21 janvier 2025

Affligeant Finkielkraut,décevants Rioufol et Léotard (uptodate)

 L’autobiographie de Frédéric Mitterrand est le fumet du nihilisme ambiant (qu’il justifie de façon snobinarde et hautaine, parlant de "puritanisme" avec l’acquiescement de François Léotard chez Elkabbach le 12 octobre 2009 : http://florentine.typepad.com/jcris_pour_me_taire_ph_lo/2009/10/frédéric-mitterrand-et-la-mauvaise-vie.html ).

De son côté, dans un récent entretien sur France Inter, Alain Finkielkraut en vient à énoncer des énormités pour défendre Roman Polanski, (cette gamine posait de toute façon nue pour Vogue Hommes pensez donc ! : http://www.dailymotion.com/video/xar0rp_alain-finkielkraut-france-inter_news ) tandis que Ivan Rioufol lui emboîte le pas à propos cette fois de Frédéric Mitterrand qu’il veut "défendre" parce qu’il ne veut pas faire de chasse à l’homme   (http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2009/10/pourquoi-je-defends-frederic-m.html ) alors que dans les deux cas le problème n’est pas tant de condamner à la place de la Justice que d’avoir le droit, surtout en démocratie, de critiquer certaines pratiques nihilistes qui en réalité ne font qu’alimenter les rigorismes de tous ordres comme on l’a vu et comme on le verra de plus en plus. 

En réalité le nihilisme moral et le relativisme culturel ainsi défendus mordicus arment bien plus l’islamisme mondial et le racisme pro-blanc que le soit disant refus israélien de voir se créer à ses frontières un Etat palestinien (surtout si celui-ci cherche plutôt à se militariser comme au Liban et à Gaza qu’à se développer pacifiquement, mais ceci est un autre sujet que j’aborderai dans le prochain numéro de la revue Controverses : http://www.controverses.fr/index.htm).

Lorsque Alain Finkielkraut en vient dans cet entretien à France Inter à quasiment justifier son empathie avec Roman Polanski en mettant en avant que la gamine posait nue, il en vient à argumenter de façon la plus réactionnaire et machiste qui soit en avançant pratiquement qu’elle l’avait en quelque sorte aguichée, alors que 1° on sait que dans les milieux de la mode, les mannequines sont souvent très jeunes, et que 2° quand bien même aurait-elle été majeure et par exemple actrice de porno, cela ne veut pas dire qu’elle doit accepter mécaniquement d’avoir des rapports avec le metteur en scène. Cela s’appelle toujours du viol. 3° Le fait que cette mineure se soit plainte, que Polanski lui ait octroyé une compensation, mais que celle-ci ait retiré sa plainte, toutes ces soustractions et addi(c)tions n’effacent pas, tout compte fait, que Polanski a agit à la façon d’un expert des Carpates en droit de cuissage et que cela reste hautement critiquable; sans oublier qu’il se soit soustrait à la justice durant toutes ces années, au-delà de la sentence qui n’est cependant pas en effet du ressort de la critique, mais de la Justice. 

Quant à Frédéric Mitterrand, son soutien à Roman Polanski a été en réalité intentionnel et non pas "émotionnel", et ce non pas seulement parce qu’il a immédiatement mis en avant la qualité de "grand cinéaste" de Polanski, mais surtout parce que pour lui toutes ces pratiques border lines font en fait partie de toute "mauvaise vie" présentée en carte de visite post romantique façon "mauvais garçon" genre Genet plutôt que Vian, Gainsbarre, Dutronc, qui ont une autre classe, ou comment doit-on obligatoirement faire de la littérature avec de mauvais sentiments parce qu’il aura été décrété une nuit dans le le fin fond luisant d’un bateau ivre ancré près d’un pont parisien ou londonien que la littérature sort nécessairement de tripes mises à mal, triturées, comme le haché menu hurlant lorsqu’il suinte de la machine à faire des steaks hachés parce que c’est ainsi, pour tous les marins urbains du monde, tout comme le génie qui surgirait, lui, non pas de la lampe d’Aladdin ou aujourd’hui de la baguette magique d’Harry Potter, mais de cette folie qui luit dans la nuit comme un soleil pour Foucault alors que n’est pas Rimbaud ni Hölderlin qui veut, d’autant que celui-ci par exemple écrivait précisément pour échapper à la folie et non pas grâce à elle.

Mitterrand débite sur un ton docte plutôt les platitudes nihilistes dont est gorgée la littérature occidentale depuis Henri Miller et son Tropique du Cancer (Edouard Nabe en fit un remake) avec ces dérives (très contrôlées) à l’ombre des jeunes hommes en pleurs dans les bouges d’outre-monde à Macao ou Bangkok, New York ou Paname, point de passage obligé de l’enculade es-bizutage pour expier d’être blanc de peau dans ce monde de brutes, mais où la confession à l’état brut, peut rapporter gros, en tout cas la reconnaissance des pairs depuis qu’un urinoir a été sacré oeuvre d’art, qu’un Adorno aura décrété que l’Occident est responsable d’Auchwitz (exit celle en propre du "génie" allemand clamé par un Fichte dans son Discours à la nation allemande), et que Hiroshima mon amour, guerre  froide oblige, chercha à effacer le 6 juin 1944, d’où le peu à peu des fifties et le feu follet des sixties ou la réduction de l’existence au néant d’une pierre qui roule et en jouit (rolling stone) dans la jungle du "walk on the wild side" (Lou Reed) enfer, mais pavé des bonnes intentions de l’art destroy côté comme il faut, surtout depuis le bleu de Klein, ce qui fait que les prout-prout du 16ème en veux-tu en voilà exigent aussi d’être con-sidérés et que le bourgeois coincé fit place au bobo déjanté dont Frédéric Mitterrand est le décolleté. 

Faute de moraline adéquate pourquoi ne pas essayer la pommade adverse ? Et Nicolas rencontra Carla qui sans doute lui dit beaucoup de bien de Frédéric… N’avez-vous pas connu ces longs et inadéquats apparts du 16ème que les fils à papa transformaient en voyage au bout de la nuit le temps d’un week-end aux mille plateaux, quémandant un peu de sens à 5h du mat je désespère chez Castel parce que papa-maman sont à Deauville et que je suis seul, seule, seule, devant mes devoirs de Droit, une seconde année est si dure à passer, aussi pourquoi pas se laisser aller dans le nihilisme soft, en attendant le réveil brutal que l’Histoire sait mijoter un jour comme en 1940 où il fallait bien se rendre (à l’évidence), celle de la fin d’une époque.

Nous ne percevons pas encore la gravité d’un tel glissement. Alors que les épreuves, les plus dures, arrivent, soyez-en sûrs, et je crains que l’on assiste, de plus en plus, à la trahison de nos clercs les plus chers. Parce que Paris vaut bien une messe…Alors Kabul…Jérusalem…

Lucien SA Oulahbib

https://en.wikipedia.org/wiki/Lucien-Samir_Oulahbib

Voir tous les articles de Lucien SA Oulahbib →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *