29 mars 2024

La volonté de destruction de l’Etat d’Israël

COMMUNIQUÉ DE RAISON GARDER, 16 septembre 2011.
 
Les messages reçus depuis le 12 septembre attestent que  la dernière déclaration de Raison Garder a contribué à provoquer un réveil collectif salutaire.
 
Nous voulions à la fois briser un silence incompréhensible dans le débat français et fonder de façon argumentée les raisons pour lesquelles la reconnaissance d’un Etat de Palestine dans la situation présente n’était pas justifiée.
 
Clarifier et formuler cette position est capital dans une atmosphère de confusion générale et de manipulations idéologique. Elle permet de comprendre la volonté de destruction de l'Etat d'Israël qui se trame dans la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien à l'ONU.
 
La déclaration de Raison Garder s’inscrit dans le compte à rebours très serré à présent lancé. Plusieurs  initiatives sont en cours qu’il faut saluer et soutenir, à commencer par la réunion de parlementaires français au Théâtre du Gymnase  le 20 septembre.
 
Nous joignons à notre envoi trois lettres à l’adresse du président Obama par Ed Koch, au président Sarkozy par le député Claude Goasguen et le sénateur Plancade et par le Bureau de Marseille de l’association France-Israël.
 
Le président de la République et son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé,  doivent prendre conscience des risques mortels qu'ils feraient courir à l'Etat d'Israël en soutenant l'initiative palestinienne au Conseil de sécurité comme à l'Assemblée générale de l'ONU, en entraînant avec eux l'Union Européenne. Ils rejoindraient ainsi le bloc d'Etats de l'Organisation de la Conférence islamique et de ses satellites.
 
Le  pays d'Israël ne vaut pas moins cher que la Libye.
 
Par là même, ils méconnaîtraient gravement  le sentiment de la majorité de la communauté juive de France et accentueraient encore plus une inquiétude qui rappelle celle des jours les plus sombres de 1967.
 
Tous nos élus, du plan municipal au plan national, doivent être alertés en ce sens et par tous les moyens, associatifs et individuels, comme les lettres que nous publions en donnent l’exemple.
 
La France ne saurait en aucune manière se joindre à la tentative de pogrom diplomatique sous des dehors vertueux dont l'ONU devient l'arène.
 
La France doit joindre son veto au courageux veto américain et suivre dans l'Union Européenne l'exemple politique et moral de l'Allemagne et des Pays-Bas.
 
Il y va de l'honneur de la République, de l'image qu'elle laissera dans l'Histoire et  de son avenir.
 
 
 
LA LETTRE DE ED KOCH* AU PRÉSIDENT OBAMA
 
Jewish World Review, 13 septembre 2011 
 
Le Président et le Congrès vont-ils envoyer un message à l’Egypte et à la Turquie pour leur dire qu’attaquer Israël, c’est attaquer les Etat-Unis ?
 
 
Israël est désormais encerclé par des nations arabes et plus largement musulmanes qui pensent que le moment est venu de détruire l’état juif. Ils ont essayé de conquérir Israël lors de cinq guerres depuis 1948. Ils ont échoué, mais ils essaient encore.
 
Depuis les révoltes du « printemps arabe » survenues au cœur du monde arabe, en Tunisie, en Libye, en Egypte, au Yémen et en Syrie, les faiseurs d’opinion du monde occidental ont tout fait pour donner une image positive de ces révolutions grâce à une analogie avec les révolutions qui ont permis aux pays d’Europe de l’Est de se libérer des régimes communistes qui avaient été mis en place par l’Union Soviétique.
 
C’est ainsi que les médias ont regroupé ces divers soulèvements contre les régimes autoritaires arabes sous le terme de « printemps arabe ». Cette expression avait pour ambition de signifier que les Arabes, jusqu’alors englués dans le Moyen Age, avaient enfin émergé de ces sombres ténèbres et que l’on pouvait les applaudir et les accueillir au sein du monde occidental.
 
