L'entraîneur français était amorphe dans son imperméable noir de voyeur aux idées sombres, accolé au poteau comme porté par lui, alors que l'entraîneur mexicain, à deux zéro en faveur de son équipe harangue celle-ci, l'encourage, face à une équipe française sans âme,mécanique du coq sans tête qui avance quand même, mais pourquoi faire?
Pour qui ? Pour quelle idée de la France, quelle identité ? Quelle envie de gagner ? Gagner… N'est-ce pas un gros mot "discriminant"? Il était risible d'entendre ce jeudi soir sur RTL des commentateurs comme Joseph Macé-Scaron qui a eu les mots les plus durs contre le débat sur l'identité nationale espérer que l'équipe de France gagne, mais pourquoi faire ? Au nomde quoi ? De quoi parle-t-on? N'est-ce pas"discriminant" que d'espérer ainsi ?
Retraite donc. En bon ordre ? Pas sûr.
Quant au débat sur les retraites, se cache la confrontation habituelle entre justice sociale et justice distributive, c'est-à-dire entre l'idée de solidarité mécanique qui tente de suppléer aux inégalités d'origine, de conditions, en prenant mécaniquement aux plus aisés posés mécaniquement comme les plus favorisés, d'une part, et, d'autre part, l'idée de répartition juste, liée à la compétence, une compétence qui n'est pas nécessairement donnée puisque certains l'arrachent malgré un milieu peu favorable. On sait que la gauche privilégie la première, et la droite la seconde ; le centre tentant de marier les deux ainsi que le gaullisme social.
Quel est l'enjeu d'une telle confrontation ? Pour la gauche, les gauches si vous voulez, il s'agit de jouer une sorte de match revanche sur les parcours de vie en voulant à tout prix répartir mécaniquement les richesses pour pallier à leur différence ;ce qui pourrait idéalement se comprendre s'il n'y avait d'une part l'effet pervers de laisser croire que les erreurs de parcours peuvent être effacées sans coup férir, mais, d'autre part, et ce surtout, c'est principalement l'idée de cacher, de faire oublier que les gauches ont une lourde responsabilité sur le fait que le fond de l'affaire c'est la formation et que c'est elle qui peut justement pallier aux inégalités d'origine et de conditions. Or, la formation (au sens large) a toujours été le parent pauvre. Les gauches préfèrent se battre pour une augmentation du SMIC plutôt que de pousser les salariés de ce niveau à se former, les incitant aussi par exemple à s'associer à la gestion de l'entreprise, devenant actionnaires, propriétaires, ce qui motive à se former mieux, etc.
D'où la formidable hypocrisie des gauches qui laissent croire qu'ils se préoccupent du sort du plus grand nombre alors qu'elles empêchent que celui-ci puisse être mieux formé en tenant compte des différences de chacun. Sauf que les gauches n'ont pas le modèle théorique pour ça. On le voit lorsqu'elles refusent d'individualiser la pénibilité. A part celui de la démagogie mêlée à de la compassion évidente sur les drames humains.
Qui n'en aurait pas ? Et la, les, droite(s) alors ? Qu'ont-elles à dire ? Pas beaucoup mieux, au bout du compte, elles ont fait si peu de choses hormis les quelques rustines actuelles pour prendre le taureau de la formation par le cornes au lieu de "repeindre un bâtiment qui s'écroule" pour reprendre cette forte formule de Chantal Delsol dans le Figaro dejeudi 17 juin à propos des rythmes scolaires. Si la formation avait été mieux pensée, les prestations sociales mieux organisées, les volumes de salaires seraient alors bien plus élevés et auraient permis de panacher système de capitalisation et système de répartition. Au lieu de cela on les oppose ce qui est idiot.
Une réflexion sur « La retraite de l’équipe de France, la retraite en France »