Dans la « cuvette », au côté des blessés et des agonisants, se trouvait Geneviève de Galard, infirmière-chef du camp retranché qui resta jusqu’au bout pour s’occuper des blessés et des agonisants, tandis que le colonel de Castries était retranché dans son QG souterrain et ne prit pas la peine de rendre visite aux blessés.
Geneviève de Galard était-elle seule ? L’hommage rendu aux combattants depuis lors, a pudiquement passé sous silence celles qui l’aidèrent : les pensionnaires des BMC (bordels militaires de campagne) installés par une armée soucieuse du moral des troupes. Françaises, Maghrébines ou Annamites. Ces très grandes dames furent, aux dires des survivants, admirables de courage, bravant le feu et la mitraille pour venir au secours des soldats. Aucune n’a survécu. Prisonnières du Vietminh, les unes, d’origine vietnamienne, ont été exécutées. Les autres ont été victimes des mauvais traitements de leurs geôliers. Aujourd’hui encore, aux yeux de certains, elles ne sont pas présentables. La morale est sauve !
Lors de la chute du camp retranché, la plupart ont été capturées. Les Algériennes ont été libérées, tout au moins celles qui ont survécu au siège puis à la longue marche et à la détention. Les Vietnamiennes ont disparu, toutes et pour toujours.
Un journaliste, Alain Sanders (journal PRESENT), rencontrant des années plus tard le docteur Grauwin (médecin chef du camp), lui demande s'il a connu le sort des prostituées du BMC de la Légion, les Vietnamiennes donc, dont plus personne n'a plus entendu parler.
– Docteur Grauwin : « Ces filles étaient des soldats. De vrais soldats Elles se sont conduites de façon remarquable. Tous mes blessés, tous mes amputés, mes opérés du ventre étaient à l'abri dans des trous souterrains. Et il fallait qu'ils pissent, qu'ils fassent leurs besoins, qu'ils fassent un peu de toilette. Ce sont ces femmes, ces prostituées transformées en « anges de la miséricorde » qui m'ont aidé à les aider, qui ont permit à nos blessés de supporter leurs misères. Elles les ont fait manger, boire, espérer contre toute espérance ».
De la suite, de leur agonie, il n'y a plus de témoins directs, simplement le récit que Grauwin a recueilli plus tard, parce qu'un commissaire politique, dans un camp, a parlé de ces femmes à un prisonnier:
– Pourquoi un commando de femmes contre nous ?
– Il n'y avait pas de tel commando !
– Si, elles nous ont tiré dessus !
Ainsi donc, les filles des BMC, infirmières au plus fort de la tragédie, auraient- elles aussi pris les armes lorsqu'elles n'ont plus eu d'espérance à offrir !…
Grauwin sait qu'elles ont été rossées, tabassées, affamées… Elles n'ont cessé de crier à leurs bourreaux qu'elles étaient françaises jusqu’à l’ instant où elles ont reçu, l'une après l'autre, une balle dans la nuque.
Les femmes vietnamiennes présentes dans la vallée :
Sur les centres de résistance « Béatrice » et « Gabrielle », avaient été installés des BMC3.
– Celui de « Béatrice », tenu par un bataillon de la 13e DBLE (Demi Brigade de Légion Etrangère) était constitué d’une quinzaine de prostituées vietnamiennes.
– Celui de « Gabrielle », tenu par un bataillon de tirailleurs algériens, par autant de jeunes femmes nord-africaines.
Lorsque « Béatrice » a été attaquée, le chef de bataillon Pégot, qui commandait cette position, a aussitôt ordonné aux femmes de rejoindre le centre du camp, pour les soustraire aux combats. Lorsqu’elles parvinrent au réduit central, le colonel de Castries leur ordonna de prendre le prochain avion qui décollerait et de rentrer à Hanoï. Elles refusèrent toutes et réclamèrent de demeurer au service des soldats français, comme aides-soignantes, lavandières, cuisinières ou porteuses de colis.
Elles restèrent donc et, jusqu’à la fin de la bataille, déployèrent des trésors de dévouement, auprès notamment des blessés. Vers la fin, elles se transformèrent en infirmières de fortune.