Certains observateurs, dont j’ai fait partie, ont exprimé une grande inquiétude au sujet du soutien aveugle de l’occident, et en particulier de notre gouvernement américain, pour tous ces mouvements arabes révolutionnaires. A mon sens, il était dangereux pour notre sécurité nationale de se débarrasser du président égyptien Hosni Moubarak de manière aussi expéditive en exigeant qu’il soit déposé, comme le président Obama en a décidé. C’était certes un despote, qu’on a décrit comme quelqu’un d’autoritaire dans un monde de dictatures musulmanes, mais à tout le moins désirait-il conserver de bonnes relations avec les Etats-Unis et préserver la paix avec Israël qui avait été signée en 1978 par Anouar el-Sadate et Menahem Begin à Camp David. Ceux qui l’ont renversé ont été très clairs : leur intention est de mettre fin à cette paix. Les forces dominantes aujourd’hui en Egypte sont les militaires, les Frères Musulmans et d’autres islamistes. Le but des militaires est de préserver leur position privilégiée de force de gouvernement. Les Frères Musulmans et les autres factions islamistes sont les mieux organisées et les plus fortes politiquement parmi les formations civiles qui sont en lutte pour saisir le pouvoir lors des prochaines élections présidentielles.
 
La récente occupation et le sac de l’ambassade israélienne au Caire sous le regard passif de la police et de l’armée égyptiennes, nous montre bien que le gouvernement intérimaire en Egypte a décidé de mettre de côté la paix avec Israël et de choisir les islamistes. Le Times du 11 septembre rapporte que « les officiers de l’armée et des forces de sécurité égyptiennes sont pour l’essentiel restées immobiles et ne sont pas intervenu pour empêcher la démolition de l’ambassade. Ils se sont contentés de se mettre devant les portes de l’ambassade pour empêcher les émeutiers de rentrer. Les forces de sécurité s’étaient retiré de la Place Tahrir et d’autres zones sensibles dès le début de la journée pour éviter des heurts avec les émeutiers, même si les militaires avaient publié un avertissement sévère sur leur page Facebook condamnant tout destruction de biens ». L’ambassadeur israélien, sa famille et d’autres officiels israéliens ont dû s’enfuir pour protéger leur vie. Ce sont les admonestations du président Obama qui les ont préservés des violences et leur ont permis d’emprunter des jets israélien pour rentrer en Israël.
 
Et qu’en est-il de la situation avec la Turquie ? Autrefois amie d’Israël, la Turquie a désormais un gouvernement islamiste dirigé par le Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan, dont les derniers propos ressemblent à s’y méprendre à une déclaration de guerre. Selon le Times du 10 septembre, « le Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré à Al Jazeera, la chaîne de télévision pan-arabe, qu’il utiliserait sa flotte de guerre pour empêcher des commandos israéliens d’aborder un navire se rendant à Gaza, comme l’an dernier où 9 passagers avaient été tués, et pour empêcher Israël d’exploiter les ressources en gaz naturel qui se trouve dans les fonds maritimes ».
 
Les Nations Unies, qui sont en général loin d’être des défenseurs d’Israël, ont récemment publié un rapport établissant qu’Israël a parfaitement le droit de mettre en place un blocus de Gaza afin d’empêcher des armes d’atteindre la Bande de Gaza qui est aujourd’hui gouvernée par le Hamas. La Turquie a pourtant refusé les conclusions de ce rapport et renvoyé l’ambassadeur israélien. Le Hamas a déclaré qu’il était en guerre avec Israël et que s’il était en position de pouvoir le faire, il expulserait tous les Juifs de Palestine arrivés après 1917 et qu’il utiliserait la violence pour parvenir à ses fins. Le Hamas a intentionnellement tué des civils innocents et envoyé des milliers de roquettes sur le sud d’Israël ou permis à d’autres groupes terroristes de le faire.
 
En plus du Hamas à sa frontière sud, Israël doit maintenant faire face à une Egypte de plus en plus hostile disposant d’une armée de près d’un million d’hommes et d’une population de 81 millions de personnes. Au nord d’Israël se trouvent non seulement le Liban et la Syrie qui lui sont hostiles mais aussi la Turquie qui dispose d’une armée d’un million d’homme et d’une population de 73 millions de personnes.
 
