13 janvier 2025

Race et immigration : l’inconsistance française

La classe politique française persiste à ne pas comprendre que le problème (de civilisation) n'est ni le nombre ni le coût de l'immigration mais son intégration ; qui ne voudrait pas d'une France puissante de cent millions d'habitants voire plus ? Sauf que, d'une part, le PS ne veut pas d'une immigration qui s'intègre, et ce par idéologie du refus (s'intégrer à quoi ? Se gaussent ses intellectuels. Puisque l'identité de la France est un gros mot, et le débat autour serait "indigne" etc). Aussi vaut mieux-t-il supprimer le mot "race" non pas par lutte "anti-raciste" mais pour supprimer toute singularité, pour aseptiser vers le "care", l'individu ne serait qu'un "corps sans organes" (Deleuze) qui se revêtira d'une identité (on dit un "genre" désormais) selon les circonstances. 

D'autre part, pour l'UMP, et plus précisément les courants qui l'ont produites, l'intégration n'a jamais été en réalité leur tasse de thé, autrement ce parti aurait évité de continuer à cataloguer les immigrés selon leur religion à défaut de leur race, parlant par exemple de "musulmans" et d'"arabes" pour les personnes venant d'Afrique du Nord et d'Afrique Noire alors que la plupart ne veulent pas être ainsi désignés (essentialisés"dit la bien pensance quand cela l'arrange) ; sauf que la "politique arabe de la France", le désir de communautarisme implicite venant d'en haut (le fameux préfet "musulman" que Nicolas Sarkozy voulait dénicher à l'époque où il était pour le vote étranger aux élections locales), enfin, l'abandon des banlieues à la sociologie de gauche ont démontré l'inconsistance de la pratique post-gaulliste : ainsi dans la région PACA un Laurent Mucchielli est en charge d'un observatoire de la délinquance alors que pour lui toute difficulté d'intégration vient uniquement d'un problème socio-économique ou d'une magouille politique.

On le voit…les uns veulent supprimer un mot pour effacer une nation, les autres veulent hausser maintenant le ton officiellement tout en faisant officieusement le contraire… Or, le problème ne consiste pas tant à refuser ou accepter sans limites qu'à décider qu'il n'y a pas trente six manières pour devenir citoyen français et d'accepter son hospitalité. Ce qui manque en politique c'est bien la consistance à être. Toute cette campagne électorale en pâtit, d'où sa médiocrité.

Lucien SA Oulahbib

https://en.wikipedia.org/wiki/Lucien-Samir_Oulahbib

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