La phalange de la mort est de plus en plus jeune. Elle est composée d’enfants et d’adolescents transformés par leurs recruteurs en kamikazes. Les Talibans en ont tellement besoin qu’ils sont prêts à les acheter sur la base d’un barème qui change selon l’urgence et la distance de l’objectif.Si les terroristes ont hâte de commettre une attaque ils peuvent les payer jusqu’à 14.000 dollars, si par contre, ils ont le temps le chiffre se réduit de moitié. Les recruteurs de Beitullah Mehsud, le chef des Talibans pakistanais, vont de village en village et proposent à de pauvres pères de famille de céder leurs fils en échange de ce qui pour eux est une fortune.
Nombreux sont ceux qui sont convaincus que les garçons iront dans une école coranique gérée par les islamistes et ignorent ce qui arrivera par la suite. D’autres savent que les enfants deviendront des mini-guerriers. En fait, les militants conduisent les gamins dans des centres où on leur inculque peu de notions militaires mais essentiellement un endoctrinement.
Le recours au bébé-kamikaze a un avantage double pour les extrémistes qui se battent contre la coalition. Le premier est opérationnel. Les mineurs ou les adolescents de même que les femmes suscitent moins de suspicion. Le deuxième est propagandiste. Avant de partir pour leurs missions, les enfants enregistrent des vidéos d’adieu qui sont ensuite vendues dans les bazars. Des messages qui racontent « la mutation ». Des innocents qui deviennent des robots prêts à tuer.
« Quelques hypocrites soutiennent que nous le faisons pour de l’argent ou parce qu’ils nous ont manipulés. Non, c’est Allah qui nous a ordonné de faire ça aux païens », ce sont les mots prononcés par Arshad Alì, 15 ans, peu avant de devenir « shahid », martyr. Une promesse de martyr enregistrée sur un cd avec celle d’un autre aspirant kamikaze, encore plus jeune: « Si je meurs, ne pleurez pas pour moi. Je serai au Paradis à vous attendre ».
Les auteurs d’attentats suicides representent une arme aussi bien tactique que stratégique. Les Talibans les utilisent comme une forme de pression et pour réagir aux offensives. En effet ils en ont besoin en grand nombre. Dans les centres urbains ils emploient l’attaque « en essaim », avec un groupe de kamikazes qui fondent sur l’objectif de différentes directions. D’habitude, les kamikazes sont précédés de Mujahedin armés qui doivent éliminer les sentinelles ou dégager les obstacles.
Par contre dans les zones de campagne, les militants préfèrent les kamikazes individuels. Ils étudient le passage des patrouilles alliées, ils controlent les check points et vérifient avec l’aide d’espions le modus opérandi des troupes étrangères. Ensuite ils désignent l’homme ou le garçon à qui confier l’engin. Pour le faire exploser il suffit d’appuyer sur un déclencheur [une sorte de petite manette]. Dans certains cas c’est un téléphone qui déclenche l’amorce.
Un enfant âgé d’à peine 11 ans, capturé par la police afghane, a raconté que ses accompagnateurs lui avaient remis une veste étrange « qui lui aurait tenu chaud ». En réalité il s’agissait d’une veste explosive qui aurait probablement été déclenchée à distance. Ceux qui les enrôlent ne s’embarrassent pas de scrupules.
Comme l’a dit un chef Taliban : « ce sont des garçons qui ont hâte de rencontrer Dieu ».
Corriere della Sera, Guido Olimpio, adapté par DG
http://www.partitodemocratico.it/allegatidef/olimpio83232.pdf
http://www.partitodemocratico.it/dettaglio/83232/e_i_talebani_ora_comprano_bimbi_kamikaze