Il est également très dérangeant de constater la montée d’une haine anti-juive en Grande-Bretagne et en France. En Grande-Bretagne, cette haine s’est manifestée le 1er septembre dernier par le biais de gens qui se prétendent artistes et qui sont intervenus pendant un concert de l’Israël Philharmonic Orchestra dirigé par Zubin Mehta à Londres. La police n’a arrêté personne parmi les perturbateurs qui ont empêché un public de 5000 personnes de suivre le concert. Aucun conférencier pro-israélien n’est admis dans les universités britanniques. On ne les invite pas, ou alors juste pour qu’ils se fassent huer.
 
Quant à la France, elle travaille actuellement avec les Palestiniens pour les faire admettre dans l’Assemblée Générale de l’ONU. Il semble que le seul défenseur d’Israël sur le continent européen soit l’Allemagne grâce à l’indéfectible soutien apporté par la Chancelière Angela Merkel. Je l’ai rencontrée en 2004 à Berlin où je l’ai entendue s’exprimer lors du colloque de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) sur le thème de la montée de l’antisémitisme où je dirigeais la délégation américaine. J’avais été impressionné par la profondeur de sa sincérité dans sa dénonciation de l’antisémitisme qui reconnaissait combien la nation allemande s’était dépravée sous le règne de Hitler en recherchant l’extermination des Juifs du monde.
 
Il ne fait aucun doute que les nations musulmanes se lèchent les babines à l’idée des conséquences d’une victoire militaire contre Israël ou bien d’une victoire diplomatique à l’ONU qui se prépare à être le lieu d’un nouveau Munich. Si Assad en Syrie est prêt à massacrer des innocents, hommes, femmes et enfants dans les rues des villes syriennes, comment croyez-vous qu’il se comporterait si ses soldats pouvaient patrouiller dans les rues de Tel-Aviv ?
 
Avec 7,7 millions d’habitants, dont 1,2 millions d’Arabes, Israël se voit menacer de destruction par les pays arabes. Cela ne fait pourtant pas la une des journaux et l’on n’entend guère de dénonciation des dirigeants de l’OTAN. En revanche ce sont les « révolutionnaires » du fameux « printemps arabe » qui se voient tresser des louanges par les faiseurs d’opinions américains et, plus encore, européens.
 
Dimanche dernier, nous avons commémoré à New York City, Washington, et Shanksville (Pennsylvanie), la mort de plus de 3000 civils innocents lors des attentats du 11 septembre commis par des terroristes dont les supporteurs se comptent par millions et peuplent au moins 62 pays. Nos alliés de l’OTAN n’ont à aucun moment soutenu les Etats-Unis au niveau où ils avaient promis de le faire lors de l’invasion de l’Afghanistan pour punir le gouvernement afghan qui avait offert un refuge à Al-Qaïda, coupable des atrocités du 11 septembre et de beaucoup d’autres. Mon jugement pourra paraître sévère mais il semble bien que de nombreux pays de l’OTAN, dont la Grande-Bretagne et la France, seraient prêt à livrer la nation juive à ses meurtriers putatifs si seulement cela leur permettait d’avoir la paix, à l’instar d’un Chamberlain offrant la Tchécoslovaquie aux Nazis. Sommes-nous prêts, nous, Américains, à nous battre pour nos précieuses libertés et à soutenir des pays comme Israël qui partagent les mêmes valeurs morales et culturelles que nous ?
 
L’Amérique, unie derrière le président Obama et le Congrès, doit absolument faire comprendre aux terroristes islamistes que nous ne nous rendrons jamais. Nous les pourchasserons afin de les tuer comme nous avons pourchassé leur chef, Ousama ben Laden.
 
Les Etats-Unis sont le seul ami et allié d’Israël. Il n’est ni fantaisiste ni même prématuré de se demander ce que feront les Etats-Unis quand les nations musulmanes qui entourent Israël, et qui seront cette fois-ci emmenées par l’Egypte et la Turquie, avec d’autres nombreux soutiens, se lanceront à l’assaut de la nation juive ? Le président et le Congrès lui viendront-ils en aide ? Israël ne devrait-il pas le savoir dès maintenant ? Les nations musulmanes ne devraient-elles pas le savoir dès maintenant ?
 
