Un(e) postmoderne est nécessairement un(e) anarchiste c'est-à-dire un(e) nihiliste tout(e) habillé(e) de noir (cela peut donc être une femme aussi…) puisque le-la (dasein) postmoderne spécule sur le fait que tous les discours s'équivalent, il n'y aurait pas de vérité, encore moins occidentale; c'est la seule vérité, ce qui est paradoxal puisque normalement il ne devrait pas y avoir de vérité du tout, sauf que l'on se mord la queue, d'où la nécessité d'en sortir en bétonnant ce principe premier, on va ainsi le sacraliser via divers livres, comptables également, le Principe premier c'est Dieu, le Prince, le Peuple, la Volonté, l'Etat, le Mouvement, peu importe.
Mais hormis la difficulté à légitimer le point de départ, pas de limites donc pour le postmoderne pas de frontières pas de pitié pas de compréhension tout est différence, plus de raison mais des raisonnements basés uniquement sur les instincts, sensations émotions modèles, automates prédisant bourse et climat, et tout devient indifférent puisqu'il n'y a pas de critères autres que l'utile propre à chaque différence ; une barrière comme une frontière nationale par exemple n'est que le suppôt de l'administration de la peur, mise en contrôle du bio par le pouvoir sans (cent, sang) visage des réseaux (Matrix) ; c'est cela pour l'anarchiste postmoderne ce qu'il nomme l'économie du chaos, la morphogenèse des catastrophes, hypertélie de la nouvelle Babel en pleine explosion, fission de la société techno-urbaine mondialisée, ses segments en fusion ne peuvent même plus évaluer des valeurs communes puisqu'il s'agit d'un langage moraliste celui des soumis à l'ordre bourgeois, occidental, américain, juif (euh ! mille pardon, sioniste bien sûr !!!), et puis de toute façon à partir de quoi les valeurs ? Pour quoi faire ? Au delà du bien et du mal.
Mais non pas au-delà du bon et du mauvais propres à sa différence : d'où un désir sauvegardé de puissance d'où des disputes sans fin d'où une mise en spectacle de plus en plus intime, une esthétique de l'existence digne de la galerie des Glaces assistant aux besoins en direct de la Cour, la mise au pot de Henri IV et les mamelles de son brave Sully, remplacées par le va et vient des pots de chambres sous les Louis XIV, XV, XVI, et patatras, on a perdu la clé (de la Nation française), même si Bonaparte prétend l'avoir retrouvé avec le succès que l'on sait, puis il y eut 14, 20 (congrès de Tours), 39, 68, 76, 01, O et 1, le binaire repart, tout recommence, sauf que le révolutionnaire professionnel touche désormais ses Assedic et vit chez papa maman ou en squatt place des Vosges, il est étudiant ou alors fonctionnaire le jour et casseur la nuit, car l'Etat (bourgeois, juif, euh, pardon, américano-sioniste à la solde de l'Empire) doit être cassé (au nom de la "casse du service public") tant qu'il n'a pas entièrement absorbé la société sommée de se dissoudre dans de la différence intégrale, je vous donne alors le code : le e de différence étant remplacé par le a de anarchie ce qui fait que tout devient diff-errance, errance, (rance) et cette façon de penser, celle de la liberté absolue que rien n'arrête est une meurtrière dans tous les sens du terme : mise à mort à travers les meurtrissures des mots et des choses afin d'assouvir l'ivresse du désir et du plaisir sans aucune autre barrière que la fatigue, la mort sous vide, par exemple le dernier article assassin, la dernière émission où sera dénoncée la énième "stigmatisation, discrimination, inégalité". Ce qui est étrange puisqu'il n'y a plus de valeurs, hormis un vague rappel au "respect" des différences, à l'égalité, ce qui ne veut rien dire à moins d'en appeler au partage strict peu importe le travail fourni sauf que là on en reviendrait à une vision bio, physique, organique, les individus ne seraient plus rémunérés en fonction de leur mérite mais de leur seule existence physique, chacun aurait sa pitance dans le zoo postmoderne alors que les gardiens qui l'organisent auront toujours le rab qui fait la différence justement 🙂
Mais !… au fait ?… n'est-ce pas là, dans le fatras de ce néocommunisme dégénéré, la plastique même du fascisme teinté de social égalitarisme régénéré ? Puisque l'ennemi c'est le bouc émissaire spéculateur, capitaliste, juif (pardon ! euh… sioniste), puisque l'ennemi c'est l'individu, c'est-le-monde-cause-du-réchauffement-climatique, c'est l'Amérique, c'est Sarko, alors, par un tour de passe passe époustouflant, et sous nos yeux ébahis, émerge l'hydre d'un authentique mouvement néoléniniste capable de brûler trois employés de banque, dont une femme enceinte, tout en hurlant à la mort des riches de l'Europe de la vie bourgeoise, n'est-ce pas là le retour de la bête brune aujourd'hui rouge verte également? N'est-ce pas un appel fort en réalité à la… remise en ordre puisque ce tourbillon rend fou toutes ces jeunes générations nourries à un tel anarchisme décervelé, le multi se vivant en réalité en mono (parental, foule solitaire) le maquillant par le poumon artificiel des médias qui tentent vainement encore d'en faire un trait mode alors que les multi crèvent à petit peu dans leur monospace… soutenu encore par un vague appel à la lutte contre les inégalités, (care), tout en appelant pour y remédier à plus d'Etat et donc à plus de contrôles, plus de spoliations, ce qui ne peut être fait que par une classe de nouveaux nervis à recruter chez les lumpens mais aussi chez les bobos et autres petits bourges, en attendant que les nouveaux partisans du régime fort à venir (les gants de fer) les mettent au pas lorsqu'ils n'auront plus besoin d'eux. Cela recrute sec d'ailleurs dans les "déséquilibrés" à gauche à l'extrême gauche, à droite à l'extrême droite, cela s'oppose violemment évidemment entre-eux (identitaires contre black blocs), mais tous ces faisceaux sont d'accords au fond : l'ennemi c'est la liberté qu'il faut tuer au nom de la Terre, de la race, de la religion, vive la vraie démocratie le pouvoir du peuple libéré des carcans capitalistes juifs (euh, pardon, sioniste) européens, pour un retour au pays à la terre bio qui ne ment pas (mais laisse tomber Montcalm et Duplex face aux Anglais, envoie tuer des centaines de milliers d'hommes en 14 pour avancer de deux mètres, abandonne le combat en 36, en 38, en 54, en 62).
Certes, pour se différencier entre-eux quand même ces nouveaux totalitaires se différencieront par les moeurs et le cosmopolitisme : ceux à gauche sont multi (sexe, culture etc) mais en monospace on l'a dit, ceux à droite sont uni (sexe, culture, etc) mais comme les contraires s'attirent (il y avait beaucoup de "gays" chez les S.A) et que la multiplicité des ethnies et des religions n'est pas le garant d'un quelconque progressisme (ainsi bien avant Obama, l'empire romain avait installé un métèque comme empereur en la personne de Septime Sévère), ces deux courants frappent séparément mais marchent ensemble, front unique newlook des étatistes multiformes sur fond de chaos total exigé provoqué puisque l'effondrement des valeurs favorise également l'affairisme, le cynisme, les hyènes sont de sortie et elles commentent même dans leurs correspondances "amoureuses" leurs divers méfaits. On en est là. Pour l'instant.
Bonjour chez vous.
Une réflexion sur « Les gougnafiers postmodernes de l’anarchisme total »