Avec dévouement, elles ont tenu des mains d'agonisants, elles ont rafraichit des fronts d'hommes gémissants, elles ont lavé des blesses qui chiaient sur eux, elles ont recueilli des confidences de types qui appelaient leurs mères, elles ont changé des pansements puants.
Les Asiatiques, et même les autres, auraient pu déserter et se « refaire une vie » en face en expliquant que ces fumiers de Français les avaient arnaquées.
Quel soldat de DBP aurait tiré sur une nana courant les mains en l'air vers les lignes Viets ? Aucun !… Mais elles ne l'ont pas fait !
A la chute du camp retranché, elles furent capturées par les soldats vietminh et envoyées en camp de détention où nul n’entendit plus jamais parler d’elles. Il en fut de même pour les prostituées nord-africaines.
Contrôleur général des armées Philippe de Maleissye.
7 Mai 1954 : La chute de DIEN BIEN PHU : Cliquer sur : Lire la suite
http://www.youtube.com/watch?v=fU03NKTdiKE&feature=player_embedded
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« Le devoir de mémoire incombe à chacun… rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin… »
Cette page est dédiée à la mémoire de tous ceux qui ont servi dans cette souffrante et aimante Indochine et qui l’ont arrosée de leur sueur, de leurs larmes et de leur sang. Puisse le philtre de l’oubli n’avoir jamais d’emprise sur eux afin qu’ils ne soient pas assassinés une seconde fois et, pour reprendre le mot célèbre d’Henri Guillaumet, aviateur perdu dans la Cordillère des Andes, nous pouvons leur dire : « Ce que vous avez fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait ! »
Vous, anciens d’Indo ; vous, prisonniers des camps de la mort ; vous, martyrs de l’ignoble, recevez l’hommage de ma profonde compassion.
Semper fidelis – J.C
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Conférence sur « LA KAHENA »
« La fabuleuse épopée de cette reine berbère qui s’opposa à l’invasion arabe de l’Afrique du Nord »
Quinze ans après la mort du Prophète Mahomet, les armées arabes abordaient l’Afrique du Nord. Ce pays, jadis transformé par la civilisation romaine, conquis à la foi judéo-chrétienne, va entrer dans l’ensemble, de jour en jour agrandi du monde musulman. C’est alors, que pour faire face à l’envahisseur, une femme va organiser la résistance berbère, réaliser la difficile unité du Maghreb et infliger aux cavaliers arabes de cuisantes défaites. Celle-ci, connue dans l’histoire sous le nom de la Kahéna, avait un caractère sacré. Il signifiait, la sorcière, la prêtresse, la devineresse. Elle possédait en effet un don prophétique et était vénérée de son peuple. Mais ses succès mêmes causeront sa chute.
Durcie par ses victoires dans une orgueilleuse intransigeance, ne vivant plus que pour son clan, cette femme, si longtemps écoutée et obéie, ne pourra maintenir l’unité berbère et juguler les séculaires rivalités entre tribus. Dès lors, elle prédira son propre destin et, cernée par la trahison, verra dans un ultime baroud d’honneur tomber les meilleurs de ses compagnons.
L’islamisation de l’Afrique du Nord était en marche…
Organisée par le Cercle Algérianiste de FREJUS, cette conférence sera donnée par José CASTANO, Vendredi 27 Avril 2018, à 18h, salle Agricola, Maison des associations, 57 av de Verdun – 83600 FREJUS –
Pour tout renseignement : Jean-Marc CHERFILS : 06.16.13.56.90 ou 04.94.82.40.60
Courriel : jmcherfils@club-internet.fr
Pour la bonne organisation, il serait souhaitable de s’inscrire. – Entrée gratuite
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« LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »
– De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat
– L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.
Organisée par l’association « L’ALMA – LE CORSO » cette conférence sera donnée, Dimanche 3 JUIN 2018, à 9h30, Maison Diocésaine Charles de Foucauld – 2, Faubourg Saint Jacques – 07220 VIVIERS
Pour tous renseignements : – Pierre-Joël CHAIGNON du RONCERAY (Président de l’ALMA) : pjcdr@orange.fr – 04 67 84 15 86
– Emile ESPASA (Trésorier) : emile.espasa@wanadoo.fr – 05 56 05 10 25
Pour la bonne organisation, il serait souhaitable de s’inscrire. – Entrée gratuite
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