Je demande au Président et au Congrès de faire pour Israël ce que le président Kennedy avait fait lors de la crise des missiles cubains de 1962. Le Président Kennedy avait dit : « la politique de notre nation sera de considérer tout missile nucléaire en provenance de Cuba et en direction de toute nation de la sphère occidentale comme une attaque de l’Union Soviétique envers les Etats-Unis nécessitant une riposte déterminée envers l’Union Soviétique ».
 
Traduction : Jean Slamowicz
 
* Edward Irving "Ed" Koch, né en 1924, est un avocat, politicien et commentateur politique américain. Il a fut member de la Chambre des Représentants de 1969 à 1977, et a rempli les fonctions de Maire de New York durant trois législatures (1978-1989).
 
 
 
 
 
LA LETTRE OUVERTE DES DEPUTES ET SENATEURS FRANÇAIS
 
AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
 
Claude Goasguen, président du Groupe France-Israël à l’Assemblée Nationale
Jean Pierre Plancade, Président du Groupe France-Israël au Sénat
 
 
Monsieur le Président de la République,
 
Nous, parlementaires français issus de la majorité présidentielle et des rangs de l'opposition, réaffirmons notre engagement en faveur d’une résolution pacifique et négociée du conflit israélo-palestinien reposant sur le principe de deux Etats pour deux peuples.
Nous sommes convaincus que seule la voie du dialogue peut garantir l’établissement d’une paix juste et durable. Aussi, nous appelons Israéliens et Palestiniens à reprendre sans plus tarder le chemin des pourparlers et les exhortons à s'abstenir de toute démarche unilatérale.
 
C'est la raison pour laquelle, nous nous opposons à la stratégie de contournement des négociations visant à imposer la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien lors de la session de septembre de l’Assemblée générale des Nations Unies.
 
Certes, le chemin qui mène à la paix est parsemé d’obstacles et le blocage actuel des pourparlers pourrait conduire un certain nombre d’entre nous à estimer qu’une telle démarche est frappée au coin du bon sens.
 
Elle est en réalité dangereuse, contreproductive et illusoire. Dangereuse, car loin de résoudre le conflit, elle ne fera que le perpétuer et l’exacerber en suscitant des attentes au sein de la population palestinienne que la réalité du terrain ne saurait combler. La frustration générée par ces attentes déçues pourrait alors rapidement déboucher sur un nouveau cycle de violences. Cette démarche est également contreproductive et illusoire, car aucune « solution miracle » ne soustraira les parties à la laborieuse mais nécessaire négociation des dossiers relatifs au statut permanent (Jérusalem, les frontières, la sécurité, les implantations, les réfugiés, l’eau) sans laquelle aucune paix n’est envisageable.
 
Il n'y a en effet pas d'alternative aux négociations qui implique de part et d'autre des concessions douloureuses. Comme l’a rappelé le Président américain Barack Obama lors de son allocution du 19 mai 2011 devant le Département d’Etat, une paix durable et équitable n’est possible qu’au moyen d’une approche reposant sur une démarche de type bilatérale.  "Les actes symboliques destinés à isoler Israël aux Nations unies en septembre ne créeront pas un Etat indépendant", a-t-il ajouté.
 
Cette position a été récemment réaffirmée par le Président du Parlement européen, Jerzy Busek, qui a estimé pour sa part lors d’une conférence de presse le 15 juin 2011 à Ramallah, que la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien serait «… inutile et dangereuse ».
De même, au sein de l'Autorité palestinienne, cette stratégie de contournement des négociations est loin de faire l'unanimité. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a publiquement fait part de ses doutes quant au bien fondé d'une telle démarche. Elle ne fera, selon lui, pas avancer la cause palestinienne et risquerait au contraire d'éloigner son peuple de la réalisation de sa légitime aspiration.
 
En outre, cette manœuvre politique sape les fondements juridiques sur lesquels repose le processus de paix et viole les accords conclus entre Israël et l’Autorité palestinienne, accords dont la France et avec elle, l'ensemble de la communauté internationale, se sont portées garantes.
 
