Sur la santé et l’école, sur l’écologie au sens large (comment produire?) le président sortant a été sur la défensive malgré ses petits poings lancés en avant comme pour tambouriner un mur qu’il a lui même créé, mur d’incompréhension, d’incertitude, de promesses non tenues.
Sur le nucléaire, l’agriculture, la souffrance animale, la fermeture des classes, la justice, le président sortant soit botte en touche, soit promet toute une foule de choses comme s’il venait de se présenter pour la première fois.
Et puis, à ce propos, avec ses ” dix mille policiers en plus ” il ne fait que rattraper, un peu, les erreurs d’un Sarko et d’un Hollande (qui le soutiennent) tout en continuant à faire croire que les “féminicides” n’ont rien à voir avec le manque d’appropriation des “codes” qui touche en réalité une belle partie d’une immigration refusant de les assimiler et partant d’apprendre à respecter les femmes par exemple ni à comprendre que l’on ne s’impose pas dans la rue par la violence.
Concernant la question de la “laïcité” bien entendu le président sortant n’y comprend rien croyant qu’il n’y a aucun lien entre voile islam et immigration, et en cela il adopte le propos de son ministre de l’intérieur qui propose plutôt l’assimilation à…l’islam… Il prétend par ailleurs connaître mieux que MLP la différence entre islam et islamisme, joue sur l’émotion en l’accusant de vouloir “arracher” le voile ou de créer les conditions de la guerre civile alors que normalement la loi si elle est légitime peut d’autant plus être acceptée comme règle légale.
Sur les réformes institutionnelles, le président sortant prétend donner un cours de droit constitutionnel, tout en se lamentant de n’avoir pas pu convaincre sa majorité sur la proportionnelle et le référendum, en rappelant que tous ces manques viendraient de la “pandémie” en dernier lieu alors qu’il a lui-même créé les conditions de sa disproportionnalité d’une part, et comme le rappelle MLP d’autre part il aurait pu demander à sa majorité de voter ces deux réformes. Sauf que comme d’habitude ce sera “demain on rase gratis” ou alors “avec moi un autre monde est possible” soit un ticket avec le Président de LFI c’est-à-dire une double dystopie.
Dans l’ensemble, le Président sortant a été médiocre, la challenger a eu du mal à démarrer mais lorsqu’elle a pu avancer des analyses et des mesures concrètes MLP a été bien meilleure qu’en 2017.
Reste à savoir si le pragmatisme sensible prévaudra sur la morgue intangible d’un président sortant de plus en plus hors sol.