13 janvier 2025

Un Premier anniversaire du «11-Septembre indien»

La capitale économique de l'Inde est toujours sous le choc des attentats qui ont fait 166 morts et 300 blessés. C'était il y a un an. Dans la soirée du 26 novembre 2008, dix hommes lourdement armés originaires du Pakistan, débarqués par bateau, prenaient d'assaut deux hôtels de luxe, un restaurant touristique, un centre culturel juif et la principale gare ferroviaire de Bombay, la capitale financière de l’Inde.
 
Pendant 60 interminables heures, leur assaut suivi en direct par les télévisions du monde entier pétrifia l'opinion publique qui tourna un doigt accusateur vers le Pakistan. Au cours du carnage, 166 personnes furent tuées et plus de 300 autres blessées.
 
Ce Jeudi, l'Inde a commémoré le premier anniversaire de ces attentats sanglants avec une série de cérémonies en hommage aux victimes. Les forces armées, sévèrement critiquées l'an dernier pour ne pas avoir anticipé les attaques, ont défilé dans la ville au matin, arborant de nouveaux équipements acquis dans le cadre d'une enveloppe gouvernementale de 27 millions de dollars dédiée au renforcement de la sécurité.
 
 
Dans la gare Chatrapati Shivaji, où 58 personnes ont été blessées et 104 blessés, une centaine de lits ont été installés pour une collecte de sang. Des prières et des veillées se sont tenus  tout au long de la journée aux abords des lieux où périrent les victimes, parmi lesquelles 25 étrangers, dans cette série d'attaques qualifiée de «11-Septembre indien».
 
Dès la nuit tombée, un rassemblement s’est formé devant l’hôtel Taj Mahal, une des principales cibles des terroristes. Là, c’est par une veillée aux chandelles que les participants ont rendu hommage aux 166 personnes tuées dans les attaques.
 
 
Des responsables religieux ainsi que des diplomates représentant les pays dont étaient issues les victimes étrangères ont allumé des bougies dans une synagogue de Bombay, appelant à lutter ensemble contre l'extrémisme dans le monde.
 
«Nous ne laisserons décourager par les terroristes», a lancé le rabbin Avraham Berkowitz, qui a été chargé de reconstruire le centre juif où six personnes ont été tuées.
 
 
Lors du  «11-Septembre indien», la communauté juive été particulièrement endeuillée en Inde. L’attaque contre la Chabad House était une manière de prouver que les terroristes avaient tenu à singulariser les Juifs et, surtout, sans doute, Israël (1).
 
L'attaque contre la Chabad House a ébranlé la petite communauté juive de Bombay : 5.000 âmes sur les quelque 15 millions d'habitants que compte la mégalopole. Ils vivaient en paix dans ce pays depuis que leurs ancêtres ont accosté – pour la plupart – au pays de Konkan, au sud de Bombay.
 
Ce jour du souvenir survient dans un contexte où le gouvernement indien continue de maintenir la pression sur Islamabad, lui demandant d'éradiquer les mouvements terroristes agissant sur son territoire. L'Inde et les Etats-Unis accusent en effet un groupe armé extrémiste musulman Lashkar-e-Taïba (LeT), basé au Pakistan, d'avoir organisé et perpétré ces attaques.
 
New Delhi soupçonne que les 10 assaillants pakistanais, dont un seul a survécu, ont reçu un soutien logistique des services de renseignements pakistanais. Un tribunal spécial au Pakistan a mis formellement en accusation sept Pakistanais soupçonnés d'avoir participé à l'élaboration de ces attaques coordonnées.
 
 
Ftouh Souhail, Tunis
 
(1) Dans les attaques de Bombay,  les otages  israéliennes ont été torturés. Un responsable de la police de Bombay  avait  indiqué que les otages juifs  retenus à Nariman House par les militants islamistes, entre 26 au 29 novembre 2008,  avaient bien été torturés.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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