En effet, les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de Sécurité de l’ONU, les accords d’Oslo (1993) et la Feuille de route adoptée par le Quartet (Nations-Unies, Etats-Unis, Russie, Union Européenne), rejettent toute démarche unilatérale et invitent les parties à négocier ensemble une résolution du conflit reposant sur le principe de « deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ». Ce principe à été rappelé à de maintes reprises, notamment en Février 2011 par le Quartet qui « …réaffirme qu’une action unilatérale de l’une ou de l’autre des parties en présence ne peut anticiper sur les négociations à venir et ne serait pas reconnue par la communauté internationale. »
 
Par ailleurs, la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien conduira les parties dans une impasse et condamnera le processus de paix à une mort certaine. Elle limitera inévitablement les marges de manœuvre de la direction palestinienne et sa capacité à faire des compromis. Toute concession sera à l'avenir interprétée et vécue par la population palestinienne comme un renoncement et un recul inacceptable.
 
De même, elle enterrera définitivement les espoirs des partisans Israéliens et Palestiniens de la paix qui n’ont cessé d’œuvrer en faveur d’une solution négociée depuis l’inauguration du processus de paix à Madrid en 1991. Elle les marginalisera au profit des extrémistes qui refusent toute concession et n’hésitent pas à recourir à la violence.
 
Enfin, cette démarche unilatérale mettra en péril la coopération israélo-palestinienne dans les domaines de l’économie et de la sécurité qui a permis une croissance sans précédent en Cisjordanie et l’instauration d’un calme relatif dans les Territoires placés sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Elle conduira les parties à durcir leurs positions et risquerait de précipiter un nouvel affrontement à l’heure où les incertitudes planent sur l’avenir d’une région instable qui connaît de profonds bouleversements.
 
Nous savons toute l’attention que votre gouvernement porte au processus de paix au Proche-Orient et partageons avec vous le souhait que la France et ses partenaires européens jouent un rôle plus actif dans les pourparlers israélo-palestiniens.
 
C’est pourquoi nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président de la République, de réaffirmer l’engagement de la France en faveur d’une solution négociée au conflit en vous opposant à la résolution visant à imposer de manière unilatérale la reconnaissance d’un Etat palestinien. Seul un retour à la table des négociations et des concessions réciproques reposant sur le principe d’une reconnaissance mutuelle garantira l’établissement d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.
 
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de notre plus haute considération.
 
 
COMMUNIQUE DE FRANCE-ISRAËL MARSEILLE DU 15 SEPTEMBRE 2011
 
La France doit s'opposer à la mascarade de Mahmoud Abbas à l'ONU !
Lettre ouverte au Président de la République
 
