Ledit "populisme", en ce sens démagogique du terme qu'il a pris aujourd'hui dans la lexicologie dominante, ne désignerait-il pas plutôt cette simplification réductrice faisant croire qu'il serait possible de traduire immédiatement dans les faits tous les souhaits du moment? Une sorte d'idéalisme forcené ou naïf qui dans ce cas militerait pour toute bonne démagogie capable de faire toutes sortes de promesses ?…
Observons que ces temps-ci les personnalités qui ont été régulièrement élues ont, (pratiquement) toutes, sorties de leur chapeau électoral une à deux mesures phares qu'elles ont été cependant bien en peine de réaliser…
Il aura par exemple suffi que le ministre de l'Intérieur français fasse tout récemment état d'une possible connivence entre certains passeurs de "migrants" et certaines ONG pour que d'aucuns brusquement s'étranglent en l'écoutant, appelant immédiatement au clientélisme cette soeur jumelle dudit "populisme" maudit.
Mais est-on si sûr par exemple de pouvoir accueillir, au sens décent du terme (et non pas à la façon d'empilement d'amas hasardeux de tentes Porte de la Chapelle à Paris) tous ceux désireux d'immigrer ? Si l'on répond non, d'autant que c'est un problème mondial issu d'un dysfonctionnement structurel de maints régimes politiques ayant plutôt choisi la corruption le détournement de fonds publics plutôt que le développement, en quoi ce "non" serait cependant et d'emblée un rejet de "l'Autre" malgré les apparences ? N'est-ce pas là un raccourci précisément "populiste", même s'il se pare d'humanisme généreux?…
Certes, le fait de refuser d'ouvrir sa porte à autrui ne correspond pas aux principes fondateurs de la générosité humaine universalisée par le legs du judéo-christianisme et de la république rationnelle basées sur les droits dits de l'Homme ; sauf que cela ne se passe pas exactement comme cela objectivement, c'est-à-dire au-delà de ce que l'on peut en penser subjectivement puisqu'il y a bien réellement par exemple au sein de l'Union Européenne (mais aussi aux USA) une réelle ouverture avec écoutes diverses s'agissant d'immigrés demandant le droit d'asile ou étant mineurs par exemple; de plus, même les "migrants" dits clandestins ne sont en fait guère refoulés en réalité, surtout lorsqu'ils se "débrouillent" pour faire "souche"… Où est alors le problème dans ce cas, où est le "rejet de l'Autre"?…
Dans la surenchère semble-t-il. L'Autre étant en fait devenu celui qui refuse le fait accompli, c'est l'autochtone, le "national", qui est, lui, réellement rejeté comme étant "national/iste" donc d'extrême droite puisque refusant d'absorber le flux continu, CQFD…
Car les partisans utilisant la formule repoussoir, populisme=extrême-droite=rejet de l'Autre, en veulent plus, bien plus (tel le Pape catholique ces temps-ci) comme l'organisation sécurisée de la migration (Pacte de Marrakech) à l'instar au fond de marchandises sécurisées, impliquant dans ce cas l'envoi adéquat de bateaux/trains/avions au devant des migrants (comme le fit l'Allemagne en 2015) tout en refusant dans le même temps de voir les faux mineurs être refoulés, tout en fermant également les yeux sur le fait que dans certains endroits l'on puisse déshabiller Pierre pour habiller Paul en l'occurrence partager l'aide sociale entre "migrants réfugiés" et miséreux autochtones, ce qui réduit d'autant la part de ces derniers (par exemple en logements sociaux); enfin, en ne faisant pas (du tout attention) au fait que les "migrants" ne sont pas des animaux importés dont on pourrait s'occuper juste avec de l'attention hygiénique ("care")car ils immigrent aussi avec des références culturelles des modèles d'action des façon de vivre qu'ils veulent voir naturellement appliquer en matière de moeurs, par exemple, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes (si l'on fait dans la nuance à tout prix).
Or, qu'est-ce qui poussent certains nationaux (ou citoyens tout simplement) à précisément vouloir sinon fermer totalement la porte du moins en contrôler fermement les entrées et sorties -et donc à voter pour les partis qui le "promettent"- sinon le refus des partisans de l'accueil sans frontières à reconnaître honnêtement l'effet nocif de ces diverses questions ?
