2 juin 2023

La GB se confie au Hezbollah

Le 03 Avril 2010 le quotidien libanais  "Alakhbar"  assure, selon des  sources informées,  que  le Hezbollah libanais  et le gouvernement britannique maintiennent leur contact. "La Grande-Bretagne a insisté à fournir au parti, via certains intermédiaires, un dossier comprenant des données liées à l'affaire des passeports britanniques falsifiés employés par le Mossad israéliens", assurent ces sources au journal libanais .D'ailleurs, la GB se serait également justifiée au sujet du renvoi d’un diplomate israélien.

La décision britannique d’autoriser des contacts à niveau subalterne avec le parti chiite, date de l’année dernière lorsque l’Ambassadrice de Grande-Bretagne à Beyrouth Frances Guy a  envoyé une requête en ce sens au Hezbollah. Le Foreign Office a déjà  publié une déclaration disant que la Grande-Bretagne avait « reconsidéré notre (sa) position concernant l’absence de contact avec le Hezbollah à la lumière de récents développements plus positifs au Liban », faisant référence à la formation d’un gouvernement d’union nationale comprenant le Hezbollah.
 
Le 12 avril 2009 le numéro deux du Hezbollah, Naim Qassam, a affirmé au quotidien Los Angeles Times, que son organisation continuait d'agir pour se rapprocher de l'Occident, et estimé que l'opinion publique avait changé en accordant au Hezbollah, parti officiel siégeant au gouvernement libanais, une plus grande légitimité que par le passé. L'adjoint de Nasrallah s'est notamment dit encourager des voix qui s'élèvent au Royaume-Uni en faveur de l'établissement d'un dialogue avec son organisation.
 
Mais ce qui est nouveau cette  année c’est que la coopération  du gouvernement britannique s’est développée avec le Hezbollah au niveau des renseignements. Elle concerne en ce moment l’échangé des données liées à l'affaire des passeports britanniques employés par le Mossad israélien.

Apres la mort d’al-Mabhouh, en janvier 2010 à Dubaï, un assassin doublé d’un marchand d’armes qui fournissait le Hamas en armes d’origine iranienne destinées à tuer des Israéliens, personne n’a penser (même dans le Monde arabe)  que les britanniques  insisteraient un jour  à fournir au parti de Dieu, via certains intermédiaires, un dossier comprenant des données liées à  cette affaire.

L’affaire de Dubaï a certes déclenchée une grave crise diplomatique entre Londres et Jérusalem, suscitée la fureur des autorités britanniques,  mais la décision  des services de  Gordon Brown de fournir au Hezbollah  des données liées à l'affaire des passeports britanniques est plus que surprenante.
 
Le Hezbollah libanais est  plus que tout autre groupe islamiste, un groupe doté d’une longue expérience de la poursuite d’activités criminelles. Ce mouvement chiite religieux est un allié idéologique et stratégique de Téhéran. C’est une milice privée et son armement propre (extérieurs aux forces armées officielles gouvernementales)  a causé un terrible bain de sang fratricide au Liban.

Plutôt que de prendre une mesure efficace contre le Hezbollah pour empêcher l’encerclement d’Israël par des vassaux iraniens, Londres a choisi de renforcer sa coopération  avec la seule milice libanaise  qui a refusé de désarmer, comme l’exigent pourtant les résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU.

En insistant  de coopérer avec le Hezbollah, sur le dossier d’al-Mabhouh (un dirigeant terroriste et  tueur des juifs)  la Grande-Bretagne omet  le fait que  le «Parti de Dieu », dans les années 80, a mené une campagne terroriste généralisée. Il a enlevé plus de 200 étrangers au Liban, notamment les Britanniques Terry Waite et John McCarthy  (1). L’organisation  a également organisé le détournement d'avions civils et a lancé des attaques contres des cibles américaines et européennes, provoquant la mort d'environ 1 000 personnes. Avant le 11 septembre 2001, le Hezbollah avait tué plus d'Américains que n'importe quelle autre organisation terroriste.

Le Hezbollah serait aussi impliqué dans l’assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Beaucoup au Liban  estiment que  le mouvement chiite, soutenu par l'Iran, et poursuivi par le tribunal pour l'assassinat d'Hariri, serait  le principal responsable de l’attentat qui a visé Rafic Hariri, un sunnite influent dans la vie politique libanaise et proche de l'Arabie saoudite. Tué en février 2005 ,  alors que le Liban était encore sous occupation syrienne, il a trouvé la mort dans un attentat au camion piégé qui a déclenché une crise sans précédent dans le pays, et le retrait des troupes syriennes après plus de 30 ans de présence. Damas a été aussi accusé d'avoir financé  l'assassinat de Rafic Hariri.

Mais il parait que Londres, qui accueille des milliers de terroristes sur son sol et  qui boycotte les produits  juifs de  la Judée Samarie est prêt à mettre  le tapis rouge au  mouvement terroriste. Sa Majesté  ne se serait senti gêné d'aller aussi loin. En mars 2009,  le Royaume-Uni a annoncé qu’il reprendrait le dialogue avec l’aile politique du Hezbollah.

Contrairement aux États-Unis, le Royaume-Uni n’a interdit que les branches terroriste et militaire de ce mouvement. La branche terroriste (l’organisation de la sécurité extérieure) a été placée sur la liste des organisations interdites en 2000. La branche armée a été interdire en juin 2008 en raison de « son soutien actif aux militants en Irak responsables d’attaques contre les forces de la coalition et des civils irakiens, y compris par la formation à l’utilisation de bombes meurtrières » ; de complots en vue de l’enlèvement de personnel britannique de la sécurité en Irak ; et de son soutien à des activités terroristes dans les territoires palestiniens.
Sachant enfin que la relation du Hezbollah avec les pays  occidentaux devient de plus en plus "concevable", selon le quotidien Alakhbar qui note toutefois, le 3 avril 2010, que le contact est toujours coupé avec les Etats-Unis "Malgré le fait que certaines personnalités américaines non officielles et d'anciens responsables rencontrent des leaders du parti de temps en temps". Selon le journal arabophone, le parti  de Dieu a reçu plus d'un message et d'un signal qui l'invite à entreprendre une communication directe avec les US.
Toujours selon le quotidien, le Hezbollah préférerait que l'Etat français soit son intermédiaire avec Jérusalem. Le 21 juillet  dernier,  le responsable des relations extérieures du Hezbollah, Amar Moussaoui, a rencontré à Beyrouth, l'ambassadeur français au Liban, André Parant. Bien que considérée comme organisations terroriste, le quai d’Orsay, multiplie aussi  les contacts avec le Hezbollah et le Hamas. Il met également tout en œuvre (en coulisse) pour leur offrir une respectabilité.

 
Tunis

 (1) Westcott, Kathryn « Qui est le Hezbollah ? » BBC, 4 avril 2002. http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/1908671.stm
« Ce que nous n'avons toujours pas compris au sujet du Hezbollah », The Guardian, 6 août 2006. http://observer.guardian.co.uk/comment/story/0,,1838199,00.html

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