Représentation de la drague comme une forme de prédation, infantilisation de la femme, hyper-victimisation et mauvaise foi, la morale religieuse s’offre des Ambassadeurs de premier choix pour instaurer le “féminisme” de la modestie.
Pas même Michel Houellebecq, ce Giovanni Drogo de notre citadelle distraite, ne l’a vu venir mais, décidément, aucun interstice n’échappe à l’invasion culturelle de l’islamisme, pas même le féminisme. La soirée des Golden Globe a été la consécration du principe de la Pudeur et le début de l’Apartheid homme femme dans la sphère professionnelle occidentale. Le choix du noir et des tenues chastes entre les actrices et personnalités du monde du spectacle participaient de l’aggiornamento cultuel du féminisme. Pour les sponsors indirects, qatari ou d’ailleurs, c’est une vraie consécration d’avoir pu retourner le Landerneau frivole du showbiz en une soirée wahhabite- like
Le discours d’Oprah Winfrey pointait du doigt, non pas les victimes de son ami Harvey Weinstein (soigneusement esquivé), figure de proue de la communication du Parti Démocrate, accusé de harcèlement sexuel multiples, mais le viol collectif subi par une femme afro-américaine, Recy Taylor dans les années 60 aux États-Unis. Le crime sexuel et racial dont fut victime Taylor, complétement anachronique au regard de la revendication des #Meetoo offrait à la présentatrice de télévision l’occasion de glorifier une fois de plus le modèle d’une femme héroïne positive parce que victime et représentante d’une minorité. L’archétype du coupable étant, pour sa part, l’homme politiquement plutôt conservateur et, au-delà tous ses pairs. Entre Recy Taylor et les femmes au travail en 2018 aucun rapport. Mais à quoi bon le relever ? Le temps, l’espace et les conquêtes en matière de droits civiques ne sont rien face à la force d’un slogan, surtout si c’est Oprah qui le dit avec des accents de Martin Luther King.
Le discours inquisiteur d’un féminisme de la Modestie, évoque, une fois de plus le facteur pseudo libérateur de l’Islam dans la cosmogonie afro américaine des années 60, même si le nom de cette religion n’est jamais prononcé par Oprah. Le choix de la victime emblématique, Recy Taylor, et non pas d’une des vedettes parmi les participantes en noir à la soirée, n’est pas innocent. Il s’agit d’assujettir le féminisme à un faisceau de « causes » qui seraient plus importantes, dont il n’est alors que le portefaix.
Une forme de féminisme est en train de s’installer dans ces grands centres d’incubation de l’opinion que sont CNN, Hollywood, la presse mainstream, les grands réseaux sociaux et leur censure. En Europe, encore quelque peu récalcitrante à la soumission, l’incubation se produit auprès des segments antisystèmes. Par exemple, en Espagne, au sein du radicalisme catalaniste et philo islamique, le féminisme de la soumission volontaire est représenté de manière subliminale par la candidate de la CUP (Candidatura de Unidad Popular), Anna Gabriel. Une des manifestations les plus voyantes est bien sûr vestimentaire.
Le T shirt a manche longue toujours en dessous en guise de message : face au colonialisme, la femme pratique la pudeur pour ne pas offrir ses atours au violeur potentiel (comprendre dans ce cas, le gouvernement espagnol). C’est le dress code de la militante d’extrême gauche en Europe et il vise la périphérie islamisée. 70% des convertis à Perpignan selon l’Observatoire islamique de la même ville ont un rapport organique direct avec la CUP ou ERC (Esquerra Republicana de Catalunya). Ce rapport instaure un certain type de relation homme femme et s’accompagne d’un discours anticolonial hypertrophié.
Anticolonialisme, apartheid homme femme, hétérophobie, racisme, revendication indépendantisme, épique de luttes révolues ; le féminisme des sœurs, celui de « balance ton porc » est très éloigné des préoccupations des femmes au travail dans la société occidentale. En revanche, il se fait porter aux abonnés absents dès lors qu’il s’agit de condamner les violences dont sont victimes les femmes dans les pays qui garantissent le moins leurs libertés.
Le tribune sur “la liberté d’importuner”, comme gage de la liberté sexuelle, publiés par le journal Le Monde et signé par une centaine de femmes, dont Catherine Deneuve, toutes de grandes féministes qui n’ont de leçon à recevoir de personne, est salutaire. Le féministe ne se fixe pas pour mission d’éradiquer la spontanéité, prélude nécessaire à toutes les formes de séduction, ni son évolution culturelle en Occident. La séduction, c’est aussi la drague. C’est à dire un type d’interaction d’où, tant le consentement comme le refus peuvent surgir comme possibles, sans que l’une ou l’autre de ces réponses ne soient jugée négativement.
On peut en revanche condamner de ce texte l’aspect « frottement dans le métro ». Il s’agit là d’un délit, d’une violence répugnante imposée. Les images des viols et violences sexuelles, à la façon Taharrush, sur la place Tharir au Caire, lors des manifestations du « Printemps arabe », en Cologne, Allemagne, Stockholm, après l’arrivée massive de réfugiés peu accoutumés à une relation homme femme, entre libres et égaux, sont à déplorer et certainement pas à en faire l’apologie.