Les partisans de cette formule stigmatisante mettant ainsi à l'Index des franges non négligeables des populations européennes (et américaines, Nord et Sud, en Afrique aussi d'ailleurs) refusent en effet obstinément d'admettre que ces diverses questions se sont transformées au fil de l'eau en autant de problèmes de plus en plus empoisonnants ; de plus, ces partisans de l'ouverture totale et (faussement) généreuse (sans se préoccuper des conséquences) se parent d'une arrogance notoire parlant par exemple de "racisme d'État"si tout le monde immigrant n'est pas accepté ; alors que cette arrogance s'avère être de plus en plus calculée, financée, par des puissances étrangères comme le Qatar, l'Arabie Saoudite, la Turquie, des institutions richissimes privées, telle celle de Soros, elles-mêmes secondées de fait par des supplétifs clientélistes médiatiques et politiques soucieux de pérenniser leurs diverses accointances postures, et ancrages, dans des "territoires" perçus de plus en plus comme de la friche à vendre, de la Terre à prendre, une sorte en effet de "revanche" via une néo-colonisation à rebours comme le réclament sans détour certains de leurs extrémistes…
Sauf que les franges de la population autochtone, nationale, les plus sensibles à ces questions et qui ne sont pas toutes "défavorisées" et/ou "incultes" (ce sont plutôt elles qui se déplacent pour aller voter) voient bien que les pouvoirs en place, y compris les partisans de "l'ouverture modérée", sont sous la pression idéologique de cette minorité agissante (parce que celle-ci jouent aussi le rôle d'idiote utile de l'affairisme techniciste à même d'échanger des places au soleil contre des aboiements moralisant) et donc déplacent en fait la poussière des effets nocifs sous le tapis ; ne serait-ce qu'en refusant de nommer les choses, par exemple en refoulant le fait que certains "migrants" issus des cultures dominées par l'islam le tribalisme patriarcal le mode de vie nomade et marginal, agressent femmes homosexuels personnes âgées (vol à la tire) s'installent dans la vente de marchandises illégales (drogue, cigarettes, trafic d'humains…) et ce pas nécessairement parce qu'ils ne sont pas formés, défavorisés, mais aussi par "choix de vie" (comme l'a démontré Maurice Cusson persona non grata en France à qui l'on préfère un Laurent Mucchielli).
Ce qui implique qu'il ne sert à rien de noyer le poisson des "violences urbaines" dans le seul magma des "agressions conjugales", de la "domination masculine" ou "la misère du monde" alors qu'il faudrait déjà reconnaître que les immigrés refusant de mettre de côté leurs codes culturels devraient être astreints, autant que les nationaux, à respecter les lois et déjà à les apprendre s'ils veulent avoir une quelconque permission de séjour sous peine de se voir immédiatement refoulés, ne parlons pas de ceux qui sont multi-condamnés pour crimes et délits mais restent sans coup férir.
Il y a bien sûr tant d'autres problèmes, mais il s'avère, qu'on le veuille ou non, que la question de l'immigration semble dépasser celle du chômage par exemple dans la préoccupation des populations européennes ; et ce moins par rejet en soi de "l'Autre" que désir de voir pérenniser des acquis civilisationnels au lieu d'être obligé d'accepter des codes culturels hostiles à ceux-ci au nom d'une tolérance de façade qui ne fait qu'envenimer les choses et dans ce cas pousse de plus en plus les franges les plus sensibles vers un réel rejet sans nuances de tout ce qui serait étranger.
C'est sans doute ce que veulent les partisans de l'ouverture absolue voulant rejouer le coup des années 30 qui a permis en effet de voir le camp dit antifasciste squatter peu à peu tout l'appareillage d'État, en particulier les léninistes staliniens grands démocrates et ouverts comme on le sait, quitte à produire les mêmes causes avec les mêmes effets à l'exception d'une seule : ce ne sont pas les "migrants" qui sont chassés violés exploités mais les autochtones (Juifs compris)….
Les pompiers pyromanes de la formule populisme=extrême droite=rejet de l'Autre, se servent donc de toutes ces questions aggravées en problèmes de plus en plus insolubles comme terreau leur permettant de faire pousser une conception aseptisée du monde aux antipodes pourtant des codes culturels des populations qu'ils veulent importer, matières premières d'une espèce de libre échange idéologique cachant sa cupidité sous un visage d'ange, le tout au profit des mêmes : la nouvelle élite affairiste mondialisée soucieuse de modéliser et d'harmoniser les flux qu'ils soient humains ou non.