Monsieur le Président de la République
A l'occasion de la 66e session de l'Assemblée générale des Nations Unies qui s'est ouverte mardi 13 septembre, M. Mahmoud Abbas se propose de présenter un projet de résolution visant à la reconnaissance d'un État palestinien sans négociation préalable avec Israël.
Il vous revient, au nom de la France, de dissuader M. Abbas de poursuivre cette initiative qui risque de compromettre pour longtemps toute perspective de paix, et de faire savoir, comme les Etats-Unis ou l'Allemagne, qu'en cas de vote, notre pays s'opposera au texte palestinien devant le Conseil de Sécurité comme devant l'Assemblée générale.
Toutes les résolutions des instances internationales (la résolution 242 de l'ONU et celles qui reprennent les termes) et les traités passés entre les parties dans le cadre des accords d'Oslo renvoient le règlement des différends et l'élaboration de solutions à des négociations entre les parties. De plus, l'Union européenne, – elle implique la France -, est co-signataire et garante de l'application des Accords intérimaires de 1995, dits "Oslo 2", qui réaffirment ce principe de négociation entre les parties et prohibent les initiatives unilatérales comme celle que les responsables palestiniens de Ramallah veulent aujourd'hui promouvoir.
Il vous appartient d'œuvrer pour assurer la fidélité de l'Union européenne à sa propre signature.
Depuis l'arrivée au pouvoir en Israël de l'administration Netanyahou à la fin mars 2009, M. Mahmoud Abbas s'est délibérément opposé à toute véritable reprise des négociations. Il a d'abord refusé de négocier directement avec Israël. Puis sous la pression des Américains lassés de ses tergiversations, il a accepté de participer à une session de pourparlers directs entamée à Washington au début septembre 2010. Mais il a quitté la conférence quelques jours plus tard, exigeant que la partie israélienne se soumette à ses demandes alors que les entretiens étaient basés sur le principe de la négociation sans préalables. Ce principe était en œuvre depuis déjà une quinzaine d'années dans les négociations israélo-palestiniennes. Depuis, M. Abbas a dissimulé sa détermination à ne pas se laisser entrainer dans des négociations en multipliant les préalables à sa participation.
M. Mahmoud Abbas a de sérieux motifs de refuser de négocier. L'aboutissement d'une négociation aurait des conséquences qu'il désire absolument éviter:
– il devrait d'abord s'engager à mettre un terme définitif au conflit et à ne plus présenter de revendications ultérieures;
– il devrait reconnaître par son paraphe l'existence d'un état non-musulman, un État juif, sur une partie de l'ancienne Palestine;
– il devrait accepter de renoncer au "droit au retour" des réfugiés palestiniens, qui signifierait la fin de la majorité juive de l'État d'Israël;
– il devrait accepter un compromis territorial et diverses clauses encadrant la souveraineté du futur État.
Le choix d'une reconnaissance unilatérale, sans négociations, lui évite d'assumer ces engagements indispensables, ceux d'un homme d'État recherchant réellement la paix. En même temps, la création unilatérale de l'Etat palestinien, un coup de force au regard des obligations déjà actées de la partie palestinienne, laisserait sans solution les problèmes pendants entre les parties, et ils sont majeurs. Elle dégagerait aussi la partie israélienne de ses propres obligations, remettant à une échéance indéterminée toute avancée en direction d'un règlement et de la pacification du Proche Orient.
Ce coup de force pourrait avoir des conséquences sérieuses pour les Palestiniens eux-mêmes qui risqueraient de perdre certains soutiens importants comme celui de l'aide américaine. Il témoigne aussi de l'incapacité actuelle des Palestiniens de construire véritablement un État dont le destin ne soit pas, à l'instar de Gaza ou du Sud Liban, de devenir une aire de terrorisme et de guerre sainte.
Cette incapacité se manifeste aussi par l'absence d'élections dans les Territoires. Le mandat de M. Mahmoud Abbas s'est achevé il y a plus de deux ans et il n'est toujours pas remis aux électeurs, ce qui qualifie mal ce dirigeant comme acteur de la scène internationale. Les élections locales, annoncées de temps à autre, sont toujours reportées.
Les Territoires susceptibles de former la base du nouvel État sont dirigés par deux mouvements différents, profondément antagonistes, en guerre ouverte ou larvée depuis juin 2007, dont l'un, le Hamas, est inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
Enfin, l'incitation à la haine des Juifs et le culte des héros terroristes, qui sont les deux ingrédients de la guerre perpétuelle, n'ont jamais cessé de fleurir en Cisjordanie sous l'autorité de M. Abbas, comme à Gaza sous la férule du Hamas. C'est une politique tout à fait surprenante pour une entité qui s'affiche comme "modérée " et en recherche de la paix.
Et qui peut éviter de penser que M. Abbas craint en fait que tout accord avec Israël fasse de lui, à l'instar du courageux Anouar al Sadate, la cible première d'islamistes fanatiques?
C'est en fait à une mascarade que M. Abbas invite la communauté internationale, entamant un peu plus la crédibilité de l'Assemblée générale de l'ONU, soumise à des majorités automatiques où l'on retrouve tout ce que la planète compte d'États racistes, dictatoriaux ou autoritaires. C'est un artifice destiné à isoler momentanément Israël et les Etats-Unis, qui peut conduire à l'affichage de divisions profondes au sein même de l'Union européenne.
Il est du devoir de la France de s'opposer à ce coup de force, et de contribuer par la persuasion et par le vote au retour à des méthodes légales et pertinentes dans le processus de règlement du conflit israélo-palestinien.
Avec nos respectueuses salutations,
Pour le Bureau, Jean-Pierre Bensimon, président
 
 

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