadinejad, il a aussitôt vigoureusement critiqué son discours. Reste à savoir comment la télévision iranienne a utilisé le fait qu’il soit resté.
Seule la Tchécoslovaquie n’est pas revenue après son départ de la salle plénière.
Dans la foulée de la mascarade qu’a été le discours iranien, Navi Pallay, Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, Secrétaire-Générale de la Conférence dite de Durban II, a fait expulser 44 représentants de 3 ONG dont 20 appartenant à l’UEJF, ainsi que les 3 ONG, pour avoir dénoncé son caractère scandaleux et  elle qualifiait des interventions non violentes de « conduite perturbatrice inacceptable. » Elle était pourtant restée de marbre pendant le long discours haineux du Président iranien qu’elle a qualifié elle-même par la suite de déplorable et allant contre la position des Nations-unies qui n’accepte pas que le Sionisme soit comparé au racisme.
Elle qualifiait le document final de « bon document, » déplorant avoir été confrontée à « une campagne de désinformation, » défendant la déclaration de Durban I, signée par 189 pays, comme elle le rappelait., estimant que ce texte n’avait rien d’antisémite
 http://www.un.org/durbanreview2009/coverage/press/pr_24-04-09_pillay.shtml  Selon elle, la phrase « qui dénonce l’antisémitisme avec l’Islamophobie et toutes les formes de racisme » en serait une preuve. Alors qu’il a été démontré par ailleurs que l’on ne peut comparer des attaques visant des personnes à des critiques d’une idée.
Toujours en réponse au texte de Durban II, approuvé entre autres par Madame Pillay – voir ci-dessus- il faut lire le communiqué éclairant du Hezbollah libanais daté du lendemain de la prestation iranienne et qui salue « le courage » du Président iranien à Genève. Quel courage étant donné que seuls des nez de clowns l’ont menacé..? http://www.irna.ir/En/View/FullStory/?NewsId=449615&idLanguage=3  L’organisation terroriste salue également « le rôle central de l’Iran pour confronter le régime sioniste et ses supporters. » Ce qui, en soi, le disqualifie.
Le texte de Durban II a été néanmoins approuvé par Bernard Kouchner http://www.diplomatie.gouv.fr/en/france-priorities_1/democracy-human-rights_1101/events_2128/another-events_6494/un-durban-review-conference-against-racism-20.04.09_12840.html?var_recherche=Durban+II  qui, certes, condamne le discours d’Ahmadinejad mais se réjouit que l’Europe ait pu contraindre la Conférence de suivi de Durban I à considérablement modifier son texte final. Qui ne parle cependant pas des violations des Droits de l’Homme en ce qui concerne les homosexuels, ne parle pas du sort des enfants exécutés, des mariages forcés, des mutilations génitales, du génocide du Darfour perpétré aujourd’hui encore, des droits des Tziganes, des  « intouchables en Inde, » entre autres violations, et s’élève contre la critique des religions, notamment  ce qu’elle nomme « l’islamophobie » et donc de l’application stricte de la Sharia, comme tout récemment au Pakistan. https://www.resiliencetv.fr/?p=4160#more-4160 Et, pire encore, sans doute, débute par l’acceptation des conclusions scélérates de Durban I ! http://www.un.org/french/durbanreview2009/pdf/final_outcome_doc.pdf
Lire à cet égard l’article du Matin Dimanche du 25 avril 2009 ui qualifie  Durban II de « succès en trompe l’œil » http://www.lematin.ch/actu/monde/durban-ii-succes-trompe-oeil-114359

Les contre Durban II, pour le respect des Droits de l’Homme.

Le communiqué de la LICRA qualifie ce document de « déclaration-piège » renvoyant au « Conseil des droits de l’Homme, » aux « principes régressifs. » http://www.licra.org/index.php?section=detail&id=4077  et Durban II de « rendez-vous mondial durant lequel un individu au discours antisémite et à la politique totalitaire, M. Ahmadinejad, a donné une leçon de Droits de l’Homme aux Etats ( présents) du monde. »
Il faut lire ce qu’en dit l’UPJF et entendre Claude Barouch  : http://www.upjf.org/detail.do?noArticle=16251&noCat=145&id_key=145&critere=Durban%20II&rub=7
Il faut lire également le communiqué de France-Israël qui qualifie Durban II d’indécent car ayant oublié les véritables enjeux d’une Conférence se prétendant lutter contre le racisme   http://www.france-israel.org/articles.php?id=440
Et les anglophones se doivent de consulter le site de l’ONG UN Watch, qui a organisé mainte conférence examinant les véritables violations des Droits de l’Homme dans le monde avant et pendant Durban II http://www.unwatch.org/site/apps/nlnet/content2.aspx?c=bdKKISNqEmG&b=1313923&ct=6937959
On y apprend, entre autres, que le délégué iranien a tenté de faire taire par 2 fois Hillel Neuer, directeur d’UN Watch, lors d’une réunion aux Nations unies le 23 avril pour examiner l’impact de Durban II, invoquant, comme à l’habitude, l’ordre du jour de la réunion. Il a toutefois été autorisé à continuer son intervention. Il évoquait le sort du dissident iranien Ahmad Batebi lorsqu’il a été interrompu.
Pour l’UEJF, « un raciste ne peut condamner le racisme » http://www.lexpress.fr/actualites/2/l-uejf-parle-de-bouffonnerie-apres-son-expulsion-de-durban-ii_756173.html et Durban II a été une « bouffonnerie. »
Le World Jewish Congress – et les organisations qu’il regroupe – s’est également exprimé contre Durban II disqualifié par la présence et participation active de pays comme l’Iran ou la Libye      http://www.worldjewishcongress.org/Features/durban2.html


2 réflexions sur « Durban II : deux manifestations aux antipodes, témoignage et conclusions (up to date) »

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