Il n'est pas illégal de manger du porc et de boire du vin en France, sans avoir besoin de s'assurer au préalable que toute personne désireuse de manger autre chose puisse l'obtenir. Dire le contraire est un mensonge et cela devrait être passible des tribunaux.
Olivier Duhamel, qui est pourtant un professeur de science politique spécialisé en droit constitutionnel, devrait le savoir, or, il a eu un éditorial affligeant sur France Culture lundi 21 juin 2010 à 07h55 en disant en gros que c'était un apéro "facho" parce que les gens qui l'ont prôné énonceraient des contre-vérités à savoir que l' on peut encore acheter du cochon et boire de l'alcool à la Goutte d'Or… Ce qui serait la preuve d'une non islamisation, puis il reprend l'idée de l'exiguïté des mosquées etc pour justifier les prières dans la rue…Or, là n'est pas le problème, déjà au niveau juridique, parce qu'il s'agit de juger les faits et non les intentions, ce qui implique de pouvoir faire respecter le droit : celui de pouvoir marcher dans la rue le vendredi à toute heure, celui de pouvoir se réunir et de partager de la nourriture légalement admise.
Olivier Duhamel est en réalité contradictoire puisqu'il prône le multiculturalisme et en même temps soutient l'interdiction des apéros saucisson-pinard ; ce qui implique qu'il refuse déjà de respecter en fait la singularité qu'il prétend pourtant protéger ! car qui y-a-t-il en réalité derrière ces demandes d'interdiction sinon le refus, brutal, qu'une singularité autre puisse exister ; du moins hors du canevas aseptisé et uniformisant d'une hégémonie de fait, celle d'une exclusion de tout ce qui pourrait choquer celle-ci ! autrement dit, voilà le paradoxe : dans ces apéros, mais aussi dans les cantines, dans certains magasins, tels certains Quick et Franprix (pas tous en effet monsieur Duhamel, pas tous…) on expulsera saucisson et pinard et l'on acceptera seulement ce qui ne l'est pas ; sauf que ce qui ne l'est pas est en même temps excluant, d'autant plus que saucisson et pinard ne sont pas des substances illégales en France ; donc l'interdiction de cet apéro est juridiquement antinomique avec l'Etat de droit, elle n'est pas en un mot constitutionnelle, ce qui nécessiterait dans ce cas de faire un recours auprès du Conseil Constitutionnel….
Duhamel et consorts sont donc dans la complète illégalité en amalgamant la singularité légale au racisme alors qu'il ne s'agit bien entendu pas de cela, ni même l'idée de diversité qui est en question, mais surtout le fait d'empêcher que l'on puisse mettre le problème du départ sur la table, à savoir l'occupation, la colonisation, illégale, de l'espace public chaque semaine le vendredi par des individus qui pourraient fort bien prier chez eux ou la grande mosquée de Paris.
Voilà la réalité de notre droit aujourd'hui abandonné aux ennemis de la République ou aux nihilistes j'menfoutistes qui préfèrent minimiser la réalité de peur que celle-ci ne se venge. Sauf que celle-ci n'en a cure de ces états d'âme, elle avance c'est tout, et elle va avancer… comme un tsunami.
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Une réflexion sur « L’illégalité de l’interdiction des apéros saucisson-pinard »